Un ancien employé de Coinbase, avec son frère et un ami, sont accusés d’avoir réalisé des transactions illégales dans le cadre d’un stratagème leur ayant rapporté environ 1,5 million de dollars.
Après le premier cas de délit d’initié dans le secteur des NFT début juin, c’est dans le monde des cryptomonnaies que ce crime fait son entrée, avec la plateforme d’échange Coinbase. Le 21 juillet, le ministère de la Justice américain a annoncé l’inculpation de trois personnes pour fraude électronique. Ishan Wahi, ancien chef de produit au sein de la société, et son frère Nikhil Wahi ont été arrêtés par le FBI tandis que le troisième suspect, Sameer Ramani, est toujours en liberté.
Ensemble, ils sont accusés de « complot de fraude électronique et de fraude électronique dans le cadre d’un stratagème visant à commettre un délit d’initié (…) en utilisant des informations confidentielles sur des cryptoactifs qui devaient être inscrits sur les bourses de Coinbase », selon un communiqué.
Un détournement d’informations confidentielles
Ayant commencé à travailler comme chef de produit chez Coinbase à partir d’octobre 2020, Ishan Wahi était affecté à une équipe de liste d’actifs. Il était impliqué dans le processus confidentiel d’inscription des cryptoactifs sur les bourses de la société et disposait d’une connaissance détaillée et avancée sur ceux que la société prévoyait de répertorier et du calendrier de ces inscriptions. Entre juin 2021 et avril 2022, l’ancien employé a détourné ces informations confidentielles à au moins 14 reprises, en donnant des tuyaux à son frère ou à son ami afin qu’ils puissent réaliser des transactions rentables sur les actifs concernés avant les annonces publiques de Coinbase.
Après la cotation publique de ces actifs, Nikhil Wahi et Sameer Ramani les ont vendus à profit. « Les accusés ont effectué des transactions illégales sur au moins 25 cryptoactifs différents et ont réalisé des gains mal acquis totalisant environ 1,5 million de dollars », a précisé le directeur adjoint du FBI, Michael Driscoll. S’ils se sont servis de portefeuilles anonymes sans aucun historique de transaction préalable afin de dissimuler leur implication dans le stratagème, celui-ci a fini par être révélé en avril avec une publication sur Twitter d’un « compte bien connu de la communauté crypto ». Il signalait qu’un portefeuille avait acheté des jetons pour des centaines de milliers de dollars 24 heures avant qu’ils ne soient cotés sur Coinbase. La société avait alors indiqué qu’elle avait déjà commencé à enquêter sur l’affaire pour ensuite déclarer – quelques semaines plus tard – que tout employé divulguant des informations confidentielles serait licencié et remis aux autorités compétentes.
Pour le procureur du district du sud de New York Damian Williams, ces accusations « sont un rappel supplémentaire que le Web3 n’est pas une zone de non-droit ». Il estime que la fraude reste de la fraude, même si elle se produit sur la blockchain et non à Wall Street.