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Le Royaume-Uni veut mettre fin aux bannières de consentement aux cookies

22 juin 2022
Par Kesso Diallo
Un changement critiqué par certains.
Un changement critiqué par certains. ©Artem Samokhvalov / Shutterstock

Le pays souhaite les remplacer par un modèle d’option de retrait s’appliquant à l’ensemble du navigateur internet d’une personne.

Importants dans le monde de la publicité numérique, les cookies sont une source d’inquiétude par rapport à la vie privée. Ces fichiers d’informations enregistrés sur l’appareil d’un utilisateur lorsqu’il se rend sur un site web permettent, entre autres, de tracer sa navigation et de lui envoyer des annonces ciblées. Les internautes doivent cependant donner leur consentement pour le dépôt de cookies à chaque fois qu’ils visitent un nouveau site. Le Royaume-Uni souhaite remplacer ces « pop-ups et bannières » de consentement par un autre modèle.

Dans le cadre du projet de loi sur la réforme des données, il prévoit de mettre à jour les réglementations existantes pour réduire ces pop-ups en mettant en place un modèle d’option de retrait qui s’appliquera à l’ensemble du navigateur d’une personne. « En vertu des nouvelles règles, les internautes seront mieux en mesure de définir une approche globale de la manière dont leurs données sont collectées et utilisées en ligne – par exemple via les paramètres de leur navigateur internet », a indiqué le Département du numérique, de la culture, des médias et des sports (DCMS) dans un communiqué.

Un projet de loi critiqué

À la suite d’une consultation sur le projet de loi, le DCMS a indiqué avoir pris note des préoccupations des répondants concernant la confidentialité et le contrôle de leur données personnelles. Il a précisé que le gouvernement travaillera avec l’industrie et le Bureau du Commissaire à l’information (ICO) – l’équivalent britannique de la CNIL – avant le début des modifications législatives pour s’assurer que la technologie est efficace et facilement disponible. Il espère ainsi permettre aux internautes de définir leurs préférences en matière de cookies en ligne.

Le projet de loi du gouvernement suscite tout de même des inquiétudes par rapport au dépôt de cookies. « En pratique, cela signifierait que des cookies pourraient être installés sans demander le consentement, mais le site Web doit donner à l’internaute des informations claires sur la façon de se retirer », a expliqué le DCMS. Certains estiment que cela facilitera l’espionnage des internautes. C’est le cas de l’organisation Open Rights Group (ORG), qui protège les droits numériques des Britanniques, comme la confidentialité et la liberté d’expression en ligne. « Le gouvernement britannique propose de faire de l’espionnage en ligne l’option par défaut… Les bannières de cookies sont ennuyeuses, mais il y a de bonnes raisons pour que quelqu’un demande votre permission avant de créer des dossiers détaillés à votre sujet », a ainsi déclaré Mariano delli Santi, responsable juridique et politique chez ORG.

Le Royaume-Uni n’est pas le seul à vouloir apporter des changements concernant les cookies. En début d’année, Google a présenté son futur système pour remplacer ces fichiers, qui devrait satisfaire les utilisateurs et le monde de la publicité numérique. L’entreprise a en effet pour projet de mettre fin aux cookies publicitaires sur son navigateur Chrome d’ici 2023.

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Kesso Diallo
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Journaliste
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