Ce site aurait fait perdre plus de 115 millions d’euros aux victimes. Dans le cadre d’une opération internationale, 142 personnes ont été arrêtées.
Une vaste opération policière pour mettre fin à un site permettant des escroqueries. Ce jeudi, l’agence européenne de police, Europol, a annoncé le démantèlement du service iSpoof, utilisé par des personnes pour usurper l’identité de sociétés ou de contacts de confiance afin d’accéder aux informations sensibles des victimes. Un type de cybercriminalité connu sous le nom de « spoofing ». Ce site a permis aux arnaqueurs, qui payaient en bitcoin pour l’utiliser, de passer des appels, d’envoyer des messages enregistrés et d’intercepter des codes à usage unique, notamment utilisés pour authentifier une personne afin de valider une transaction.
En se faisant passer pour des banques, des sociétés commerciales ou des institutions gouvernementales, les utilisateurs d’iSpoof ont fait perdre plus de 115 millions d’euros aux victimes. Les administrateurs du site ont, eux, gagné plus de 3,7 millions d’euros en 16 mois en vendant leurs services.
Une vague d’arrestations
Dans le cadre de l’enquête ouverte en octobre 2021 par Eurojust, unité de coopération judiciaire de l’Union européenne, 142 utilisateurs et administrateurs d’iSpoof ont été arrêtés. Parmi eux figure le principal administrateur du site Web. D’après le Guardian, il s’agit de Teejai Fletcher, âgé de 34 ans et résidant à Londres. Arrêté le 6 novembre, il a été placé en détention provisoire, en attendant sa comparution devant un tribunal le 6 décembre. Le site et le serveur ont par la suite été saisis et mis hors ligne par les autorités américaines et ukrainiennes.
Outre les personnes arrêtées au Royaume-Uni (plus de 100), d’autres suspects identifiés dans le pays ont été signalés aux services d’enquête aux Pays-Bas, en Australie, en France et en Irlande, indique la police de Londres dans un communiqué. Rien que dans ce pays, ce sont plus de 200 000 victimes potentielles qui ont été directement ciblées à l’aide du site, avec des pertes s’élevant à 49 millions d’euros. « En démantelant iSpoof, nous avons empêché de nouvelles infractions et arrêté les fraudeurs ciblant de futures victimes », a déclaré Helen Rance, responsable de la lutte contre la cybercriminalité à la police de Londres. « Nous avons vos coordonnées et travaillons dur pour vous localiser, où que vous soyez », a-t-elle ajouté, s’adressant aux utilisateurs du service.