Selon le Premier ministre Dritan Abazovic, plusieurs institutions et infrastructures publiques ont été visées.
En une semaine, deux cyberattaques « sophistiquées » ont visé le pays, dans la foulée d’une motion de censure qui a renversé le gouvernement le 19 août. La Russie étant le principal suspect, le Monténégro a demandé de l’aide à d’autres pays dont la France.
Le ministère des Finances parmi les cibles
Selon l’agence de sécurité nationale, « toutes les infrastructures essentielles », y compris les systèmes d’approvisionnement en électricité et en eau, sont en danger. Les centrales électriques ont donc basculé sur un mode de fonctionnement manuel.
Plusieurs institutions ont eu leur système informatique infecté, dont celui du ministère des Finances. Le ministère de la Fonction publique s’est, lui, montré plus rassurant : « les comptes des citoyens et des entreprises, tout comme leurs données, ne sont pas menacés ». Plus alarmiste, l’ambassade des États-Unis a déclaré à ses ressortissants qu’il pourrait y avoir des « perturbations dans les secteurs des services publics, des transports, y compris sur des passages frontaliers et dans les aéroports, ainsi que dans le domaine des télécommunications ».
La Russie à l’origine des attaques ?
Membre de l’OTAN s’alignant sur les sanctions de l’Union européenne contre la Russie, le Monténégro a conscience de sa position délicate dans le contexte du conflit russo-ukrainien. C’est pour cela que le pays avait participé, en mars dernier, à un large exercice de lutte contre la cybercriminalité avec d’autres pays européens. Il était depuis sur la liste des « pays ennemis » de Moscou, ce qui laisse penser que la Russie pourrait être derrière ces cyberattaques. « Qui pourrait avoir une sorte d’intérêt politique pour infliger de tels dégâts au Monténégro ? Je trouve qu’il y a suffisamment [d’éléments] de douter sur le fait que la Russie est derrière l’attaque », a ainsi déclaré le vice-Premier ministre Rasko Konjevic à la télévision. D’après lui, ce sont des attaques « très sophistiquées qui ne peuvent pas être menées par des individus ».
Pour répondre à cette situation d’urgence, le gouvernement monténégrin a décidé de faire appel à l’aide internationale. En France, les ministres Jean-Noël Barrot (Transition numérique) et Catherine Colonna (Affaires Étrangères) ont affirmé que « le gouvernement français va répondre positivement à la demande des autorités du Monténégro et met à disposition l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) pour assurer une mission de soutien et d’assistance à la détection, l’analyse et la remédiation de cybersécurité ».
