Face aux polémiques, Facebook veut jouer la transparence et lance « Activité en dehors de Facebook ». Cette fonctionnalité va permettre de voir et mieux contrôler les informations que les applications et sites web partagent avec le réseau social.
Suite au scandale Cambridge Analytica, Facebook avait promis davantage de transparence sur la gestion des données personnelles, en particulier celles qui sont collectées et partagées par le réseau social « en dehors » de sa plateforme. Facebook utilise en effet différents outils pour collecter de nombreuses données via des sites et applications tierces. Ces informations lui permettent de proposer des publicités ciblées sur ses réseaux sociaux, Instagram ou Messenger. La publicité, notamment sur mobile, constitue sa principale source de revenus et lui permet de générer des milliards de dollars.
Le réseau social se dit aujourd’hui conscient « qu’il peut être difficile pour chacun de comprendre qui a accès à des informations vous concernant et à quelles fins celles-ci sont utilisées, en particulier lorsque les applications et sites web partagent ces informations entre eux ». Selon App Annie, un détenteur de smartphone utilise en moyenne plus de 40 applications et en détient 80 au total, rappelle au passage le géant américain.
Soucieux de redorer son image, Facebook a donc décidé de lancer une nouvelle fonctionnalité appelée « Off-Facebook Activity » ou « Activité en dehors de Facebook ». Elle va permettre aux utilisateurs de voir un résumé des applications et sites qui envoient des informations au réseau social au sujet de leur activité et d’offrira davantage de contrôle. Il sera ainsi possible d’effacer les informations de son compte en totalité ou de déconnecter uniquement certaines applications ou certains sites. La firme indique que ce type d’outil est inédit et qu’il a nécessité de nombreux mois de recherche. Dans un effort de transparence, la société de Mark Zuckerberg revient en détail sur cette nouvelle fonctionnalité via un site dédié.
Facebook continuera de collecter des données, mais elles seront anonymisées
« Si vous effacez votre historique en ligne, nous supprimerons les informations permettant de vous identifier que les applications et sites web choisissent de nous envoyer. Nous ne saurons pas où vous avez été ni ce que vous avez fait sur Internet, et nous n’utiliserons aucune information pour vous montrer des publicités sur Facebook, Instagram ou Messenger. Nous nous attendons à ce que cela ait des conséquences sur notre activité, mais nous considérons qu’il est plus important de vous permettre de contrôler vos données », indique le réseau social. Concrètement, Facebook ne compte pas remettre en question son modèle économique et va continuer de collecter des données personnelles. Toutefois, elles seront anonymisées et ne seront plus associées à un compte utilisateur.
Avec cette fonctionnalité, Facebook vise à donner plus de contrôle à ses utilisateurs et tenter de rassurer l’opinion, une semaine seulement après avoir reconnu avoir écouté et transcrit des conversations privées d’utilisateurs. Aux États-Unis, le géant de Palo Alto vient également de payer une amende de 5 milliards de dollars pour des manquements en matière de protection des données personnelles. Facebook annonce que cette fonctionnalité sera déployée par phases pendant l’été, en commençant par l’Espagne, l’Irlande et la Corée du Sud. Elle devrait être disponible en France dans les prochains mois.