Prise en main

Prise en main Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition : un vrai marathonien

27 novembre 2025
Par Sofian Nouira
Prise en main Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition : un vrai marathonien
©Lenovo

Lenovo remet le couvert avec son convertible star, le Yoga 9i. Pour cette dixième génération, le constructeur ne se contente pas d’un simple ravalement de façade. Sous l’appellation « Aura Edition » se cache une machine qui prétend enfin tordre le cou au problème d’autonomie des PC Windows. Pari réussi ou simple argument marketing ? Nous l’avons mis à l’épreuve.

En résumé

Le Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition est une réussite indéniable. En adoptant la plateforme Lunar Lake, Lenovo ne se contente pas de mettre à jour son catalogue. Le constructeur résout l’épineuse équation de la puissance et de l’autonomie. Avec son écran OLED somptueux, sa fabrication irréprochable et sa très belle endurance, l’appareil se hisse sans peine sur le podium des meilleurs ultraportables de l’année. Bien sûr, il n’est pas parfait. On peste contre ce trackpad mécanique d’un autre temps et cette connectique qui oblige à se balader avec des adaptateurs. Il s’agit cependant de défauts très minimes, qui ne pèsent pas bien lourd face à ses nombreuses qualités.

Note technique

Les plus et les moins

Les plus
  • Autonomie record pour un PC Windows
  • Superbe écran OLED 2,8K
  • Qualité de fabrication et design soigné
  • Barre de son rotative toujours aussi efficace
  • Webcam de qualité
Les moins
  • Connectique un peu limitée (pas de HDMI, pas de SD)
  • Trackpad mécanique (on veut du haptique !)
  • Touches de raccourcis à droite déroutantes

Le marché des PC ultraportables convertibles a tout du terrain miné. D’un côté, il faut séduire ceux qui veulent une tablette sans en assumer les limites. De l’autre, il faut faire les yeux doux à ceux qui cherchent un PC portable sans sacrifier la souplesse. S’il y a bien un acteur qui connaît la chanson, c’est Lenovo, avec sa gamme Yoga. Avec le Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition que nous testons ici, la marque chinoise tente toutefois une nouvelle approche.

En passant à l’architecture Core Ultra Series 2 (Lunar Lake), l’objectif est clair. Il entend offrir une efficacité énergétique capable de faire trembler les MacBook, tout en conservant ce châssis rotatif à 360 degrés qui a fait la renommée de la série. Sur le papier, la fiche technique fait rêver, avec un écran OLED 2,8K, 32 Go de RAM, et une batterie de 75 Wh. Au-delà des chiffres, qu’est-ce que ça donne une fois la machine posée sur les genoux ?

Le design et l’ergonomie

Dès la sortie de boîte, les habitués de la gamme seront en terrain connu. Lenovo n’a pas jugé bon de révolutionner un design qui fonctionne, et on ne va pas s’en plaindre. La machine arbore une finition « Cosmic Blue ». C’est chic, c’est sobre, toutefois attention aux maniaques, car cette teinte sombre, proche d’un bleu nuit très profond, est un véritable aimant à empreintes digitales.

Ce qui frappe ensuite, c’est la qualité de fabrication. Le châssis tout aluminium respire la solidité. Pas de craquement, pas de flexion bizarre quand on appuie sur le repose-poignets. C’est du sérieux. Lenovo a également reconduit ses bords arrondis « Comfort Edge ». Adieu donc les arêtes tranchantes qui scient les poignets après deux heures de frappe. La prise en main se révèle donc particulièrement agréable à l’usage, ce qui est d’autant plus appréciable lorsqu’on bascule l’écran pour utiliser la machine en mode tablette.

Test Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition
©Lenovo

Côté mensurations, c’est du classique pour un 14 pouces haut de gamme, avec notamment 15,9 mm d’épaisseur pour 1,32 kg. Ce n’est certes pas un poids plume, mais il sait se faire oublier quand on le transporte dans un sac à dos. Bien sûr, on reste assez loin de la légèreté d’une tablette dédiée, mais c’est le prix à payer pour cette polyvalence et cette qualité de construction.

La connectique se montre pour sa part assez complète pour le format. On trouve deux ports Thunderbolt 4 (USB-C), un USB-A 3.2 Gen 2, toujours utile pour les vieilles clés USB qui traînent, et un autre USB-C 3.2 Gen 2 qui gère la vidéo et la charge. En revanche, pas de HDMI natif ni de lecteur de carte SD. C’est surtout ce dernier point qui pourra en chagriner certains, surtout sur une machine qui fait de l’œil aux créatifs. Il faudra donc potentiellement vivre avec des dongles. Ce n’est pas dramatique, mais il faut l’avoir en tête.

Test Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition
©Lenovo

Le clavier et le pavé tactile

Lenovo a une réputation à tenir en matière de claviers, et ce Yoga ne déçoit pas. Les touches offrent une course de 1,5 mm avec un rebond satisfaisant. Ça clique juste ce qu’il faut sous les doigts. C’est précis, rapide, confortable. Il y a toutefois un petit « mais ». Sur la droite du clavier, Lenovo a ajouté une colonne de touches de raccourcis (gestion de l’alimentation, flou d’arrière-plan, audio, etc.). L’intention est louable, mais à l’usage, cela se révèle déroutant. Combien de fois avons-nous appuyé sur une de ces touches en voulant simplement faire « Entrée » ou « Retour arrière » ? Il faut donc compter sur un véritable temps d’adaptation pour recalibrer sa mémoire musculaire.

Test Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition
©Lenovo

Le pavé tactile se montre quant à lui spacieux et agréable au toucher. En 2025, sur une machine « Aura Edition », nous sommes en droit de nous attendre à un retour haptique. Ici, on reste sur un mécanisme physique clairement old school. Toutefois, cela n’a rien de dramatique et le périphérique remplit bien son office, avec un clic bien franc. L’ensemble s’avère néanmoins plus bruyant et moins homogène qu’un trackpad haptique moderne où l’on peut cliquer n’importe où avec la même pression.

L’écran, l’audio et la webcam

S’il y a bien un domaine où ce Yoga 9i met tout le monde d’accord, c’est son écran. Lenovo nous sert ici une dalle OLED tactile de 14 pouces avec une définition 2,8K (2880 x 1800 pixels). Pourquoi pas de 4K ? Sur une diagonale de cette taille, la différence serait imperceptible à l’œil nu, et le 2,8K a le mérite d’être moins gourmand en énergie.

À l’allumage, c’est une claque. Les noirs sont abyssaux (merci l’OLED), tandis que les couleurs vibrent sans être saturées à outrance et que la luminosité semble elle aussi très bonne. Même si le traitement brillant de la dalle tactile n’échappe pas à quelques reflets tenaces en extérieur. Lenovo affirme couvrir 100 % de l’espace DCI-P3, ce qui ravira les photographes, même si nous attendrons les résultats de notre labo avant de nous prononcer définitivement sur les qualités de cet afficheur. À l’œil nu, c’est en tout cas un festin visuel.

Test Lenovo Yoga 9i 2-en-1 Gen 10 Aura Edition
©Lenovo

La fluidité est aussi de la partie grâce au taux de rafraîchissement de 120 Hz, qui profite aussi bien à la navigation dans Windows qu’au défilement des pages web ou aux jeux.

Passons maintenant au rendu sonore. Impossible en effet de parler du Yoga 9i sans évoquer sa fameuse barre de son rotative. Intégrée directement dans la charnière, elle abrite deux tweeters qui font toujours face à l’utilisateur, quelle que soit la position de l’écran (PC, tente ou tablette). Couplée à deux woofers situés sous le châssis, elle délivre un son étonnamment puissant et clair pour un appareil de ce gabarit.
Les voix sont distinctes, les aigus ne saturent pas, et il y a même un semblant de basses. Bien sûr, ça ne remplace pas une enceinte Bluetooth dédiée, mais pour regarder une série ou écouter de la musique en bossant, c’est largement au-dessus de la moyenne du marché.

Enfin, la webcam 5 Mpx (2,5K) fait un excellent travail. L’image est nette, bien détaillée, et gère correctement les variations de lumière. Pour les appels vidéo, c’est un vrai confort. Elle est évidemment compatible Windows Hello (reconnaissance faciale) et dispose d’un obturateur physique pour garantir votre vie privée. Un lecteur d’empreintes digitales est aussi présent sur le clavier, offrant une double option biométrique, ce qui est toujours appréciable.

Les performances

C’est sous le capot que se joue la véritable partition de cette édition Aura. Lenovo met ici à l’honneur le Core Ultra 7 258V « Lunar Lake ». Sa particularité ? La mémoire vive, 32 Go dans ce modèle, est intégrée directement sur le package du processeur pour réduire la latence et la consommation.

Au quotidien, la machine se montre d’une réactivité absolument exemplaire. Le processeur encaisse sans broncher les sessions de navigation web avec 50 onglets ouverts, la bureautique lourde et même de la retouche photo sur Photoshop. Sur les benchmarks synthétiques comme Geekbench ou Cinebench, ce nouveau processeur tient la dragée haute à la concurrence, même s’il ne cherche pas à battre des records de puissance brute au détriment de la chauffe.

Bien que ce Yoga ne soit pas une machine destinée au gaming, le nouveau chipset intégré Intel Arc 140V est une bonne surprise côté graphisme. Sans transformer l’ensemble en PC gaming, il permet de lancer quelques jeux récents si l’on reste raisonnable sur les réglages (Low/Medium en 1080p). On apprécie aussi les performances dans le cadre de montage vidéo léger ou pour la création de contenu.
L’efficacité de la puce Lunar Lake se ressent aussi sur le plan de la gestion thermique. En usage bureautique ou multimédia, le Yoga 9i est inaudible. Les ventilateurs ne se réveillent que lors des tâches lourdes, et même dans ces situations, le bruit reste contenu. Le châssis chauffe peu, ce qui permet de garder le PC sur les genoux sans risquer la brûlure au second degré.

L’autonomie

Nous ne vous apprendrons rien en vous disant que l’autonomie est souvent le point faible des PC Windows face aux Mac. Avec ce Yoga 9i Gen 10, Lenovo et Intel entendent remettre les pendules à l’heure. Équipé d’une batterie de 75 Wh, l’appareil est un véritable marathonien. Lors de nos tests de lecture vidéo en boucle, il a tenu près de 22 heures. C’est un score tout simplement bluffant pour une machine équipée d’un écran OLED haute définition. En usage réel mixte (web, rédaction, streaming, visio), on dépasse allègrement les 12 heures.

Au quotidien, cela change la vie. On peut partir le matin sans son chargeur, enchaîner une journée de travail complète, regarder un film le soir dans le train, et avoir encore du jus le lendemain matin. C’est une liberté que l’on attendait depuis longtemps sur ce type de machine.

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Article rédigé par
Sofian Nouira
Sofian Nouira
Journaliste
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