Le tracking du Covid-19 et des personnes infectées semble inévitable pour enrayer la pandémie, et Apple et Google ont décidé de collaborer pour accélérer le déploiement de solutions respectueuses de la vie privée et s’appuyant sur le Bluetooth.
La pandémie de Covid-19 a fait naître un élan de solidarité tel que même les géants de la tech ont décidé de mettre en retrait les rivalités qui les opposent habituellement pour unir leur force et sortir de la crise sanitaire. C’est notamment cas le cas d’Apple et Google, le second ayant annoncé la semaine dernière sur son blog un effort commun visant à faciliter le suivi du Covid-19 et des personnes infectées comme exposées à l’aide du Bluetooth de nos smartphones. De telles solutions sont d’ailleurs déjà en développement en Europe afin d’éviter le recours à la géolocalisation GPS beaucoup plus intrusive, et le président Macron en a également fait mention durant son allocution télévisée du 13 avril en évoquant les moyens d’encadrer le « déconfinement » désormais programmé pour le 11 mai en France. Elles restent néanmoins à finaliser et surtout à déployer, et l’aide d’Apple et Google sera sans doute précieuse puisqu’ils sont à l’origine des principaux OS mobiles, à savoir Android et iOS.
Une aide en deux temps aux autorités sanitaires
Pour l’heure, les deux firmes se sont donné un premier objectif à atteindre en mai. Chacune devrait alors mettre à disposition des autorités sanitaires une interface de programmation d’application (API) autorisant l’interopérabilité entre Android et iOS pour leurs applications de tracking Bluetooth. Suivra, « au cours des mois à venir » indique Google, l’intégration native de la fonctionnalité au sein d’Android et iOS. Il ne sera dès lors plus nécessaire de télécharger une application tierce pour autoriser ce suivi à l’aide du Bluetooth. Les deux firmes espèrent ainsi encourager davantage d’utilisateurs à le faire, puisque nul ne peut évidemment y être contraint.
Il s’agira donc d’une option à activer dans les Paramètres de chaque terminal afin de respecter le souhait et la vie privée de chacun. La protection des données personnelles est d’ailleurs présentée comme un élément central du dispositif sur lequel travaillent Apple et Google, et il est de plus régulièrement fait mention de données anonymisées lorsque de telles solutions de suivi par Bluetooth sont évoquées par les élus. Et pour cause. Le but est évidemment, là aussi, d’encourager leur utilisation, puisqu’il faut aussi rappeler qu’elles ne pourront être efficaces qu’avec un grand nombre de participants, certaines études évoquant un taux de 60 % de la population au moins.