Notre test du scooter e-Presto Max : un 125 électrique vif et élégant

Si la voiture hybride ou électrique reste une alternative écologique trop coûteuse par rapport aux véhicules habituels pour de nombreux conducteurs, le scooter électrique est une autre solution plus accessible. L’entreprise française easy-Watts produit depuis 2018 des deux-roues électriques de différentes gammes et au rapport qualité-prix très intéressant. Nous avons donc voulu tester leurs principaux modèles. Après le e-Opai, découvrez le e-Presto Max.

Un scooter 125 cc idéal pour la ville

Le scooter e-Presto Max est la version améliorée du e-Presto, un 50 centimètres cubes au look vintage. Pour cette version Max, on passe sur un 125 cc avec une batterie de 5500W qui permet d’atteindre une vitesse proche de 90 km/h (nous reviendrons sur les performances plus loin).

Niveau design, on est toujours sur un style proche des Vespa italiens, sachant qu’il est disponible en plusieurs coloris : blanc (le seul modèle disponible sur Fnac.com actuellement), gris (notre modèle de test), rouge, noir mat et noir brillant. Pour évoquer celui que j’ai pu prendre en main, j’ai trouvé son look sobre et élégant : la selle marron s’accorde parfaitement avec le gris du carénage, les finitions sont belles, avec des courbes classiques et une fourche téléscopique ainsi qu’un tableau de bord de bon goût.

Niveau caractéristiques, le e-Presto Max est plutôt léger avec ses 99 kilos sans batterie, 121 kilos avec. Il supporte un poids total de 150 kilos, ce qui permet de transporter un passager de façon confortable (ce qui était loin d’être le cas sur le e-Opai). Ses pneus de la marque Kenda, d’un diamètre de 90 centimètres et d’une épaisseur de 12 centimètres, tiennent bien la route même s’il faudra vous méfier lorsque vous franchissez des bandes blanches un peu épaisses ou s’il pleut.

En termes d’accessoires, ce scooter électrique peut être livré avec un top case très pratique, déclipsable et qui contient un appuie-dos bien pensé pour le passager. Vous pouvez également ajouter un sélecteur de vitesse (pas intégré au départ, le premier cran permet de plafonner à 35 km/h et peut s’avérer pratique lors d’une conduite urbaine). Le e-Presto Max est également muni de deux béquilles, une latérale et une centrale. Pour finir, précisons qu’il dispose d’un petit coffre à l’avant pour ranger vos clés ou votre carte bancaire, un rangement bien pratique situé juste en dessous d’un crochet où vous pouvez attacher un sac de course par exemple.

Pour finir, le e-Presto Max dispose de deux petits détails qui m’ont beaucoup plu. Tout d’abord, le scooter est muni de cale-pieds qui se déploient en appuyant sur un petit bouton afin de permettre à un passager d’être installé confortablement. Une très bonne idée pour ce modèle 125 cc qui a bien assez de puissance pour transporter une deuxième personne. 

Deuxième petit élément sympathique, le système de verouillage, au premier abord classique (neiman à gauche pour bloquer la direction du guidon), dispose d’une sécurité supplémentaire : un petit bouton que vous pressez pour masquer l’accès à la serrure, qui se déverouille uniquement avec le tour de clé à placer dessus.

En terme de coût, le e-Presto Max reste abordable pour un scooter électrique 125 cc : 3 858,80 euros hors offres périodiques, bonus écologique de 900 euros déduit car avancé par la marque Easy Watts. Pour ceux qui comptent l’acheter pour un usage professionnel et qui habitent en Île-de-France, une prime supplémentaire de 1 424 euros vous est versée. Il suffit de présenter la facture et la carte grise à la région avec un formulaire spécifique pour obtenir ce remboursement. 

Ce prix me semble très raisonnable compte tenu du marché des véhicules électriques, d’autant plus que son moteur brushless en roue arrière ne possède ni chaîne, ni transmission, ce qui veut dire qu’il n’entraîne aucun coût d’entretien. Si on ajoute à ça les 2 années de garantie pièces, main d’oeuvre et batterie, et l’économie en terme de consommation par rapport à un véhicule à essence (sans compter l’aspect écologique très positif), je pense que l’usager s’y retrouve niveau budget.

Des performances honorables

Une conduite agréable

En terme de prise en main, le e-Presto Max est un vrai bonheur. Son tableau de bord avec son écran LED donne toutes les indications importantes : 

• Vitesse (en km/h)
• Distance parcourue
• Jauge de batterie : j’ai trouvé l’indication par segments (6 au total) plus claire que le système de pourcentage variable du e-Opai que j’avais précédemment testé
• Jauge de consommation de la batterie à gauche : plus votre vitesse est élevée, plus vous consommez (logique !)

Au niveau des commandes placées sur le guidon, on est sur du classique avec quelques éléments notables tout de même : 

• Activation ou non du plein phare à gauche
• Touche d’appel de phare à gauche
• Clignotants et klaxon à gauche également
• Warning à droite : un ajout essentiel selon moi pour être plus visible quand vous faites de l’interfile en ville
• Bouton de désactivation du circuit électrique : il s’agit d’une sécurité qui, une fois activée, vous empêche d’accélérer ou de rouler. Cela peut être utile pour éviter de démarrer sans le vouloir en enlevant le scooter de sa béquille, ou en cas d’arrêt immédiat ou de risque d’accident en plus du frein
• Dernière commande à droite, et non des moindres : la marche arrière. Un ajout vraiment bien pensé, qui fonctionne très naturellement. Il vous suffit d’appuyer sur le bouton en tournant légèrement la poignée d’accélaration, la marche arrière est douce et très bien dosée, idéale pour sortir facilement d’une place quand vous vous êtes garés en marche avant.

Passons maintenant à la pratique. Easy Watts propose donc deux versions de son scooter e-Presto : la version standard 50 cc qui ne nécessite aucun permis particulier, et la version Max 125 cc que vous pouvez conduire si vous disposez du permis A (permis moto), du permis A1 (moto légère) ou d’une formation complémentaire au permis de conduire (permis B) de 7 heures. J’ai testé cette version Max afin de juger de l’intérêt ou non de disposer d’un scooter électrique plus puissant pour un usage urbain. Ma réponse en avant-première : oui, c’est très utile !

En réalité, le bon terme serait plus confortable qu’utile. Disposer d’un moteur plus puissant avec une puissance de 5 500 Watts vous offre une accélération bien plus vive, une aubaine lors d’une conduite urbaine où la reprise est très pratique. Pour moi qui habite en région parisienne, ce modèle 125 me permet surtout de prendre le boulevard périphérique (interdit aux 50 cc), et la puissance et la réactivité du e-Presto Max sont idéales pour une conduite de ce type.

En revanche, je l’ai utilisé sur l’autoroute (portion urbaine en banlieue parisienne, limitée à 90 km/h), je ne le recommanderai pas dans ce type d’usage : ce scooter électrique reste léger et dispose de roues fines, ce qui le rend plus sensible au vent à vitesse élevée. Annoncé à 90 km/h de vitesse maximum, je tiens également à préciser qu’il atteint en réalité 80-85 km/h (pour mon poids de 75 kilos), à moins d’avoir le vent dans le dos et d’être en légère descente.

Question freinage, le scooter e-Presto Max est dôté d’un système CBS à disques hydrauliques. J’ai trouvé que, comme l’accélération qui est progressive et facile à jauger, le freinage est naturel et doux. J’ai testé un arrêt à une vitesse conséquente, la distance est raisonnable en activant les deux poignées. Aucun problème de ressenti pour bien doser son freinage, prenez garde en revanche à éviter au maximum de piler en anticipant les obstacles devant vous : les roues restent fines et je ne doute pas qu’une glissade pourrait vite arriver.

Pour mon modèle de test, précisons tout de même qu’il arrivait que ma roue avant tremble un peu quand je maintenais le frein avant légèrement enclenché tout en accélérant (en s’arrêtant doucement à un feu rouge par exemple). De même, il arrivait à mon frein arrière de grincer en fin de freinage, mais je mets ces deux gênes minimes sur le compte de l’usure de ce modèle de test qui a déjà beaucoup servi.

Autonomie très raisonnable

L’un des critères de choix essentiels en matière de véhicule électrique est sans aucun doute l’autonomie de sa batterie. C’est pour cette raison que la marque Easy Watts a décidé de faire appel à un fabricant de batteries très en vogue, CATL, fournisseur entre autres des batteries des voitures TESLA. Respectant les normes UL et CE (à propos des risques d’incendie), la batterie au lithium du scooter e-Presto Max est équipée de cellules prismatiques, prisées pour leur résistance et leur durée de vie.

Sur ce sujet de la durée de vie, Easy Watts annonce jusqu’à 2 000 cycles de charge à plus de 90% de la capacité d’origine, ce qui est honorable (mais ne pourra se vérifier que dans le temps forcément). En terme d’autonomie, la marque parle de 70 à 90 km selon votre usage.

Pour ma part, j’ai pu utiliser le scooter environ 80 km, ce qui est très raisonnable sachant que j’ai pris l’autoroute et le périphérique plusieurs fois au cours de mon test. A vous de juger si cela est suffisant, en prenant en compte deux facteurs clés qui m’ont beaucoup moins plu : 

• Le poids de la batterie

Certes, la batterie est amovible (indispensable pour un usage urbain, sachant que peu de personnes disposent de garages et encore moins de places de parking munies de prises électriques). Le système pour l’enlever est très simple, elle est située sous la selle, dispose d’une poignée et vous n’avez qu’à la tirer après avoir préalablement coupé le disjoncteur (situé en dessous d’un petit couvercle) et débranché la prise. En revanche, elle pèse 22 kilos ! C’est le poids de la qualité probablement, mais il faut logiquement prendre en compte cette donnée dans votre choix. Si vous prévoyez d’utiliser très souvent votre scooter et que vous comptez 2 charges par semaine, mieux vaut ne pas habiter au 5e étage sans ascenseur, au risque de vous causer de sacrés maux de dos…

Rassurez-vous tout de même, les équipes  d’Easy Watts sont en train de développer avec CATL une nouvelle batterie pour pallier à ce problème de poids. On n’en sait pas encore beaucoup, si ce n’est qu’elle devrait peser 14,4 kilos et sortir vers la fin de l’année 2023.

• Le volume sonore du chargeur

Deuxième petit défaut qui m’a perturbé : le volume sonore émis par le chargeur de la batterie. Celui-ci est muni d’un ventilateur intégré, bienvenu pour éviter tout risque de surchauffe. En revanche, il est bien plus bruyant que le chargeur fourni avec le scooter 50 cc e-Opai.

En prenant en compte le fait qu’une recharge complète dure environ 6 heures, mieux vaut disposer d’une pièce bien isolée. Je vous rassure, le bruit n’est pas insupportable, mais on est tout de même sur le volume sonore d’un petit sèche-cheveux, de quoi vous empêcher de dormir si vous vivez dans un studio !

Conclusion

Le scooter e-Presto Max est un excellent compromis pour une personne citadine qui souhaite un moyen de transport à coût raisonnable qui tient la route et lui permet d’éviter les embouteillages ou la surcharge des transports en commun, tout en ayant un véhicule assez puissant pour doubler sans problème.

De plus, il s’agit d’une alternative durable (zéro émission, très peu d’entretien, économie de ressource énergétique) à un véhicule à essence ou gazole, qui plus est produite en France (en Bretagne). Contrairement à l’e-Opai, la version Max de l’e-Presto s’adresse à des gens plus habitués aux deux roues, qui savent gérer un démarrage dynamique et une puissance supérieure à un 50 cc, tout en anticipant la légèreté et la tenue de route parfois inconstante d’un tel véhicule. Pour ma part, j’ai beaucoup apprécié ma semaine d’utilisation.