Après des années de désaccord, Apple et Qualcomm enterrent la hache de guerre. Les deux géants sont parvenus à un accord amiable, celui-ci met fin à la totalité des procédures judiciaires entre les deux parties et comprend un règlement financier d’Apple à Qualcomm.
Engagés depuis plus de deux ans dans un bras de fer juridique, Apple et Qualcomm avaient rendez-vous hier devant un tribunal de San Diego. Le procès a finalement tourné court après que les deux géants aient décidé d’enterrer la hache de guerre. Dans un communiqué, la firme de Cupertino et son fournisseur expliquent avoir signé un accord qui met fin à la totalité des procédures judiciaires qui opposaient les deux sociétés depuis le début de l’année 2017.
Cet accord amiable comprend le paiement à Qualcomm par Apple d’une somme dont le montant n’a pas été précisé. Les deux sociétés ont également conclu un contrat de licence de six ans, qui inclut une option d’extension de deux ans, ainsi qu’un contrat de fourniture de composants pluriannuel. Comme l’indique l’agence Reuters, ce compromis peut être perçu comme une victoire majeure pour Qualcomm, qui pourra de nouveau vendre ses puces modems au fabricant de l’iPhone. Cette annonce surprise arrive alors que le procès opposant les deux sociétés s’était ouvert mardi devant un tribunal de San Diego (Californie). La situation entre la firme dirigée par Tim Cook et Qualcomm s’était dégradée depuis la décision d’Apple d’engager des poursuites contre son fournisseur en janvier 2017. Cette dernière accusait Qualcomm d’avoir surfacturé des semi-conducteurs et d’avoir refusé des remises représentant environ un milliard de dollars.
L’entreprise américaine basée à San Diego avait très vite répliqué en tentant d’empêcher Apple de vendre ses iPhone aux États-Unis. En octobre dernier, Qualcomm avait aussi affirmé que son célèbre client lui devait 7 milliards de dollars en droits de licence de brevet. À noter que Qualcomm avait obtenu l’interdiction à la vente de certains iPhone en Chine et en Allemagne fin 2018. Ces différentes sorties et attaques témoignaient alors des relations très tendues entre les deux parties.
Apple est-il obligé de parvenir à un accord ?
L’accord entre les ex-ennemis est une surprise de taille et intervient à un moment clé pour les deux entreprises. En effet, ce compromis signifie que Qualcomm redevient un fournisseur d’Apple alors que Cupertino rencontre des difficultés d’approvisionnement en matière de modems 5G et puces réseau. Les relations compliquées entre les deux sociétés avaient en effet poussé la marque à la Pomme à se tourner exclusivement vers Intel, qui fournissait déjà des modems 4G pour les iPhone. Toutefois, on a appris en début de mois qu’Intel avait pris du retard et peinait à finaliser son modem 5G attendu dans l’iPhone 5G. Face à la gravité de la situation, Apple avait décidé de travailler sur une solution maison et n’écartait pas la possibilité de se tourner vers d’autres fournisseurs (Samsung, MediaTek…). Le géant chinois Huawei s’était d’ailleurs manifesté en se disant prêt à venir en aide à son rival tandis que Qualcomm avait déjà ouvert la perte en expliquant se tenir prêt.
Nous expliquions alors qu’un nouvel accord entre Apple et Qualcomm était la solution la plus rentable pour les deux parties. Qualcomm est déjà capable de livrer des puces modems 5G tandis qu’Apple doit rattraper le retard qu’il accuse dans la 5G. Pour rappel, certains constructeurs comme Samsung ont déjà lancé des appareils compatibles 5G. Concernant Huawei, le constructeur est sans doute l’un des seuls à pouvoir répondre aux exigences d’Apple, mais le conflit qui oppose la firme chinoise et les États-Unis est un frein à éventuel rapprochement. Pour Apple, il n’y avait donc pas d’autre choix que de parvenir à un accord avec l’américain Qualcomm.