Les États-Unis ont décidé d’accorder un sursis de trois mois à Huawei et de lui octroyer une licence générale temporaire. Le géant chinois pourra encore utiliser des composants et logiciels américains pendant 90 jours.
Après le tremblement de terre provoqué par l’annonce de Google de suspendre ses relations avec Huawei, les autorités américaines jouent la carte de l’apaisement. Les États-Unis ont en effet décidé d’accorder un sursis de 90 jours au groupe chinois que Donald Trump a placé sur une liste noire. Jugé « à risque » pour la sécurité nationale américaine, Huawei pourra encore utiliser pendant trois mois des composants et logiciels américains, indique l’AFP (via Le Monde). Une fois ce délai passé, les sanctions contre le géant chinois seront appliquées, même s’il faut s’attendre à des négociations entre Pékin (Huawei) et Washington (Google).
Le délai de 90 jours accordé par les autorités américaines se traduit par l’octroi d’une licence générale temporaire qui « donne au [secteur] le temps de s’organiser autrement et au ministère [du commerce] la possibilité de déterminer les mesures appropriées à long terme pour les entreprises de télécommunication américaines et étrangères qui se servent aujourd’hui des équipements d’Huawei pour certains services essentiels », explique Wilbur Ross, le secrétaire américain au commerce.
Du temps pour permettre à Huawei de « s’organiser »
La société de Shenzhen gagne ainsi du temps pour s’adapter et peaufiner sa défense. Sur les réseaux sociaux, la marque chinoise s’est pour l’heure contentée d’une réponse floue. Elle explique qu’elle « continuera d’apporter les mises à jour de sécurité et d’assurer les services d’après-vente à tous les smartphones et tablettes déjà vendus et tout ceux disponibles sur le marché à travers le monde ». La firme ajoute : « Nous continuerons de construire un écosystème logiciel sécurisé et durable afin d’apporter la meilleure expérience à tous les utilisateurs dans le monde ». Il est possible que Huawei fasse référence à son OS mobile de secours dans ce message, mais il est encore tôt pour voir la marque dévoiler un système d’exploitation alternatif.
Le fondateur du géant chinois des télécoms, Ren Zhengfei, s’est de son côté montré plus virulent en assurant que les États-Unis « sous-estiment » son entreprise. Selon lui, la « 5G de Huawei ne sera absolument pas affectée » par toutes ses affaires, avant d’ajouter « En matière de technologie 5G, ce n’est pas en deux ou trois ans que les autres entreprises pourront rattraper Huawei ». Ren Zhengei fait référence à l’activité réseau de la firme qui se distingue également depuis plusieurs mois en enregistrant des ventes record sur le marché du smartphone.