La marque realme est particulièrement en vue ces dernières semaines avec une gamme largement renouvelée qui apporte, quasiment toujours, cette petite touche d’originalité. Un petit supplément d’âme qui n’est pas pour nous déplaire. Face à des smartphones qui se ressemblent beaucoup, le GT 2 Pro se remarque, mais tâchons de voir si, au-delà de son design, il assure le spectacle.
En résumé
Le realme GT 2 Pro est un excellent smartphone qui ne présente pas de défauts majeurs. Son processeur ultrapuissant de toute dernière génération lui apporte une fluidité maximale et une grande pérennité face aux prochaines versions d’Android et à de futurs jeux encore plus détaillés. Son design empreint de préoccupations environnementales est très séduisant et se montre en prime convaincant à l’usage, avec un nouveau matériau robuste et confortable. Son écran est excellent et son autonomie solide, tout comme sa vitesse de charge. Sa partie photo est peut-être un peu en dessous des meilleures du moment, surtout son module principal, mais le realme GT 2 Pro se rattrape presque grâce à un ultra grand-angle très convaincant.
Note technique
Les plus et les moins
- Design original
- Prise en main agréable
- Bel écran
- Puissance
- Autonomie solide
- Vitesse de charge
- Ultra grand-angle convaincant
- Les petits “trucs” en plus en photo (fisheye, microscope…)
- Pas de prise casque et de slot microSD
- Pas étanche
- Absence de la recharge sans fil
- Caméra principale un ton en dessous des autres très haut de gamme
- Caméra frontale moyenne
Si realme s’est surtout fait connaître, lors de son arrivée en France, par une politique tarifaire plutôt agressive, la marque s’est depuis largement illustrée par sa capacité d’innovation technologique et stylistique. Le virage est maintenant pris et le GT 2 Pro en est une parfaite illustration. Cette première véritable incursion dans le haut de gamme apparaît donc au catalogue de realme en trois couleurs : noir, blanc et, comme notre exemplaire, vert. Deux configurations sont aussi proposées, 8/128 Go et 12/256 Go, qu’une centaine d’euros séparent.
[Notez que les realme GT 2 et GT 2 Pro seront en prévente exclusive au magasin Fnac Forum des Halles à Paris, à partir du 11 mars 11 h et jusqu’au 12 mars 20 h]
Le design, l’ergonomie et l’interface
Une fois n’est pas coutume, nous commençons notre tour d’horizon par l’arrière du smartphone, dont le style a été confié au designer japonais Naoto Fukasawa. Il a cherché à retrouver des sensations rappelant le papier en optant pour un matériau unique : du copolymère biosourcé LNP Elcrin de l’entreprise saoudienne Sabic. Si certains médisants vous diront qu’il ne s’agit que d’un nom qui en jette pour du plastique, ils ont tort. Ce matériau est meilleur pour l’environnement : par rapport à du plastique, sa fabrication se traduit par deux kilos de C02 en moins par kilo d’Elcrin produit.
Il s’appuie sur un savant cocktail de matériaux biosourcés dérivés de déchets ou de résidus de biomasse tels que l’huile de tall et d’autres huiles végétales hydrotraitées. La marque garantit que l’Elcrin présente les mêmes qualités mécaniques que du plastique haut de gamme. Quant au toucher, il est très agréable, avec en prime une excellente résistance aux traces de doigt et des vertus antidérapantes. C’est donc plutôt réussi, au-delà même de l’indispensable aspect écologique bien entendu. Le bloc photo est très bien intégré. Il joue la carte du ton sur ton avec une plaque de verre qui accueille trois caméras, dont deux de grand diamètre. Petite « coquetterie », un replat est occupé par le nom de la marque et la signature de Naoto Fukasawa.
La façade est forcément moins originale. Elle est occupée à hauteur de 92,6 %, selon la marque, par un grand écran de 6,7 pouces. Dans le coin gauche, la caméra frontale s’installe dans un poinçon et, plus bas, le très efficace lecteur d’empreintes digitales prend place, pour une fois à la bonne hauteur. Le pouce vient tout naturellement se poser sur lui et les touches matérielles sont tout aussi bien positionnées. Voici donc un smartphone à la prise en main agréable et assez facile à utiliser, y compris par les mains de taille moyenne. Le realme GT 2 Pro se passe de prise casque et de logement pour une éventuelle carte mémoire. Il ne bénéficie pas non plus d’une certification d’étanchéité. Les finitions sont excellentes et ce smartphone n’est pas trop lourd, puisqu’il pèse 189 g.
Le GT 2 Pro embarque Android 12 et l’interface realme UI 3.0 qui est, globalement, assez proche de ColorOS d’Oppo, les deux marques appartenant au même groupe. Cette surcouche est riche, avec notamment de très nombreuses options de personnalisation et des contrôles gestuels plutôt fouillés. Les options liées au contrôle des données personnelles d’Android 12 sont bien entendu reprises pour assurer un excellent niveau de confidentialité. Il est par exemple possible d’autoriser l’accès aux applications à votre localisation précise ou approximative. Une app pourra ainsi se contenter de savoir que vous êtes à Paris, mais pas votre adresse précise.
Écran
Le realme GT 2 Pro entend proposer ce qui se fait de mieux en matière d’affichage. En attendant un passage entre les fourches caudines des sondes de notre Labo, voici nos premières impressions.
Ce smartphone s’appuie sur une dalle AMOLED bénéficiant de la technologie LTPO 2.0 qui apporte une consommation électrique de 50 % inférieure à celle des OLED classiques. Selon realme, la capacité de l’écran à faire varier dynamiquement sa fréquence de rafraîchissement entre 1 et 120 Hz serait capable, à elle seule, d’accroître l’autonomie de 1,7 heure !
Signalons aussi un échantillonnage tactile qui peut grimper à 1 000 Hz en activant le mode GT 3.0, qui pousse les composants du GT 2 Pro au maximum de leurs possibilités, notamment pour jouer. La dalle s’appuie sur une palette 10 bits pour afficher plus d’un milliard de couleurs et atteint la confortable définition de 1 440×3 216 pixels pour une densité de plus de 500ppp (1 080×2 412 pixels par défaut). Sur le papier, c’est impressionnant. Et en réalité ? Nous avons tout d’abord été bluffés par la luminosité de cet écran qui peut être confortablement utilisé en plein soleil. Les contenus HDR en profiteront aussi. Par défaut, le rendu des couleurs ne nous est pas apparu idéal, mais nous sommes parvenus à améliorer nettement les choses en jouant avec les différents paramètres offerts par realme UI 3.0.
Performances & rapidité
Après l’Oppo Find X5 Pro, le realme GT 2 Pro est le second smartphone à passer entre nos mains qui intègre la nouvelle plateforme Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1. Associé à 12 Go de RAM sur notre version, ce processeur procure sans réelle surprise une fluidité maximale au smartphone. Les usages les plus gourmands en ressources ne posent aucune difficulté à cette mécanique ultrapuissante. Même constat pour les jeux qui peuvent, pour presque 100 % d’entre eux, atteindre des framerates très élevés avec tous les détails poussés à fond.
Comme le Find X5 Pro, la montée en température se fait alors bien sentir, malgré un système de refroidissement très sophistiqué.
Notre exigeant protocole de tests ne manquera pas d’être mené dans notre Labo pour établir comment se comporte vraiment la nouvelle plateforme face à son aînée. Est-ce que la suprématie des iPhone dans ce domaine sera mise à mal ?
Photo
Le nouveau porte-étendard de la marque s’appuie sur un système composé de trois caméras. Le module principal est un grand-angle correspondant à un 24 mm argentique, dont l’optique ouvre à f/1,8. Il s’appuie sur un capteur de 50 mégapixels qui, par défaut, produit des images de 12,5 mégapixels en déployant le pixel binning. Vient ensuite l’ultra grand-angle équipé d’un capteur de 50 mégapixels. L’optique pousse très loin le concept en offrant un champ de vision de 150°, alors que la concurrence se contente généralement de valeurs autour des 120°. Enfin, la dernière caméra de 3 mégapixels reprend le principe du microscope introduit par l’Oppo Find X3 Pro. Il offre un grossissement optique x20 et numérique x40.
Sous le soleil, nous avons réalisé de belles photos, très détaillées et dynamiques, avec le grand-angle. Les traitements numériques (IA et HDR) nous ont en revanche semblé un peu trop agressifs. Cela donne un caractère un peu artificiel à la photo et notamment aux couleurs, avec par ailleurs un contraste un peu poussé. Elle s’en sort mieux sous les ciels plus gris comme ici. Cette caméra offre une belle efficacité en intérieur sous un éclairage artificiel, mais aussi de nuit. Du bruit numérique apparaîtra forcément, mais les détails sont pour la plupart encore là et la netteté excellente. La balance des blancs est précise.
L’ultra grand-angle s’enrichit ici de nombreuses fonctionnalités logicielles permettant d’exploiter au mieux les 150° de son champ de vision : mode fisheye, correction automatique des déformations en croppant dans la photo… Les photos sont plutôt réussies avec un piqué bien présent, contrairement à beaucoup de concurrents. Les couleurs sont assez proches de celles produites par le grand-angle, peut-être légèrement plus naturelles. La lumière est bien gérée et la mise au point affiche une belle efficacité. En basse luminosité, le résultat est convaincant, mais reste logiquement un ton en dessous de celui de la caméra principale.
Le zoom numérique x2 profite du capteur de 50 mégapixels pour offrir aux algorithmes suffisamment de matière pour aboutir à un très beau résultat.
Si la caméra microscope n’est pas indispensable – il y a de fortes chances que vous ne l’utilisiez que pour épater vos amis –, force est de constater qu’elle aboutit à des clichés étonnants. Ils surclassent à tout point de vue ceux des caméras macro souvent embarquées par les autres smartphones.
Le mode portrait est correct, mais la caméra frontale de 32 mégapixels déçoit, avec une tendance à la surexposition et des couleurs fades.
En vidéo, nous oublierons rapidement la possibilité de filmer en 8K, qui n’est pas vraiment utile aujourd’hui et, surtout, induit l’absence de stabilisation. Filmer en 4K à 60 fps nous semble le meilleur compromis.
Qualité audio & communication
Le realme GT 2 Pro dispose de deux haut-parleurs qui lui permettent de produire un son stéréophonique. La puissance nous a semblé correcte, mais une certaine distorsion est perceptible à haut volume. Le rendu est classiquement concentré sur les médiums avec des graves plutôt discrets. Nos tests Labo viendront mettre des chiffres précis sur nos sensations. Le smartphone se passe de prise casque et d’adaptateur USB-C vers jack 3,5 mm. Le Bluetooth devrait être le plus utilisé. Le realme GT 2 Pro embarque les traitements numériques Dolby Atmos dont les modes opèrent selon deux logiques : la première est liée à l’environnement (intérieur, extérieur, transports en commun et avion) et la seconde à l’usage (musique, films…). Comme toujours, ne vous attendez pas à des miracles.
En attendant les mesures précises de notre Labo, la partie radio de ce terminal a fait preuve d’une belle efficacité durant notre test en conditions réelles. Elle est complète, avec des composants Qualcomm capables d’aller bien au-delà des capacités réelles des réseaux mobiles. En 5G, par exemple, il serait possible d’atteindre les 10 Gbps de débit maximal en download. Nous trouvons par ailleurs le wifi 6 et le Bluetooth 5.2.
Autonomie
Avec les progrès réalisés en matière de densité énergétique, il est aujourd’hui possible de proposer des batteries de forte capacité sans transformer le smartphone en brique. Ainsi, le realme GT 2 Pro, qui n’affiche qu’une épaisseur de 8,2 mm, parvient à intégrer une batterie de 5 000 mAh. Concrètement, avec notre utilisation-type, nous avons pu utiliser le mobile plus de 1,5 jour sans recharge. Les deux journées ne sont pas loin, ce qui est à nos yeux une excellente performance, surtout pour un modèle aussi puissant et doté d’un grand écran 120 Hz.
La recharge est confiée aux bons soins de la technologie SuperDart, qui se concrétise par l’utilisation d’un bloc secteur de 65 W. Les 100 % de batterie sont atteints en moins de 40 minutes. Le realme GT 2 Pro retrouve 50 % de charge en moins 15 minutes. Voilà qui apporte un réel plus au quotidien. Notons cependant que nous attendons nos tests Labo, plus précis et plus sévères, pour nous faire une opinion définitive sur cette vitesse de charge, ainsi que sur l’autonomie. Il faut en revanche se passer de la recharge sans fil. Dommage.