L’autorité française conseille aux fans de football d’utiliser un téléphone jetable ou réinitialisé face au risque d’espionnage dans le pays.
La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) appelle à la prudence concernant l’utilisation des téléphones portables dans le pays qui accueille la coupe du monde. Alors que 10 000 supporters français assisteront à cet événement, l’institution française leur conseille de ne pas apporter leur téléphone portable, comme le révèle Politico.
« Idéalement, voyagez avec un smartphone vierge… ou un ancien téléphone qui a été réinitialisé », a déclaré un porte-parole de l’autorité au média. Autrement dit, le gendarme des données personnelles recommande aux fans d’utiliser un téléphone jetable ou réinitialisé au Qatar.
Des précautions à prendre
La Cnil adresse ce conseil aux supporters d’utiliser un téléphone vierge face au risque d’espionnage au Qatar. Les ressortissants étrangers sont en effet tenus d’installer deux applications mobiles : Hayya, l’application officielle de la Coupe du monde, et Etheraz, celle de suivi de l’épidémie de Covid-19. Or selon des experts, celles-ci s’apparenteraient à des logiciels d’espionnage pour les autorités qataries, leur fournissant un large accès aux données personnelles. Elles leur permettraient aussi de lire, supprimer ou modifier les contenus et même de passer des appels.
La Cnil émet d’autres conseils pour les personnes ne disposant pas de téléphone vierge. L’autorité leur recommande en effet d’installer les deux applications juste avant leur départ et de les supprimer dès leur retour en France. Elle encourage également les voyageurs à « limiter au strict minimum la connexion en ligne aux services nécessitant une authentification » et à se connecter à des réseaux Wi-Fi sécurisés. Ils sont aussi incités à garder leur smartphone sur eux en permanence et à disposer d’un mot de passe fort.
L’institution française recommande en outre aux supporters d’être particulièrement vigilants quant aux fichiers stockés sur leur téléphone, susceptibles d’enfreindre les lois du Qatar. « Une attention particulière doit être apportée aux photos, vidéos ou œuvres numériques qui pourraient vous mettre en difficulté vis-à-vis de la législation du pays visité », a expliqué le porte-parole de la Cnil. Les contenus LGBTQIA+ sont encore et toujours interdits au Qatar, tout comme le fait de filmer dans les bâtiments gouvernementaux, les écoles ou encore les lieux de culte.
