Mécontent de voir ses marges plafonnées, Foxconn n’aurait pas hésité à contourner plusieurs règles d’Apple, selon The Information. La relation entre le géant américain et son sous-traitant se serait quelque peu tendue, poussant Apple à étudier de nouvelles options.
Apple et Foxconn sont partenaires de longue date, mais la relation entre les deux entreprises bat de l’aile depuis plusieurs mois. D’après The Information, Foxconn serait mécontent du contrat qui le lie à Apple et le sous-traitant n’aurait pas hésité à contourner certaines règles. Le rapport évoque un partenariat qui « s’érode » alors même que le constructeur taïwanais produit entre 60 et 70 % des iPhone chaque année. Un chiffre qui fait d’Apple son principal client, mais qui ne lui permet pas de dégager des marges aussi importantes que celles de la firme de Cupertino. Malgré la croissance continue de son client, les marges de l’assembleur de l’iPhone n’atteignent pas les deux chiffres (9 %). À l’inverse, celles d’Apple s’élèvent à près de 40 %, toujours selon nos confrères. Pour compenser, le fournisseur aurait « essayé diverses tactiques pour augmenter ses profits ».
Le rapport évoque notamment la production de l’iPad Pro 2018. À cette période, Foxconn aurait indiqué à Apple avoir besoin de plus d’employés pour développer la tablette d’Apple. Considérée comme une « procédure standard » dans la relation entre les deux firmes, cette ruse aurait permis au fournisseur d’augmenter ses marges puisque Foxconn n’a pas embauché plus de travailleurs. Selon de nombreux employés, Foxconn serait coutumier du fait et aurait régulièrement demandé à Apple d’embaucher plus que nécessaire. Plus grave, la firme californienne accuse son partenaire d’avoir fait visiter « une usine en Chine qui fabrique le cadre métallique du MacBook 12 pouces » à des employés de Google. Cette visite aurait eu lieu avant la sortie de l’ordinateur portable et Foxconn aurait refusé de fournir des images de la visite à Apple.
Foxconn prend des libertés avec les règles d’Apple
Le rapport indique également que Foxconn aurait utilisé des équipements appartenant à Apple pour travailler avec d’autres clients. Ainsi, certains outils fournis par Apple auraient été utilisés pour tester les smartphones de Huawei. Ces méthodes auraient ainsi permis au sous-traitant de faire des économies dont l’enquête de The Information regorge d’exemple. Lors de l’assemblage des iPhone 7, les employés auraient ainsi remarqué sur certains smartphones, des vis et morceaux de métal oubliés restaient. Plutôt que de mettre de côté ses modèles défaillants, Foxconn aurait préféré les démonter et en ôter les débris afin d’éviter de gaspiller des composants.
Face à la situation, Apple semble avoir décidé de prendre quelques distances avec Foxconn. Ce dernier reste important, mais la société dirigée par Tim Cook n’hésite pas à délocaliser une partie de sa production hors de Chine et à faire appel à d’autres sous-traitants, comme Pegatron ou Wistron. Toutefois, Foxconn n’est pas loin et Apple continue de travailler avec son plus célèbre fabricant, qui s’occupe notamment de l’assemblage des iPhone en Inde.