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Covid-19 : les données de géolocalisation de nos smartphones partagées pour lutter contre la pandémie ?

27 mars 2020
Par Mathieu Freitas
Covid-19 : les données de géolocalisation de nos smartphones partagées pour lutter contre la pandémie ?

Alors que la contamination au Covid-19 s’accélère en France, le gouvernement réfléchit à de nouvelles mesures pour endiguer la pandémie. Il pourrait notamment s’aider des données de géolocalisation de nos smartphones.

Les données de géolocalisation de nos smartphones pourront-elles bientôt être utilisées par le gouvernement ? La pandémie de Covid-19 a poussé l’État à adopter des mesures exceptionnelles pour freiner sa propagation en France, à commencer bien sûr par le confinement. Mais l’augmentation rapide du nombre de contaminations pourrait le pousser à aller plus loin encore et l’exploitation des données de géolocalisation pourrait entrer dans ces mesures, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays. C’est en tout cas l’un des sujets qui seront prochainement abordés au sein du nouveau Comité de recherche et expertise mis en place pour conseiller le gouvernement, confiait sa présidente Françoise Barré-Sinoussi ce 25 mars au JT de 20h de TF1.

Les porteurs du coronavirus traqués en Corée du Sud

Mais pourquoi s’intéresser aux données de géolocalisation ? Comme indiqué plus tôt, d’autres pays les utilisent déjà, comme la Corée du Sud. Conjointement à une stratégie de dépistage massif, elles permettent de « traquer » les porteurs du nouveau coronavirus afin de vérifier non seulement que ceux-ci restent isolés. Les données de géolocalisation y sont également proposées en libre accès à la population qui peut ainsi adapter ses déplacements en conséquence. Une utilisation qui soulève néanmoins des interrogations sur le respect des libertés individuelles, comme l’a d’ailleurs souligné Françoise Barré-Sinoussi.

« Il faut quand même faire attention aux règles éthiques, à la liberté personnelle. L’éthique doit être prise en considération, donc toutes les mesures qui vont être discutées [en France] doivent prendre en considération, justement, cette liberté, le respect des droits de l’Homme, etc. Et, personnellement, j’y tiens beaucoup », expliquait-elle.

 © Creative Commons / Photo by Daria Shevtsova from Pexels
© Creative Commons / Photo by Daria Shevtsova from Pexels

Vers une utilisation plus respectueuse de la vie privée en France

Il semble de ce fait peu probable que la politique sud-coréenne soit adoptée chez nous. La France réfléchirait plutôt à utiliser des données de géolocalisation anonymisées afin d’observer tout d’abord les déplacements de masse et évaluer notamment ainsi les risques de saturation des hôpitaux. Il est d’ailleurs à noter que l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) a cette semaine annoncé collaborer déjà sur ce sujet avec Orange, dont le PDG Stéphane Richard a justement déclaré à l’antenne d’Europe 1, peut-on lire sur Twitter, que 20 % des habitants du Grand Paris étaient partis se confiner en province. La population de l’île de Ré a, elle, bondi de 30 % selon les données de l’opérateur, qui pourraient aussi aider à « évaluer la manière dont [le confinement] est respecté par la population », ajoute l’INSERM.

Article rédigé par
Mathieu Freitas
Mathieu Freitas
Journaliste
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