Crosley propose une belle gamme de platines vinyles tout-en-un à tarif très abordable. Nous avons eu l’opportunité de découvrir 3 modèles, la Voyager, la Mercury et la Coda.
Une marque plus que centenaire
Pas forcément très connue du public français, la marque Crosley a pourtant une longue histoire derrière elle. Née en 1920 (et oui, il y a 101 ans !), elle a accompagné toutes les grandes mutations technologiques en audio. Parmi les activités qui ont marqué l’histoire de Crosley, citons la radio avec son modèle Harko dès 1920, l’autoradio en 1939 avec le Roamio, la diffusion mondiale du programme Voice of America en 1942, la sortie d’une gamme modernisée de juke-box en 1998, d’un tout-en-un vinyle avec fonction d’enregistrement sur CD en 2005, etc.
Aujourd’hui, Crosley propose une gamme qui comprend des radios, des lecteurs de cassettes audio, des meubles pour accueillir votre matériel audio, des enceintes Bluetooth et filaires, et donc des platines vinyles. Les produits Crosley se caractérisent par un tarif abordable, et, pour une grande partie de sa gamme, par un design retro complètement assumé.
La gamme de platines vinyles comprend quelques modèles appartenant à la famille des éléments hifi séparés et destinés à se brancher sur un amplificateur ou sur une chaine. Mais l’essentiel des platines vinyles de Crosley sont de type standalone, comprenez qu’elles intègrent tout ce qu’il faut pour pouvoir écouter sa musique dès la sortie du carton, soit la platine en elle-même mais aussi l’amplification et les haut-parleurs. C’est d’ailleurs le cas des 3 modèles que nous testons aujourd’hui, la Voyager, la Mercury et la Coda.
La Crosley Voyager
La voyager est une platine vinyle compacte avec ses dimensions de 27 x 35,5 x 12 cm. Elle se présente sous la forme d’une jolie mallette, de coloris bleu crème pour le modèle de test. Deux fermetures situées sur le coté sécurisent la mallette lorsque vous êtes amené à la déplacer.
La face avant laisse voir une grille blanche dissimulant les haut-parleurs, tandis qu’on trouve en face arrière la connectique, soit une sortie Line RCA, une entrée auxiliaire au format jack et le connecteur d’alimentation. La sortie RCA permettra de connecter la platine à une enceinte active, à une chaine dotée d’une entrée Phono ou à un préamplificateur phono. L’entrée auxiliaire permet de diffuser en filaire et sur la Crosley Voyager le son en provenance d’une source externe. Quand vous utilisez cette entrée, les fonctions Bluetooth et tourne-disque sont automatiquement désactivées
En ouvrant la mallette, on accède au système de lecture. Très largement inspirée des tourne-disques en vogue dans les années 70, la Voyager surfe sur la vague rétro. Le plateau est au format d’un disque 45 tours, ce qui veut dire qu’un disque 33 tours débordera de la limite de la platine. Une cellule est préinstallée sur le bras droit, le tout ne nécessitant aucun réglage. Il faudra juste bien penser à retirer la protection de la cellule et le bloqueur du bras avant chaque écoute, et les remettre à la fin.
Sur le côté droit on trouve, en partant du bas, une prise casque, un bouton marche /arrêt qui fait aussi office de réglage de volume, un bouton de réglage du pitch, et un interrupteur permettant de choisir le type de fonctionnement (phono, entrée Bluetooth et sortie Bluetooth). En mode phono le son sort directement sur les haut-parleurs intégrés. En entrée Bluetooth vous pouvez envoyer le son d’un smartphone, d’une tablette ou encore d’un ordinateur vers la Voyager. En sortie Bluetooth vous envoyez le son vers un dispositif sans fil compatible (enceinte Bluetooth, chaine hifi, casque, etc.)
Mon avis
La Crosley Voyager s’adresse à des personnes qui souhaitent écouter leur collection de disques vinyles qui prend la poussière sans se prendre la tête et sans se ruiner. Et à ce titre, il ne faudra pas en attendre un son de qualité audiophile.
En revanche elle atteint parfaitement son objectif avec son utilisation ultra simple. On pose son disque sur le plateau et on sélectionne la vitesse à l’aide d’un curseur situé juste sous le bras, la Voyager lisant les 45t, les 78t et les 33t. Notons au passage qu’elle est livrée avec un centreur pour l’écoute des 45t.
Ensuite, vous pouvez sélectionner l’auto-stop. Lui aussi accessible sous le bras, il permet à la platine d’arrêter la rotation en fin de lecture du disque. Il ne vous reste plus alors qu’à lancer la lecture et à régler le volume. Vous pouvez aussi vous amuser à jouer avec le pitch, ce qui consiste à faire varier le tempo de la lecture.
Le son restitué par la Crosley conviendra pour une écoute de proximité. Comme prévu, la bande passante n’est pas très large et les deux haut-parleurs de 3 w ne peuvent pas offrir un volume très élevé ni des impacts violents. Pour redécouvrir vos disques ou pour vous lancer dans l’univers du microsillon, cela suffira amplement. La Voyager restitue plutôt bien les aigus, mais la coupure dans les basses est assez nette. Si vous voulez profiter d’un grave plus présent, de davantage de niveau et d’une restitution plus dynamique, il faudra monter en gamme. Notons que la prise casque se comporte plutôt bien, comme j’ai pu le constater en y branchant un casque Philips Fidelio L2. Je n’ai hélas pas réussi à me connecter en sortie Bluetooth, aucun de mes dispositifs n’étant compatible.
La Crosley Mercury
La Crosley Mercury peut être vue comme une Voyager améliorée. Elle reprend le format Mallette mais avec des dimensions plus importantes puisqu’elle mesure 38,70 x 34,20 x 17 cm pour un poids de 4,50 kg.
La finition se fait aussi plus élégante au niveau de la texture du revêtement et on voit apparaitre une jolie poignée dont la Crosley Voyageur était dépourvue. Ici, les haut-parleurs ne sont plus situés en face avant mais sur les côtés, ce qui devrait apporter une meilleure répartition du son dans l’espace. De manière assez étonnante, les fermetures sur le côté ont été supprimées. Le résultat est certes plus esthétique mais forcément moins pratique pour déplacer la platine.
Un coup d’œil en face arrière laisse voir que l’entrée auxiliaire jack a disparu. Pas de panique, elle reste présente mais se situe sur la platine, à côté de la prise casque. Pour le reste, on retrouve les mêmes touches que sur la Voyager, je n’y reviendrai donc pas. Notons tout de même que la finition progresse très sensiblement, aussi bien au niveau de la qualité de fabrication des boutons que du bras de lecture ou du plateau, les deux étant bien plus élaborés.
Mon avis
On monte en gamme avec un volume disponible sensiblement plus important, mais attention à la distorsion qui va avec. La scène sonore gagne en ampleur et est mieux répartie sur le côté. Elle remplit davantage la pièce d’écoute, de 35 m² environ.
La marque a fait le choix de supprimer le lève-bras ce qui n’est pas des plus pratiques et oblige à davantage d’attention lors de la manutention. La Crosley Mercury doit être positionnée sur un support stable pour profiter au mieux de sa restitution.
La prise casque reste de qualité plutôt satisfaisante avec le casque Fidelio, et on gagne en tenue en puissance comme en spatialisation en diffusant le son en Bluetooth, à partir d’un appareil externe. Là encore, je n’ai pas pu tester la connexion Bluetooth « sortante » ni la connexion à ma chaine hifi, mon préamplificateur phono ayant mal choisi son moment pour me lâcher.
La Crosley Coda
Changement de braquet avec cette très jolie chaine hifi avec enceintes stéréo. La Crosley Coda affiche un style très soigné avec une face avant dorée, des joues de coloris noir, un contre-plateau recouvert de tissu gris et un capot en verre fumé. L’ensemble a fort belle allure et la Coda est un objet qu’on aura à cœur de mettre en valeur sur un meuble.
La face avant accueille un petit écran monochrome jouxtant un panel de touches de contrôle et de sélection des sources. De gauche à droite on trouve donc les touches d’accès à la lecture de disques vinyles, à la source auxiliaire, à la connexion Bluetooth, au tuner FM. Suivent ensuite deux touches de navigation dans les présélections, un bouton de volume à course sans fin, un bouton de recherche des stations de radio, l’entrée auxiliaire aux format jack et la touche casque. En face arrière, on trouve le connecteur d’alimentation, une entrée Line au format jack, un câble antenne FM captif et les connecteurs pour les enceintes.
On retrouve sur la face supérieure une touche de réglage du pitch et un sélecteur 33t / 45t / 78t. Le bras de lecture, bien plus qualitatif que sur les deux modèles de gamme inférieure, dispose d’un réglage du contrepoids et d’un porte-cellule à deux points de fixation. Le support de bras fait son retour et la qualité de fabrication est en nette hausse. L’entrainement est de type courroie, là où la Mercury et la Voyager adoptaient l’entrainement direct.
La Crosley Coda est livrée avec deux petites enceintes dont le coffre est noir et la face avant recouverte du même tissu que le contre-plateau.
Mon avis
La mise en route de la lecture de disque est un peu différente des deux autres produits Crosley. Ici, elle est automatique, une fois la courroie bien positionnée – c’est très facile, et vous la trouverez dans le dessous du plateau – et le mode phono activé la lecture se lance en déplaçant le bras sur le disque. La manipulation est bien plus aisée que sur la Mercury. Malheureusement, je n’ai pas eu le loisir vérifier la qualité de lecture car l’exemplaire de test semblait souffrir d’un problème, le son ne sortant pas sur les enceintes en mode Phono, un souci technique comme il en arrive parfois.
La Crosley Coda donne aussi accès à la radio FM, avec une sensibilité correcte. Dommage qu’on ne puisse pas utiliser une antenne externe, il faut se contenter de l’antenne intégrée. On capte cependant sans problème les principales stations – il faut juste un peu de tâtonnements sur les stations moins puissantes – et la qualité de réception est bonne.
Un petit passage par le Bluetooth confirme que les petites enceintes de la Coda se débrouillent plutôt bien. Leur puissance ne leur permet pas de sonoriser un hangar, mais bien positionnés et orientées, elles ont offert dans une pièce d’environ 35 m² une belle restitution du reggae » Deep Eyes » de Kubix ou encore de la jolie ballade » Cabrioles « de François Poeydomenge. La puissance n’est pas monstrueuse mais ce qu’elles font, elle le font bien.
Notons que l’écoute au casque et également satisfaisante, la Crosley Coda a su parfaitement alimenter Le Fidelio L2 et même un AKG K701 pourtant réputé plus exigeant. Petit regret, on aurait aimé une télécommande pour pouvoir accéder plus aisément aux fonctions.