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Le patron de Telegram blâme Apple pour un blocage de mise à jour

12 août 2022
Par Antoine Roche
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Telegram ©Telegram

Pavel Durov en a définitivement assez des app stores, et notamment de celui d’Apple, qui bloquerait une mise à jour de Telegram.

Dans un billet sur Telegram, le fondateur et PDG du service de messagerie, Pavel Durov, a eu une nouvelle fois quelques mots durs à destination d’Apple.

L’homme accuse la firme de retenir depuis deux semaines une mise à jour majeure de l’application (censée « révolutionner la manière dont les personnes s’expriment via messagerie ») dans sa phase d’évaluation (review). Sans validation de cette phase d’examen, durant laquelle Apple s’est visiblement montré totalement silencieux, pas de déploiement possible vers les utilisateurs.

Le processus de review obscur des magasins d’applications

Mais Durov va plus loin. Il critique plus globalement Google et Apple et leur processus de review imposé, qu’il juge obscur. Ce monopole et contrôle unilatéral nuisent au bon déploiement des mises à jour, et donc à l’expérience utilisateur. Cette nuisance est d’autant plus gênante pour lui qu’elle s’additionne aux 30 % de commissions prélevés par Apple, et censés en partie financer cette phase d’examen.

« Si Telegram, l’une des 10 applications les plus populaires, reçoit ce traitement, on ne peut qu’imaginer les difficultés rencontrées par de plus petits développeurs d’applications », déclare le patron du concurrent de WhatsApp, Signal et Messenger. Il ajoute : « Ce n’est pas que démoralisant : cela cause des pertes financières directes sur des milliers d’applications mobiles. »

Des critiques qui ne datent pas d’hier

Durov termine son billet en déclarant que des régulateurs commencent à jeter un œil à cette pratique, mais que le mal financier infligé par Apple à l’industrie de la tech est déjà fait. En 2018 déjà, sur fond de conflit avec la Russie, Durov accusait Apple d’avoir bloqué des mises à jour de Telegram.

En juin dernier, l’homme critiquait également la firme à la pomme de volontairement brider les fonctionnalités web du navigateur Safari sur iOS et iPadOS afin d’inciter les utilisateurs à télécharger des applications natives et d’éviter la démocratisation des web apps. Ces dernières esquivant la commission de l’App Store.

Le délai de deux semaines est ici en effet particulièrement long, et il sera intéressant de suivre la suite de l’affaire une fois qu’Apple aura réagi. Sur son site, la société indique que chaque semaine 500 experts dédiés passent en revue plus de 100 000 applications.

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Antoine Roche
Antoine Roche
Journaliste
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