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Un ancien employé de Twitter condamné pour espionnage pour l’Arabie Saoudite

12 août 2022
Par Marion Piasecki
Un ancien employé de Twitter condamné pour espionnage pour l'Arabie Saoudite
©Tada Images / Shutterstock

Mardi, Ahmad Abouammo a été jugé coupable d’avoir agi pour le compte d’un gouvernement étranger, mais aussi de blanchiment d’argent, fraude et falsification de documents. Il risque entre 10 et 20 ans de prison.

Selon le tribunal de San Francisco, Ahmad Abouammo et un autre ex-employé du réseau social Twitter ont été approchés fin 2014 par le gouvernement saoudien pour obtenir des informations personnelles sur des personnes critiques du régime et de la famille royale.

Des données contre des dizaines de milliers de dollars

Ces faits d’espionnage sont d’autant plus graves que le gouvernement saoudien est accusé par de nombreuses ONG d’enlever, de torturer et de tuer des dissidents, à l’instar de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d’Arabie Saoudite en Turquie en 2018. Selon le parquet, les deux ex-employés de Twitter leur ont transmis des données utilisateur uniquement accessibles en interne, comme l’adresse e-mail, le numéro de téléphone et la date de naissance.

Le motif de l’accusé semble uniquement pécuniaire, Ahmad Abouammo ayant reçu 100 000 dollars et une montre d’une valeur de 40 000 dollars de la part d’un proche de la famille royale saoudienne. La condamnation en Arabie Saoudite de l’auteur d’un compte parodique anonyme à 20 ans de prison pour avoir moqué le gouvernement semble lié à ces fuites d’informations personnelles.

Un conseiller du prince héritier Mohammed ben Salmane impliqué

Selon le tribunal, ces fuites auraient été commanditées par le conseiller Bader al-Asaker. Les procureurs ont affirmé que ce dernier avait promis à l’accusé de l’argent, des cadeaux et un travail en échange de ces informations. Il aurait également envoyé 300 000 dollars à un compte en banque libanais au nom du père de l’accusé. Chose étonnante, ce conseiller a toujours un compte vérifié sur Twitter avec plus de 2 millions d’abonnés malgré ces accusations, son tweet le plus récent datant du 11 août.

Interrogé par l’AFP, Twitter n’a pas souhaité commenter cette affaire. Cependant, le réseau social avait déjà suspendu définitivement près de 6 000 comptes liés à l’Arabie Saoudite pour manipulation et propagande favorable au régime en 2019.

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Marion Piasecki
Marion Piasecki
Journaliste
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