Fraude, usurpation d’identité, harcèlement sexuel… Europol a publié fin octobre un document sur les dangers possibles dans le métavers et ses recommandations pour les forces de police.
Alors que le métavers est encore un concept très flou qui n’attire pas autant de monde que prévu, Europol se pose déjà la question des délits et agressions qui pourraient y être perpétrés. Le but : créer un dialogue entre les entreprises de la tech et les forces de l’ordre pour garantir la sécurité dans ces mondes virtuels.
À quels problèmes s’attend Europol ?
Dans le document intitulé « Maintien de l’ordre dans le métavers : ce que les forces de l’ordre ont besoin de savoir », Europol explique que la majorité des délits mentionnés existent déjà sur internet mais pourraient évoluer dans le métavers. Par exemple, dans le cas du hameçonnage (phishing), on peut imaginer des arnaqueurs qui se font passer pour des marques en créant de faux magasins virtuels ressemblant en tous points aux vrais pour obtenir des données bancaires. Les cryptomonnaies et les NFT ayant déjà leur lot de scandales liés à des fraudes ou à du blanchiment d’argent, il est logique que ces problèmes se retrouvent aussi dans les métavers qui les utilisent.
L’autre sujet qui inquiète particulièrement Europol est le cyberharcèlement et les agressions, qui pourraient être d’autant plus traumatisants pour les victimes en réalité virtuelle. Horizon Worlds a déjà dû prendre des mesures après des cas d’agression sexuelle contre des utilisatrices. Le manque de modération des contenus sexuels sur des plateformes ouvertes aux mineurs pose également problème sur certaines plateformes comme VRChat et Roblox. Europol s’attend à ce que ces problèmes s’aggravent si des équipements immersifs comme les combinaisons haptiques viennent à se généraliser.
Enfin, Europol s’inquiète du potentiel du métavers pour les organisations terroristes, aussi bien pour faire de la propagande que du recrutement et de la formation, en donnant l’exemple d’individus qui avaient créé des chambres à gaz nazies dans Roblox.
Quelles solutions ?
Le nombre de mondes virtuels par plateforme se comptant généralement en milliers, il est bien sûr impossible de faire des patrouilles comme dans la vie réelle. Europol propose donc aux forces de l’ordre de créer des liens avec les modérateurs et les utilisateurs pour que ces derniers sachent qu’ils peuvent solliciter la police s’ils ont un problème. En fonction du degré d’immersion de ces mondes virtuels, il pourra aussi être nécessaire de faire évoluer les lois pour déterminer ce qui est une agression, un viol ou un crime dans le métavers.
Au-delà de la lutte contre la cybercriminalité, Europol explique également que la présence de la police dans le métavers pourra les aider à créer des liens avec les personnes isolées qui habitent loin d’un commissariat ou qui passent la majorité de leur temps en ligne. En France, pendant le confinement, la police et des bénévoles de l’association L’Enfant Bleu étaient présents dans le jeu Fortnite pour aider les enfants victimes de maltraitance.