Pour obtenir toujours plus d’argent, les criminels n’hésitent plus à utiliser le trafic d’êtres humains pour créer des arnaques sur internet de grande ampleur.
Ces fraudes visent principalement l’Asie, mais aussi les États-Unis. Le site Forbes a ainsi donné l’exemple d’une personne habitant en Californie qui a perdu plus d’un million de dollars à cause d’une arnaque aux cryptomonnaies. Cependant, les arnaqueurs ne le sont pas de leur plein gré, ils sont enrôlés de force en pensant obtenir un travail ordinaire dans le milieu de l’informatique.
Fausses promesses d’embauches, vraies arnaques
Forbes a pu entrer en contact avec un de ces arnaqueurs malgré eux. Bilce Tan, 41 ans, vient de Malaisie. Il est arrivé au Cambodge à la suite d’une offre d’emploi en ligne de manager pour une entreprise de marketing digital. Le salaire promis, de plus de 2000 euros par mois, représente six fois le salaire médian malais. Mais une fois sur place, il a été séquestré pendant plusieurs semaines, obligé de commettre ces fraudes, avant de pouvoir enfin s’échapper.
Beaucoup de victimes de ces fausses promesses d’embauches ne viennent pas du Cambodge mais des pays autour, comme le Vietnam, la Thaïlande et la Malaisie. Au point que le gouvernement cambodgien a déclaré que ces pays devaient redoubler de vigilance en regardant des offres d’emploi sur internet.
Des descentes de police fructueuses
Lors d’une conférence de presse tenue mardi, le ministre de l’Intérieur a déclaré que 176 personnes avaient été arrêtées dans le cadre de ces réseaux et qu’un butin impressionnant avait été saisi : quatre armes à feu, 804 ordinateurs, 16 ordinateurs portables, 36 passeports, quatre paires de menottes, huit matraques électriques et près de 9000 téléphones. Cela peut s’expliquer par le fait que chaque personne impliquée avait besoin de plusieurs ordinateurs et téléphones pour multiplier les faux comptes et contacter le plus de victimes possibles.
Malheureusement, ces arrestations auront avant tout un effet symbolique puisqu’elles ne concernent probablement pas les personnes à la tête de ces réseaux. Le gouvernement cambodgien a en partie fait ces multiples descentes de police pour montrer aux États-Unis qu’il agissait face à ce problème.