Google a levé le voile sur son projet de service de jeu vidéo en streaming. Baptisé Stadia, il a pour ambition de faire entrer le jeu vidéo dans une nouvelle ère.
Comme attendu, Google a créé l’événement lors de la Game Developers Conférence en officialisant son entrée dans l’univers du jeu vidéo. Le géant américain a dévoilé les grandes lignes de sa plateforme de jeux vidéo en streaming. Son nom : Stadia.
Google Stadia, c’est quoi ?
Basé sur Project Stream, un projet en bêta-test qui permettait de jouer à Assasin’s Creed Odyssey sur le navigateur Chrome, Stadia prend la forme d’un service de jeu en streaming par abonnement. La plateforme a pour ambition d’offrir une « nouvelle façon de jouer » en permettant aux utilisateurs d’accéder de manière instantanée à leurs jeux depuis n’importe quel type d’écran. Il peut s’agir d’un ordinateur de bureau, d’un PC portable, d’un téléviseur, d’une tablette ou d’un smartphone. Avec Stadia, Google promet de rendre ces jeux accessibles « dans des résolutions allant jusqu’à 4K et 60 images par seconde en HDR et son surround ». Contrairement aux solutions de Sony (PlayStation 4) et Microsoft (Xbox One et PC), le service de Mountain View ne nécessite pas l’achat d’une machine dédiée. La firme ne cache d’ailleurs pas son ambition de « faire disparaître les limites inhérentes aux consoles de jeux et PC traditionnels ».
Comment ça marche ?
Stadia est un service de jeu vidéo en streaming aussi appelé cloud gaming qui s’appuie sur le réseau mondial de centre de données de Google. La firme californienne renforce depuis quelques années sa position dans le secteur du cloud computing et entend permettre aux joueurs de disposer « en permanence d’une plate forme à la pointe de la technologie ». Google explique pour cela utiliser « une pile matérielle puissante » combinant processeur, mémoire vive, stockage et processeur graphique de type serveur. Pour sa plateforme de jeu vidéo dans le nuage, Google s’est associé à AMD qui proposera un GPU « custom » avec 56 unités de calcul et une puissance graphique de 10,7 téraflops. On retrouve également un processeur x86 cadencé à 2,7 GHz ainsi que 16 Go de RAM (jusqu’à 484 Go/s de bande passante) tandis que le stockage se fait naturellement dans le cloud de Google.
Le service s’accompagne d’une manette que la firme a présentée lors de sa conférence. Le Stadia Controller embarque un bouton permettant de faire des captures d’écran (comme sur la Nintendo Switch par exemple) et d’enregistrer et partager des vidéos de jeux directement sur YouTube. Seul élément matériel (hardware) présenté par le géant américain, la manette profite d’une connexion Wi-Fi pour « une performance de jeu optimale » qui devrait dans les faits permettre de limiter le lag. Profitant d’un design classique, la manette n’oublie pas de disposer d’un bouton Google Assistant et d’un microphone. À noter que le service sera également compatible avec les manettes USB ainsi que le combo clavier/souris, prérequis indispensable pour convaincre de nombreux joueurs.
Quand Stadia sera-t-il disponible ?
Google annonce que sa plate-forme sera disponible plus tard dans l’année dans certains pays, notamment les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni, et dans une grande partie de l’Europe. La France devrait donc être concernée dès cette année par les ambitions de Google dans l’univers du jeu vidéo.
Google n’a pas encore tout dit
La promesse de Google est alléchante et permet d’avoir un premier aperçu de Stadia. Néanmoins, le géant américain n’a pas encore tout dit concernant son service, à commencer par le catalogue de jeux. Assassin’s Creed Odyssey devrait être disponible au lancement du service (dont la date exacte n’est pas connue), mais la plateforme de Google devra proposer un vaste catalogue pour séduire les joueurs. Et, avant cela, le géant de Mountain View va devoir convaincre de gros éditeurs.
Autre inconnue, le prix de l’abonnement permettant d’accéder à Stadia. Cet élément n’a pas du tout été abordé par Google, de même que le débit requis pour profiter du service. La firme promet une résolution maximale 4K HDR à 60 FPS et se contente pour l’heure d’expliquer que « l’accès à la 4K HDR à 60 FPS dépend de votre bande passante ». Google ajoute que « l’expérience de jeu peut varier en fonction de la qualité de la connexion Internet » et qu’une « connexion Internet haut débit est requise ». L’absence d’une mention « très haut débit » pourrait être une bonne nouvelle pour de nombreux utilisateurs et rendre Stadia plus accessible.