Robert Redford, icône du grand écran et figure majeure du cinéma indépendant, est mort ce mardi 16 septembre à 89 ans. Depuis « Butch Cassidy et le Kid » jusqu’à la création du festival de Sundance, il a su captiver le public par son charme, son talent et son engagement artistique. Acteur, réalisateur et militant, son influence dépasse largement les frontières d’Hollywood. Retour sur les rôles les plus emblématiques de ce géant.
L’acteur et réalisateur Robert Redford est décédé à l’âge de 89 ans, parti dans son sommeil à son domicile de Provo, dans l’Utah. Figure emblématique du Nouvel Hollywood et géant du cinéma, il a incarné des rôles inoubliables dans des films tels que Butch Cassidy et le Kid, Les Hommes du président ou L’Arnaqueur.
Au-delà de sa présence à l’écran, Redford était également un réalisateur magnifique (Et au milieu coule une rivière) et un citoyen engagé. Il a fondé le Sundance Institute, un lieu de soutien à la création cinématographique indépendante. Son départ laisse un vide dans le paysage cinématographique, mais son héritage perdurera à travers ses œuvres et son influence sur les générations futures. Voici 10 de ces rôles qui auront forgé la légende.
David Chappellet dans La Descente infernale (1969)
L’intrigue : Le film suit l’ascension de David Chappellet, un jeune fermier du Colorado qui intègre l’équipe de ski américaine. Son talent pur n’a d’égal que son ambition dévorante, qui le pousse à entrer en conflit avec son entraîneur et ses coéquipiers.
Son rôle : Robert Redford y incarne ce champion égoïste et arrogant, un anti-héros incapable de tisser des liens, entièrement consumé par la victoire. C’est précisément ce portrait sans concession, loin de son image glamour, et le réalisme quasi documentaire des scènes de descente qui en ont fait un film culte, vénéré par les cinéphiles.
Le Sundance Kid dans Butch Cassidy et le Sundance Kid (1969)
L’intrigue : L’histoire retrace la cavale de deux hors-la-loi de légende, Butch Cassidy, le cerveau, et le Sundance Kid, la gâchette, qui, après une série de braquages de trains, sont pourchassés sans relâche à travers l’Ouest américain et jusqu’en Bolivie.
Son rôle : Reford est le Sundance Kid, tireur d’élite taciturne et loyal, dont le calme et la précision contrastent avec l’exubérance de Butch (Paul Newman). Ce personnage de hors-la-loi charismatique, symbole d’une liberté solaire et d’une amitié indéfectible, est devenu l’incarnation du cool et a érigé le film au rang de mythe.
Bill McKay dans Votez McKay (1972)
L’intrigue : Bill McKay, un jeune avocat idéaliste, est poussé par les stratèges du parti démocrate à se présenter aux élections sénatoriales de Californie. Convaincu qu’il ne peut pas gagner, il accepte en échange de pouvoir dire ce qu’il pense. Mais peu à peu, il se fait happer par le jeu politique.
Son rôle : Redford est ce candidat qui voit ses idéaux et son discours se faire lisser et vider de leur sens par les impératifs de la communication. Le film est devenu culte pour sa pertinence effrayante et la lucidité de ce personnage, qui, une fois élu, ne peut que demander : « Et maintenant, on fait quoi ?« .
Jeremiah Johnson dans Jeremiah Johnson (1972)
L’intrigue : Un vétéran de la guerre du Mexique, lassé de la civilisation, décide de vivre en ermite dans les montagnes Rocheuses. Il apprend à survivre dans une nature hostile, affronte les Indiens et les éléments.
Son rôle : Il incarne cet homme en quête de solitude, ce « mountain man » qui fait corps avec la nature. C’est un rôle quasi muet, d’une grande physicalité. Le personnage est devenu une icône de l’anti-conformisme, et sa popularité a été relancée des décennies plus tard par le fameux mème du « hochement de tête approbateur ».
Johnny Hooker dans L’Arnaque (1973)
L’intrigue : Dans le Chicago des années 30, Johnny Hooker, un petit escroc, voit son partenaire se faire assassiner sur ordre d’un caïd de la pègre, le redoutable Doyle Lonnegan. Pour se venger, il décide de monter la plus grande arnaque possible contre Lonnegan et fait appel au maître en la matière, Henry Gondorff.
Son rôle : Redford incarne Johnny Hooker, l’arnaqueur au sang chaud, à la fois talentueux mais encore un peu vert. Animé par le deuil et un désir de vengeance qui le rend parfois imprudent, il est le moteur de l’histoire, apportant l’énergie et la jeunesse face à la sagesse de son mentor (Paul Newman). C’est un rôle où son charme et sa malice font des merveilles, lui valant sa seule nomination à l’Oscar du Meilleur Acteur.
Hubbell Gardiner dans Nos plus belles années (1973)
L’intrigue : Le film raconte sur plusieurs décennies l’histoire d’amour passionnée mais impossible entre Katie Morosky, une militante politique juive extravertie, et Hubbell Gardiner, un écrivain populaire issu de la bourgeoisie WASP.
Son rôle : L’acteur incarne cet homme séduisant mais pétri de contradictions, qui semble toujours choisir la facilité. Il est incapable de s’engager pleinement pour les convictions de la femme qu’il aime (incarnée par Barbra Streisand), ce qui causera leur rupture. Le film est devenu culte pour cette romance tragique et le portrait poignant de ces deux personnages que tout oppose.
Joe Turner dans Les Trois Jours du Condor (1975)
L’intrigue : Joe Turner, nom de code « Condor », est un modeste employé de la CIA dont le travail consiste à lire des livres pour y déceler d’éventuels messages codés. Un jour, il retrouve tous ses collègues assassinés. Il doit alors fuir pour sauver sa vie et comprendre qui le traque.
Son rôle : Il est cet intellectuel, cet homme ordinaire propulsé malgré lui dans un complot qui le dépasse. Il n’a rien d’un super-agent, ce qui le rend immédiatement attachant. Le personnage est devenu une icône du thriller paranoïaque des années 70, un symbole de la méfiance citoyenne envers un État tout-puissant.
Bob Woodward dans Les Hommes du Président (1976)
L’intrigue : Deux jeunes journalistes du Washington Post, Bob Woodward et Carl Bernstein, enquêtent sur un cambriolage au siège du parti démocrate, dans l’immeuble du Watergate. Fil après fil, ils vont remonter jusqu’au sommet de l’État et provoquer la chute du président Nixon.
Son rôle : Redford (également producteur) est Bob Woodward, le reporter méticuleux et tenace. Il livre une performance sobre, concentrée, qui a défini l’image du journalisme d’investigation. Le film est devenu culte pour son réalisme quasi documentaire et la fascination pour ce duo de reporters qui a fait tomber un président.
Denys Finch Hatton dans Out of Africa (1985)
L’intrigue : Au Kenya, au début du XXe siècle, la baronne danoise Karen Blixen, après un mariage de convenance, tombe éperdument amoureuse d’un aventurier et chasseur de gros gibier, Denys Finch Hatton, un homme passionnément épris de liberté.
Son rôle : Il est cet homme insaisissable, romantique et libre, qui refuse toute attache. Son personnage, et sa romance tragique avec celui de Meryl Streep, ont fait du film un phénomène. Le long-métrage de Sydney Pollack est devenu culte pour son souffle épique et son statut de film-refuge, emblématique de la grande histoire d’amour au cinéma.
Tom Booker dans L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux (1998)
L’intrigue : Après un grave accident qui a traumatisé sa fille et son cheval, une rédactrice en chef new-yorkaise décide de faire appel à Tom Booker, un « chuchoteur » du Montana réputé pour sa capacité à guérir les chevaux.
Son rôle : Robert Redford (qui réalise aussi le film) incarne cet homme du ranch, ce « cow-boy » moderne et apaisant, qui, par sa patience et son écoute de la nature, va guérir non seulement l’animal mais aussi les blessures de toute une famille (dont la toute jeune Scarlett Johansson). Son personnage est devenu une icône, le symbole d’une Amérique authentique et d’une forme de sagesse, ce qui a valu au film son immense succès et son statut culte.