Baroque, pastorale, artistique, élégante, habile, rock : Florence Welch est tout cela à la fois, et ce depuis ses débuts au sein du groupe Florence And The Machine. En presque vingt ans, elle et ses acolytes sont devenus des stars – la personnalité de la chanteuse y étant pour beaucoup. La voici de retour avec un nouvel album viscéral, « Everybody Screams ».
Seule ou en collaboration, Florence Welch compose et écrit toutes les chansons sur chaque album depuis Lungs en 2009. Voix puissante, textes poétiques et lyriques, attitude très théâtrale : elle est une artiste totale.
Florence fascine et ses multiples influences musicales y sont probablement pour beaucoup. Un héritage qu’elle tient entre autres de ses parents. Un père punk qui écoutait les Clash, les Sex Pistols et Velvet Underground. Une mère professeure spécialisée en études de la Renaissance, fan de Mozart ou Chopin. Mais aussi une grand-mère chanteuse d’opéra. Sacré mélange ! De tout cela, elle gardera des traces.
Le don de bien s’entourer
Autre talent de Florence Welch : elle sait (très bien) s’entourer, choisissant producteurs et musiciens de talent. Calvin Harris, Queens Of The Stone Age, Idles, Jack Antonoff, Lady Gaga… En 2010, pour son second album Ceremonials, elle choisit Paul Epworth comme producteur ; celui-ci ayant déjà œuvré pour Rihanna, Adele ou Bloc Party. Sur sept titres, le Britannique s’adapte avec justesse à la personnalité de Welch. Il insiste sur sa voix, les choristes et les mélodies, faisant de Shake It Out un énorme hit pop.
Puis entre en jeu Marcus Dravs, le producteur qui a collaboré avec Björk, Coldplay, Brian Eno ou Arcade Fire. Pour How Big, How Blue, How Beautiful (2015), place à une ambiance davantage rock pour toucher un public plus large. « Markus Dravs m’a poussée à trouver un nouveau souffle, m’a encouragée à être plus fluide« , confie-t-elle.
Le producteur du New Jersey Jack Antonoff, choisi pour Dance Fever, son cinquième opus, continuera sur cette voie. Free et Girls Against God portent sa marque, et ce nouveau son agrandit encore la fanbase de Florence. Elle devient une icône, une véritable star de la pop.
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Dernière figure majeure de la pop ?
Qu’entend-t-on par grande prêtresse de la pop ? Il est souvent entendu qu’une artiste puissante, charismatique et source d’inspiration pour des millions de fans correspond bien à ce titre. Telles Madonna, Janet Jackson, Beyoncé, Whitney Houston et Lady Gaga, Florence Welch prend le chemin de ces icônes qui ont marqué la sphère pop. Déjà seize ans de carrière, avec de nombreux hits comme Dog Days Are Over, You’ve Got The Love, Light Of Love, Kiss With a Fist, Shake It Out…
Une aura unique, une voix fascinante, un succès commercial planétaire, des titres utilisés dans des BO de Disney ou de Game Of Thrones : oui, on peut donc parler de phénomène avec le groupe Florence And The Machine, et sa leadeuse Florence Welch.
Un nouvel album hanté
Avec Everybody Scream, son nouvel album sorti le 31 octobre 2025, la fête est finie. Ou plutôt, on est au petit matin, le maquillage a coulé, et la réalité est beaucoup plus crue.
Miss Welch elle-même le décrit comme un « disque jumeau » de son précédent opus Dance Fever. Si Dance Fever était la performance, Everybody Scream est la confrontation. C’est un album qui sonne « hanté », « brut » et, selon ses propres termes, « moche et imparfait par endroits ».
Là où les précédents albums (re)construisaient le mythe, celui-ci le dénude. Il faut dire que le contexte de création est lourd : Florence Welch a révélé avoir frôlé la mort et subi une opération d’urgence qui lui a sauvé la vie il y a peu.
Musicalement, on est moins dans l’orchestration ample à la Lungs que dans l’urgence. L’album est rempli de prises « sales », de guitares distordues, de moments où la voix s’écorche. Il y a une insécurité palpable qu’elle a choisi de laisser, comme elle l’avoue dans une interview récente, se demandant : « Est-ce que j’ai bien fait ? Est-ce que ça valait le coup de sacrifier un autre pan de ma vie pour ça ?« .
C’est peut-être l’album le moins « parfait » de Florence + The Machine, et c’est sans doute pour cela qu’il est le plus courageux et le plus essentiel.
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