Derrière la volonté de plusieurs pays d’exclure Huawei de la course à la 5G se cache l’instauration de règles plus strictes en matière de sécurité sur la 5G. Des mesures qui inquiètent Rajeev Suri, le directeur général de Nokia.
La tension est redescendue d’un cran cette semaine entre les États-Unis et Huawei. Le géant chinois attend le feu vert des autorités américaines pour récupérer sa licence Android, mais il reste sous très haute surveillance. Connu pour être le numéro deux sur le marché du smartphone, Huawei est également le leader mondial des équipements télécoms. Le secteur est en ébullition pour préparer l’arrivée de la cinquième génération pour la téléphonie mobile. Des tests sont effectués dans de nombreux pays, alors que d’autres comme la Corée du Sud commercialisent déjà la 5G. En France, les premières offres devraient arriver en 2020.
Derrière l’arrivée de la technologie 5G, on retrouve la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. L’affrontement entre les deux premières économies mondiales est doublé d’un conflit technologique et la 5G figure au centre de se bras de fer. Depuis plusieurs mois, Donald Trump et son gouvernement multiplient les mesures contre les entreprises technologiques chinoises.
Placé sur liste noire, le géant des télécoms chinois Huawei est la cible principale des États-Unis. Des agences comme la CIA, le FBI ou la NSA redoutent que les équipements de la firme puissent être utilisés à des fins d’espionnage par Pékin, ce qu’a toujours fermement nié le groupe chinois. Néanmoins, les autorités américaines ne relâchent pas la pression et demandent à leurs alliés de boycotter les équipements Huawei. Début juin, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a une nouvelle fois mis en garde les pays qui souhaiteraient coopérer avec le géant chinois.
Les déboires de Huawei profitent notamment à Nokia qui voit son carnet de commandes se remplir. Le finlandais espère ainsi rattraper son retard dans le déploiement de la 5G, mais la situation actuelle inquiète son PDG. Le site Pocketnow rapporte que Rajeev Suri, directeur général de Nokia, a mis en garde contre le durcissement des règles de sécurité en matière de 5G. En effet, de nouvelles mesures plus strictes ont fait leur apparition dans le monde afin de sécuriser les réseaux 5G. Pour Rajeev Suri, ces dernières risquent de retarder le déploiement de la 5G, mais aussi de le rendre plus cher.
Nokia inquiet pour l’ensemble du secteur
« Je ne suis pas sûr que la certification des produits pays par pays nous mènera quelque part. Soyons prudents. Pas plus de paperasserie, pas plus de bureaucratie et pas plus de frais supplémentaires », explique le PDG de Nokia. Malgré le contexte favorable pour sa société, la firme finlandaise semble plus préoccupée par les conséquences pour l’ensemble du secteur. On a récemment appris que l’absence de Huawei entraînerait un surcoût de 55 milliards d’euros et un retard de 18 mois dans le déploiement de la 5G dans l’Union européenne. Cette nouvelle technologie inquiète également les services de sécurité européens. En France, le Sénat vient d’adopter une proposition de loi visant à sécuriser le futur déploiement de la 5G. Cette dernière est déjà baptisée loi « anti-Huawei ».