L’ancien chef de la sécurité de Twitter, Peiter Zatko, a détaillé dans un document de 80 pages les mauvaises pratiques de la plateforme.
Facebook n’est pas le seul réseau social concerné par les lanceurs d’alerte, c’est cette fois-ci au tour de Twitter d’avoir ses nombreuses lacunes révélées par un ancien dirigeant. Un document explosif qui, selon le Wall Street Journal, va conduire à une enquête du ministère de la Justice, du Congrès et des autorités de régulation aux États-Unis.
Mensonges sur les faux comptes ?
Le nombre de faux comptes sur le réseau social fait partie des principales questions abordées dans ce dossier, puisqu’elle a également été abordée à plusieurs reprises par Elon Musk lors de son projet de rachat de Twitter. Peiter Zatko accuse le PDG Parag Agrawal d’avoir menti au milliardaire sur le nombre de faux comptes actifs : « Agrawal sait très bien que les dirigeants de Twitter ne sont pas incités à détecter ou à signaler avec précision les robots spammeurs. » La raison de cette ignorance volontaire est simple : supprimer des milliers de comptes pourrait faire fuir des régies publicitaires.
Il accuse également Twitter de ne pas supprimer les données des utilisateurs qui ont fermé leur compte et de laisser plusieurs milliers d’employés avoir accès à des informations sensibles sur les utilisateurs comme les noms, adresses mail et numéros de téléphone. De potentielles fuites d’informations qui peuvent avoir de graves conséquences : un ancien employé de Twitter a ainsi été jugé coupable d’espionnage pour le compte de l’Arabie saoudite afin de livrer des informations sensibles sur des dissidents.
Une « représentation faussée », selon Twitter
Un porte-parole de Twitter a réagi à ces révélations dans un communiqué : « M. Zatko a été viré de son rôle exécutif chez Twitter en janvier 2022 pour son leadership inefficace et ses mauvaises performances. Ce que nous avons vu jusqu’à présent est une représentation faussée de Twitter et de nos pratiques en matière de confidentialité et de sécurité des données, qui est criblée d’incohérences, d’erreurs et de manques de contexte importants. »
Le porte-parole accuse donc Peiter Zatko d’avoir rédigé cette plainte pour « faire du mal à Twitter, ses clients et ses actionnaires. » Bien que l’avocat de ce dernier affirme qu’il n’a pas été en contact avec Elon Musk et qu’il comptait faire ces révélations bien avant le projet de rachat, il est certain que cette plainte donnera du grain à moudre à l’entrepreneur.