Après avoir testé cette fonctionnalité aux États-Unis et dans d’autres pays, le réseau social s’attaque à l’Union européenne et au Royaume-Uni.
Plus tôt cette année, Instagram a annoncé tester plusieurs options pour vérifier l’âge de ses utilisateurs. Objectif : proposer des expériences adaptées à leur âge, notamment pour les jeunes. Parmi les options figure le selfie vidéo, dont le test est désormais étendu à l’Union européenne et au Royaume-Uni. Jusqu’ici, elle était uniquement disponible aux États-Unis, en Inde et au Brésil.
Pour cette solution, Instagram s’est associé à la startup britannique Yoti, qui développe un algorithme de reconnaissance des traits du visage. Lorsqu’un utilisateur enregistre un selfie vidéo, celui-ci est partagé avec la startup qui l’analyse pour déduire l’âge de l’utilisateur, mais sans l’identifier. Cette estimation est ensuite transmise au réseau social. Instagram va demander à toute personne tentant de modifier sa date de naissance pour indiquer qu’elle a au moins 18 ans de vérifier son âge en enregistrant un selfie vidéo.
Des efforts jugés insuffisants
La plateforme avait testé une autre option pour vérifier l’âge de ses utilisateurs. Il s’agissait du témoignage social, consistant, pour un utilisateur, à demander à trois de ses contacts de confirmer son âge. Cette option n’est plus disponible aujourd’hui, Instagram indiquant, dans un communiqué, l’avoir retiré « afin de procéder à des améliorations ».
L’annonce du réseau social a reçu un accueil mitigé. La National Society for the Prevention of Cruelty to Children (NSPCC), une organisation caritative britannique de protection de l’enfance, a salué ses efforts, mais elle estime qu’ils ne sont pas suffisants. Selon elle, la vérification de l’âge à l’aide du selfie vidéo doit être demandée à l’ensemble des utilisateurs, d’autant plus qu’une récente étude de l’Ofcom a révélé que plusieurs enfants se retrouvent des comptes d’adultes sur les réseaux sociaux après avoir menti sur leur âge pour accéder à ces plateformes.
« Avec les recherches de l’Ofcom montrant qu’un tiers des moins de 18 ans sur les réseaux sociaux ont admis avoir créé des comptes pour adultes, il est crucial qu’Instagram prenne les mesures nécessaires pour s’assurer que ces enfants ne soient pas exposés à des risques ou à des préjudices », a déclaré Richard Collard, responsable des politiques et de la réglementation du NSPCC. Il considère que les mesures d’Instagram ne vont pas empêcher les jeunes de créer des comptes d’adultes et ne permettront pas de protéger les enfants déjà présents sur la plateforme.
Cela sera pourtant obligatoire au Royaume-Uni avec la future loi sur la sécurité en ligne qui exigera que les réseaux sociaux protègent les jeunes face aux contenus préjudiciables. De même, la loi sur les services numériques (DSA) adoptée par l’UE en avril dernier imposera à ces plateformes de prendre des mesures de protection lorsqu’elles sont accessibles aux mineurs.