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Une association d’intelligence artificielle et humaine permet de voir des objets cachés

12 juillet 2022
Par Kesso Diallo
Le procédé des chercheurs pour "voir" des objets cachés.
Le procédé des chercheurs pour "voir" des objets cachés. ©Optica

Des chercheurs ont combiné une technique connue sous le nom d’imagerie fantôme à la vision humaine afin de reconstruire des images d’objets n’étant pas directement vus par une personne.

Une méthode qui pourrait permettre d’augmenter les capacités humaines. Des chercheurs de l’Université de Glasgow ont récemment démontré qu’il était possible d’utiliser l’intelligence artificielle (IA) et le cerveau humain pour « voir » des objets cachés. Ils se sont servis de la technique d’imagerie fantôme (aussi appelée imagerie informatique), qui produit une image d’un objet en combinant les informations de deux détecteurs de lumière, dont l’un peut voir l’objet et l’autre non. Ici, c’est la personne qui n’était pas en mesure de voir l’objet.

Reconstruire une image à l’aide du cerveau et d’un algorithme

Dans le détail, un projecteur a été utilisé pour créer des modèles lumineux sur une découpe en carton agissant comme l’objet photographié. L’individu a été placé à gauche d’un mur sombre et face à un mur blanc. De l’autre côté du premier mur, le projecteur diffusait la lumière sur le second. Ainsi, l’observateur pouvait uniquement voir la lumière réfléchie par le mur blanc. Il était équipé d’un casque d’électroencéphalographie (EEG) capable de lire les signaux dans son cortex visuel. Introduits dans un ordinateur, ces derniers ont été exploités pour un algorithme qui a déterminé la manière de remodeler les modèles lumineux projetés et reconstruit l’image.

Les chercheurs affirment que des images de 16×16 pixels d’objets simples ont pu être reconstruites à l’aide de leur technique, alors que l’observateur ne pouvait pas voir ces objets. Une seule minute d’observation serait nécessaire pour reconstruire l’image.

Rapprocher l’intelligence artificielle et humaine

Auparavant, les chercheurs avaient utilisé la vision humaine, mais uniquement de manière passive. En faisant voir les modèles lumineux à une personne au lieu d’une caméra, le système visuel humain a eu un rôle actif dans l’étude. Ils ont préféré se servir du cerveau humain pour détecter les signaux afin « d’explorer des méthodes qui pourraient un jour être utilisées pour augmenter les capacités humaines », comme l’a indiqué Daniele Faccio, professeur de technologies quantiques à l’Université de Glasgow. Selon lui, l’étude effectuée fournit des idées susceptibles d’être utilisées pour rapprocher l’intelligence humaine et artificielle dans le futur. « Les prochaines étapes de ce travail vont de l’extension de la capacité à fournir des informations de profondeur 3D à la recherche de moyens de combiner plusieurs informations provenant de différents spectateurs en même temps », a expliqué le chercheur.

Il va présenter ces nouvelles découvertes lors du Congrès d’imagerie et d’optique appliquée d’Optica, qui a lieu du 11 au 15 juillet. Il s’agit de la principale organisation pour les scientifiques, ingénieurs, professionnels, étudiants et autres personnes intéressées par la science de la lumière.

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Kesso Diallo
Kesso Diallo
Journaliste
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