En résumé
Lancé un bon mois après les iPhone Xs et Xs Max, l’iPhone Xr en constitue une version plus abordable, mais pas plus compacte. La question est donc de savoir s’il vaut la peine d’être considéré. Moins compact que les Xs, mais un peu plus ludique avec ses coques colorées, le smartphone opère quelques concessions. Son écran passe de l’OLED au LCD, sa certification d’étanchéité passe de l’IP68 à l’IP67 et, surtout, son appareil photo ne compte plus qu’un unique capteur. Ces critères sont-ils rédhibitoires pour autant ? Après son passage par notre labo, nous pouvons répondre par la négative. Cet écran LCD, certes moins bien défini, affiche une colorimétrie maîtrisée, les performances sont au rendez-vous et l’expérience photo est réellement satisfaisante. Pour compenser ses concessions, l’iPhone Xr offre en outre une autonomie améliorée. Bref, si son format XL vous convient, cet iPhone Xr constitue une alternative recommandable à la série Xs, à un tarif plus accessible et avec, en bonus, des options colorées bienvenues.
Note technique
Les plus et les moins
- Une autonomie longue durée
- Des options colorées
- Des performances au top
- Une résolution légère...
- Pas de double module photo dorsal : dommage pour le zoom
Notre test détaillé
Troisième iPhone de la cuvée 2018, l’iPhone Xr se présente aussi comme le moins onéreux du trio qu’il constitue avec les iPhone Xs et Xs Max. Les concessions qu’il opère en font-elles un iPhone amoindri, ou sait-il convaincre malgré tout ? Nous l’avons soumis à l’épreuve de notre Labo pour le savoir. Verdict dans les lignes qui suivent.
Pour ce faire, le smartphone mise sur une fiche technique assez proche sur bien des points. À deux exceptions notables près : l’écran et l’appareil photo dorsal. L’iPhone Xr dispose ainsi d’une dalle LCD et non OLED, de 6,1 pouces de diagonale et affichant 1792 x 828 pixels, incluse dans un boîtier mêlant métal et verre au dos. L’appareil est animé par une puce Apple A12 Bionic et, si Apple ne le confirme pas, d’une mémoire vive s’élevant probablement à 3 Go. Le smartphone dispose du reste d’une batterie estimée à 2942 mAh compatible avec la charge sans fil Qi, d’une connectivité 4G, d’iOS 12 et d’un appareil photo unique de 12 mégapixels au dos, complété par un appareil frontal de 7 mégapixels dédié aux selfies. Le stockage de l’iPhone Xr démarre à 64 Go, et se décline en versions 128 et 256 Go.
L’ergonomie et le design
Si l’iPhone Xs ne nous a surpris en rien en matière de design, c’est parce qu’il a repris le boîtier de l’iPhone X sorti l’année précédente, tandis que l’iPhone Xs Max propose la même expérience, mais en plus grand. Mais les choses ne sont pas tout à fait similaires dans la version Xr. Si l’écran du terminal se situe entre celui des Xs et Xs Max, son format lui aussi est à mi-chemin entre les deux : il mesure donc 150,9 x 75,7 x 8,3 mm, contre 143,6 x 70,9 x 7,7 mm pour l’iPhone Xs et 157,5 x 77,4 x 7,7 mm pour l’iPhone Xs Max. Pas démesurément grand, le Xr n’est toutefois pas un chef-d’œuvre de compacité, son écran n’en occupant d’ailleurs que 79 % de la façade. La faute peut-être à son poids de 194 grammes, mais aussi à son épaisseur légèrement supérieure à celle de ses compères Xs, l’iPhone Xr “fait” grand et massif. Les finitions sont irréprochables, comme toujours sur les modèles d’Apple, même si l’on remarque que l’inox employé sur les tranches des Xs est remplacé ici par de l’aluminium pourtant censé être plus léger. L’appareil semble plus grand et, par son épaisseur un peu plus marquée, pourra poser quelques difficultés de préhension aux petites mains… d’autant que son dos vitré invite à l’emploi d’une coque pour éviter les rayures. Reste que l’emplacement des boutons est accessible et que Face ID officiant seul au rôle de sécurisation du mobile, il ne sera pas nécessaire de se contorsionner pour atteindre un quelconque lecteur d’empreintes.
On notera tout de même une autre concession, cette fois faite à la résistance du smartphone à l’eau. Contrairement aux iPhone Xs et Xs Max, qui bénéficient d’une certification IP68, l’iPhone Xr dispose d’une certification IP67, comme les iPhone 8. Il peut donc être immergé, mais moins longtemps et à une profondeur moindre.
L’écran
Il ne faut pas se leurrer : si la première approche est loin d’être désagréable, l’écran de l’iPhone Xr n’est pas comparable à celui des iPhone Xs. Ses bordures sont plus larges, sa dalle ne repose pas sur la même technologie, et sa définition n’est pas la même. Avec 1792 x 828 pixels sur une diagonale de 6,1 pouces, l’iPhone Xr n’excède pas les 322 ppp : il est donc en net retrait par rapport aux smartphones haut de gamme des marques concurrentes avec lesquels il fait pourtant prix égal. Il occupe en outre 79 % de la façade du mobile, ce qui constitue un score correct, mais loin des quelque 84 % de l’iPhone Xs Max, par exemple.
L’écran LCD de l’iPhone Xr se contente en outre d’une directivité plus importante, perdant une proportion notable de luminosité lorsqu’il est incliné. De 188 cd/m2 mesurés dans l’axe, il descend à 145 cd/m2 à 15°. C’est toutefois surtout au-delà que la chute est perceptible : nous avons mesuré 74 cd/m2 à 30° et 30 cd/m2 à 45°. Bref, à moins de régler sa luminosité au maximum, il est préférable de regarder cet écran bien en face.
Ce sont là ses principales faiblesses, puisque l’écran de l’iPhone Xr bénéficie de la maîtrise d’Apple en matière d’affichage. Plus contrasté d’ailleurs que les iPhone Xs – nous avons mesuré un taux de 438:5 -, il bénéficie d’une colorimétrie convaincante. Nous avons mesuré un delta U’V’ moyen de 0,01, et surtout de rares dérives, essentiellement présentes dans le cyan et le jaune. Le rouge, dont les écarts sont généralement les plus perceptibles à l’œil, est parfaitement restitué. On relève également un gamma satisfaisant.
L’interface utilisateur
Comme ses petits camarades Xs, l’iPhone Xr tourne sous iOS 12. Il bénéficie donc des dernières nouveautés du système d’exploitation. Les Animojis gagnent quelques apparences supplémentaires, dont un T-Rex et se déclinent sous la forme d’avatars personnalisables baptisés Memojis. Le centre de contrôle s’enrichit et, côté Siri, il est désormais possible de créer des raccourcis adaptés à ses usages, en passant toutefois par une application dédiée. Notez que l’iPhone Xr propose un mode d’affichage “Normal” ou “Agrandi” : ce dernier permettra d’obtenir icônes et polices légèrement plus grandes.
Pour finir, notez que l’iPhone Xr est le premier à faire l’impasse sur la fonction 3D Touch, remplacée par un système de retour haptique. Rappelons également que la sécurisation du smartphone reste assurée par la reconnaissance faciale Face ID, aussi performante que celle des autres iPhone.
Les performances
Si l’iPhone Xr subit quelques concessions côté fiche technique, elles ne se traduisent pas au niveau de ses performances, et c’est tant mieux. Sa puce A12 Bionic, dotée donc de six cœurs, dont deux affectés aux tâches les plus exigeantes, et d’un GPU conçu en interne, confirme que les travaux d’Apple portent leurs fruits. Quel que soit le niveau du test Javascript qui lui a été soumis, elle a montré une très bonne capacité à maintenir son framerate. Comprenez que du test le plus basique au plus gourmand en ressources, l’iPhone Xr est passé de 33 fps à 29 fps, soit un temps de réponse variant de 30 à 35 ms. Un excellent score qui se paie même le luxe de surpasser d’un fps les résultats de l’iPhone Xs.
La photo et la vidéo
C’est l’une des différences fondamentales entre les trois derniers iPhone : si les modèles Xs disposent tous deux d’un double module photo, l’iPhone Xr, comme l’iPhone 8 l’an dernier, n’en propose qu’un. Son unique capteur de 12 mégapixels, du moins en termes de fiche technique, est le même que le capteur principal des iPhone Xs, avec ses pixels de 1,4 µm. Il est associé à une optique équivalente à un 26 mm, une ouverture de f/1.8 et un système de stabilisation optique.
Nous avons bien sûr éprouvé cet appareil photo, qui compte parmi les points forts des autres iPhone, au sein de notre Labo. Il n’y a pas démérité, assurant d’ailleurs une résolution légèrement meilleure que celle de l’iPhone Xs. Lui aussi assure une excellente résolution au centre de l’image, et la conserve dans les angles grâce à sa très bonne homogénéité, mais permet aussi de recadrer au besoin l’image un peu plus que son confrère. Son optique séduit tout autant grâce à une distorsion imperceptible, tout autant que les aberrations chromatiques et l’astigmatisme. Dommage néanmoins que cet iPhone Xr peine à restituer aussi finement les détails que l’iPhone Xs, ce qui plombe sa note de sensibilité.
Si son capteur dorsal est légèrement meilleur que celui des autres iPhone – sans profiter toutefois d’un zoom 2x optique -, l’iPhone Xr est un peu moins bon à l’épreuve du selfie. Il profite, toujours en termes de fiche technique, d’un capteur de 7 mégapixels avec une optique 32 mm (f/2.2), mais pour des résultats franchement moins probants, même si l’expérience reste très convenable au regard de ce que proposent les modèles concurrents. L’appareil frontal du Xr est en effet à la peine au niveau de la résolution, la faute à une homogénéité insuffisante et à de maigres possibilités de recadrage. Son optique, performante malgré la présence d’aberrations chromatiques, peine à restituer finement les détails et textures.
Notez pour finir que l’iPhone Xr permet de filmer en 4K jusqu’à 60 fps comme les iPhone Xs, et en 1080p à 60 fps avec son appareil avant. Il profite lui aussi de l’option Smart HDR activée par défaut, et qui ajoute un peu plus de dynamique aux clichés : un tour dans les paramètres de l’appareil photo permettra d’ailleurs de conserver le cliché original au besoin.
On remarque tout de même que le mode portrait, identique en façade à celui des modèles Xs, ne propose plus que trois options d’éclairage au dos. Un détail qui pourra contrarier.
Le rendu audio
Pas de surprise au rayon de l‘audio avec cet iPhone Xr, dont la prestation est globalement similaire à celle des iPhone Xs. Le terminal propose certes une sortie casque un peu moins bonne que celle du Xs Max, par exemple, en raison d’une bande passante étroite notamment, mais joue dans la même cour que ses comparses sur les autres points. Niveau haut-parleur notamment, il compense une bande passante acoustique un peu moins satisfaisante par une puissance supérieure. Nous l’avons mesurée à 74 dB, contre 67 dB pour l’iPhone Xs Max. Les écouteurs fournis avec le smartphone (EarPods Lightning) sont strictement identiques à ceux que l’on retrouve avec les autres iPhone. Corrects, sans plus, et souffrant d’une isolation passive aux abonnés absents, ils présentent une sensibilité moyenne de 106 mV.
La qualité de réception (performances radio)
Évidemment compatible 4G comme les autres iPhone, mais de catégorie 12 et non 16, l’iPhone Xr se montre tout aussi bon en termes de qualité de réception que l’iPhone Xs Max. Il est même meilleur sur le réseau GSM, notamment sur la bande 900 MHz, ce qui a le mérite de garantir la possibilité de passer des appels un peu partout. Performant, quoi qu’un peu directif en 3G, le smartphone convainc également sur les différentes bandes de fréquences 4G. Excellent en sensibilité, peu directif et offrant des débits élevés sur les bandes 3 (1800 MHz) et 20 (800 MHz), il est toutefois décevant sur la bande 7 (2600 MHz) sur laquelle il souffre d’une faible sensibilité, d’une directivité un peu trop présente et de débits moyens.
L’autonomie
C’est l’excellente surprise de cet iPhone Xr. Doté d’une batterie vraisemblablement plus généreuse que celle des iPhone Xs, mais aussi d’un écran à la définition moindre et potentiellement moins énergivore, l’appareil brille au rayon de l’autonomie, ce qui constitue un atout particulièrement notable. À l’épreuve de notre test d’autonomie web, le smartphone est ainsi parvenu à tenir quelque 15h45 avant extinction. Pour comparaison, l’iPhone Xs avait quant à lui rendu les armes au bout de 8h20. En revanche, quel que soit le modèle, Apple laisse de côté la charge rapide : le chargeur 5W fourni avec l’iPhone Xr ne lui permet d’atteindre une charge complète qu’au bout de 2h58. Pas de quoi s’extasier, donc. Bon point pour finir, la compatibilité de l’appareil avec la charge rapide Qi.
Conclusion
Lancé un bon mois après les iPhone Xs et Xs Max, l’iPhone Xr en constitue une version plus abordable, mais pas plus compacte. La question est donc de savoir s’il vaut la peine d’être considéré. Moins compact que les Xs, mais un peu plus ludique avec ses coques colorées, le smartphone opère quelques concessions. Son écran passe de l’OLED au LCD, sa certification d’étanchéité passe de l’IP68 à l’IP67 et, surtout, son appareil photo ne compte plus qu’un unique capteur. Ces critères sont-ils rédhibitoires pour autant ? Après son passage par notre labo, nous pouvons répondre par la négative. Cet écran LCD, certes moins bien défini, affiche une colorimétrie maîtrisée, les performances sont au rendez-vous et l’expérience photo est réellement satisfaisante. Pour compenser ses concessions, l’iPhone Xr offre en outre une autonomie améliorée. Bref, si son format XL vous convient, cet iPhone Xr constitue une alternative recommandable à la série Xs, à un tarif plus accessible et avec, en bonus, des options colorées bienvenues.