La pollution des océans, en particulier celle créée par le plastique, est un des plus grands enjeux environnementaux. Pour y remédier, des chercheurs chinois ont trouvé une solution originale : des poissons robots.
Des poissons robots pour sauver les vrais poissons. C’est l’idée de six chercheurs de l’Université du Sichuan, dont les travaux ont été publiés cette semaine dans Nano Letters. Ils peuvent absorber les microplastiques, ces infimes particules polluantes qui viennent de nos objets du quotidien comme les emballages et les tissus synthétiques.
Des robots flexibles et rapides
Ces petits poissons ne font que 13 millimètres de long et peuvent se déplacer de manière automotrice, grâce à un système de laser au niveau de leur queue, à une vitesse de 30 millimètres par seconde, ce qui est comparable à celle du plancton. Pour inventer la bonne matière pour leur robot, les chercheurs se sont inspirés de la nature, notamment du nacre. Grâce à une réaction chimique et électrostatique entre les microplastiques et le corps du poisson robot, ils se retrouvent accrochés à sa surface.
Ce nouveau matériau apporte de nombreuses autres qualités à ces robots : ils sont flexibles, peuvent tirer jusqu’à cinq kilos et même se régénérer à hauteur de 89% s’ils sont endommagés. Après avoir collecté les microplastiques, les scientifiques pourront analyser ces derniers pour en savoir plus sur leur composition et leur toxicité.
Les nanotechnologies, armes prometteuses contre la pollution
Pour le moment, ces poissons ne sont que des preuves de concept et il y a encore des progrès à faire avant qu’ils ne soient utilisés en conditions réelles. Leur principal défaut est qu’ils ne peuvent être utilisés qu’à la surface de l’eau. Les chercheurs ont d’ailleurs annoncé que la prochaine étape sera de créer un modèle plus complexe qui arrivera à nager sous l’eau aussi.
Yuyan Wang, qui a participé aux recherches, estime que ce type de technologie a un réel potentiel et espère que ce projet sera un tremplin pour d’autres inventions similaires. Il a ainsi déclaré au site The Guardian : « Je pense que les nanotechnologies sont très prometteuses pour l’absorption, la collecte et la détection de polluants en améliorant l’efficacité des interventions tout en réduisant les coûts d’opération. »