Après avoir inondé nos cuisines de ses modèles, Ninja tente une approche radicalement différente avec le Crispi. Ce système de cuisson modulaire troque le plastique pour le verre et promet de vous suivre partout, du plan de travail au bureau. Mais derrière ce design novateur, l’expérience utilisateur est-elle à la hauteur ?
En résumé
Le Ninja Crispi est un produit si intelligemment pensé qu’il va très largement séduire. De notre côté, si nous ne pouvons pas le recommander à tout le monde, c’est uniquement lié au fait qu’il n’est pas adapté pour plus de deux ou trois personnes. Certains pesteront aussi contre l’impossibilité de régler la température. Mais pour la grande majorité des utilisateurs, comme les étudiants, les couples urbains ou même les travailleurs souhaitant améliorer leurs déjeuners au bureau, le Crispi est une petite révolution. La réduction drastique de la vaisselle, la simplicité d’utilisation et la possibilité de surveiller la cuisson à travers le verre changent réellement l’expérience utilisateur pour le meilleur.
Note technique
Les plus et les moins
- Concept modulaire et empilable génial pour le rangement
- Visibilité totale de la cuisson grâce au verre
- Qualité de cuisson et croustillant (fidèle à Ninja)
- Système "du frigo au four" très pratique
- Entretien facile (lave-vaisselle)
- Absence de réglage manuel de la température
- Capacité limitée pour les familles
- Cuisson parfois inégale en pâtisserie
Ces cinq dernières années ont vu la popularité du airfryer exploser en France. À tel point que le marché de ces friteuses sans huile commence à saturer. Évidemment, les fabricants le savent. Pour continuer à séduire les consommateurs, il ne suffit plus d’ajouter des modes de cuisson ou d’augmenter la capacité des cuves. Il faut innover sur la forme. Ninja, qui a largement contribué à populariser l’airfryer sous nos latitudes, l’a bien compris.
Avec son Ninja Crispi, la marque américaine ne se contente pas de lancer un énième appareil. Elle propose carrément un changement de paradigme. Elle tire un trait sur le gros bloc monolithique qui trône sur le comptoir, le remplaçant par un système « 4-en-1 » basé sur des récipients en verre empilables et une tête motorisée amovible. Le but est de séduire ceux qui manquent de place, les adeptes du batch cooking et même les nomades qui souhaiteraient emporter leur cuisine avec eux.
Sur le papier, la fiche technique intrigue autant qu’elle séduit. Le système s’articule autour d’un bloc moteur, le « PowerPod », d’une puissance de 1500 W, qui vient se clipser sur des plats en verre borosilicate résistant aux chocs thermiques.
Le kit de base comprend deux tailles de récipients, avec un grand format de 3,8 l et un plus compact de 1,4 l, accompagnés de leurs plaques de cuisson et de couvercles de conservation. Côté dimensions, l’ensemble empilé mesure environ 30×34 cm, ce qui reste compact. Mais cette compacité se fait-elle au détriment de la performance ? Nous avons passé le Ninja Crispi au crible.
L’ergonomie et le design
Au premier déballage, le Ninja Crispi surprend. On est loin des codes esthétiques habituels de la marque, souvent très « industriels » et massifs. Ici, l’appareil ressemble davantage à une pile de plats Pyrex surmontée d’un champignon mécanique futuriste. Nous concédons volontiers que cette description est un peu hasardeuse. C’est qu’il n’est pas simple de décrire un appareil aussi novateur sur son design. Aussi, n’hésitez pas à vous référer aux photos qui parsèment cet article.

Le fameux « PowerPod » est la pièce maîtresse, car c’est lui qui contient la résistance et le ventilateur. Il vient se poser directement sur le petit bol de 1,4 l, ou sur le grand bol de 3,8 l via un adaptateur fourni.
Cette modularité est sans conteste le point fort du design. Pour les petits espaces, c’est une bénédiction : tous les bols et accessoires s’empilent (se « nichent » les uns dans les autres) pour un rangement vertical parfait. On apprécie également la qualité de fabrication. Les bols en verre « TempWare » sont épais, rassurants, et dotés d’une coque externe en plastique avec poignées et pieds antidérapants. Cela permet de poser le plat sortant du four directement sur une table sans craindre de brûler la nappe.
Toutefois, la promesse de « portabilité » avancée par le marketing mérite d’être nuancée. Certes, l’appareil est transportable. Mais avec un poids total avoisinant les 7 kg pour le kit complet, on ne glissera pas le Crispi dans un sac à dos pour un pique-nique improvisé. C’est en revanche une portabilité de « coffre de voiture », idéale pour emmener l’appareil en vacances, dans une résidence secondaire ou un camping-car, voire éventuellement au bureau ou chez des amis.

À l’usage
L’usage du Ninja Crispi diffère sensiblement d’un airfryer classique à tiroir. Ici, on prépare ses ingrédients directement dans le plat en verre, on place la plaque au fond si nécessaire, on pose le moteur dessus, et c’est parti.
L’avantage immédiat et indéniable de ce format, c’est la visibilité. Combien de fois avez-vous ouvert le tiroir de votre friteuse pour vérifier si vos frites ne brûlaient pas, interrompant ainsi le cycle de chauffe ? Avec le Crispi, le spectacle se déroule sous vos yeux. On voit le fromage gratiner, le poulet dorer et les légumes rôtir en temps réel. C’est non seulement ludique, mais cela permet un contrôle visuel précis de la cuisson, évitant bien des déconvenues.


La manipulation des éléments est intuitive. Le PowerPod détecte automatiquement s’il est soulevé et met la cuisson en pause, une sécurité bienvenue. Pour remuer les aliments (étape indispensable pour une cuisson homogène), il suffit de soulever le bloc moteur, de secouer le plat par ses poignées froides, et de reposer le bloc. L’appareil reprend là où il s’était arrêté.
L’interface utilisateur, située sur le dessus du PowerPod, joue quant à elle la carte de la simplicité, peut-être même à l’excès. On y trouve un bouton d’alimentation, un sélecteur de mode, et des touches pour ajuster le temps. C’est tout. L’écran est lisible, mais cette épure cache une limitation technique qui n’a pas manqué de nous frustrer, à savoir l’impossibilité de régler la température au degré près. Nous y reviendrons plus bas.

Finissons cette partie avec l’argument massue de Ninja, qui réside dans la continuité de l’expérience : cuire, servir, stocker. Sur ce point, le contrat est superbement rempli. Une fois la cuisson terminée, on retire le moteur, on pose le plat sur la table (il est plutôt esthétique), on sert. S’il y a des restes, on clipse le couvercle étanche fourni et direction le frigo. Le lendemain, on sort le plat, on remet le moteur pour réchauffer.

Cette fluidité est très appréciable au quotidien et réduit considérablement la quantité de vaisselle puisqu’il n’y a pas de transfert de plat en plat. Le petit bol de 1,4 l est particulièrement adapté pour une portion individuelle ou un accompagnement, tandis que le grand bol de 3,8 l conviendra pour un plat principal pour deux personnes, voire trois petits appétits. Logiquement, la capacité reste limitée comparée à un Dual Zone de 9,5 l. Ne comptez pas nourrir une famille nombreuse en une seule fournée. On aurait adoré que Ninja troque le contenant de 1,4 l contre un sensiblement plus grand, pour les familles.
Les performances
Sous le capot, le Ninja Crispi ne manque pas de souffle. Malgré sa taille compacte, il délivre une puissance de chauffe impressionnante, typique de la marque.
Nous avons soumis l’appareil à plusieurs tests classiques. Sur des frites surgelées et des ailes de poulet, le mode « Max Crisp » ou Air Fry selon le réglage, font des merveilles. La circulation de l’air, bien que l’espace soit différent d’un tiroir classique, est efficace. Les aliments ressortent dorés et croustillants en un temps record, souvent plus vite que les recommandations des paquets. Le saumon et le bar, cuits dans le grand récipient, ont conservé leur moelleux tout en développant une belle croûte.

C’est là qu’intervient le principal bémol de ce produit et déjà évoqué plus haut, à savoir l’impossibilité de régler la température précisément. Le Crispi fonctionne donc par paliers associés à des modes :
• Re-Crisp (Recroustiller) : plage de température basse/moyenne
• Bake (Rôtir) : plage moyenne (env. 190 °C – 200 °C)
• Air Fry : plage haute (env. 200 °C – 210 °C)
• Max Crisp : température maximale (jusqu’à 230 °C-240 °C selon les régions).
Si ces préréglages couvrent la très grande majorité des usages courants, ils manquent de finesse. Lors de nos essais de pâtisserie (mode Bake), nous avons constaté que la chaleur, émise très près des aliments par le haut, avait tendance à brûler le dessus des préparations épaisses (comme des muffins ou des cookies denses) avant que le cœur ne soit cuit. Il faudra donc privilégier des préparations fines ou réduire les temps de cuisson drastiquement. Dans ces cas de figure, l’utilisation de l’appareil passe par une phase d’essais, afin d’appréhender les bons réglages et temps de cuisson.
En revanche, la fonction de réchauffage (Re-Crisp) est une franche réussite. Réchauffer une part de pizza ou des restes de la veille dans le Crispi enterre définitivement le micro-ondes. La texture est préservée, le croustillant revient, là où le micro-ondes ne produit que de la bouillie molle.
Enfin, côté bruit, le Ninja Crispi se montre assez audible en plein fonctionnement. Son ventilateur souffle fort (attention à ne pas le coller contre un mur, l’évacuation arrière est puissante), mais cela reste dans la moyenne basse du secteur.
Conclusion
Le Ninja Crispi est un produit si intelligemment pensé qu’il va très largement séduire. De notre côté, si nous ne pouvons pas le recommander à tout le monde, c’est uniquement lié au fait qu’il n’est pas adapté pour plus de deux ou trois personnes. Certains pesteront aussi contre l’impossibilité de régler la température. Mais pour la grande majorité des utilisateurs, comme les étudiants, les couples urbains ou même les travailleurs souhaitant améliorer leurs déjeuners au bureau, le Crispi est une petite révolution. La réduction drastique de la vaisselle, la simplicité d’utilisation et la possibilité de surveiller la cuisson à travers le verre changent réellement l’expérience utilisateur pour le meilleur.