Une centaine d’albums présentés, des classiques, des raretés et des chouettes rééditions vinyles à petit prix. Bossa, tango, cumbia, mambo, samba, reggaeton en passant par la ranchera mexicaine, le forro du nordeste brésilien ou l’incandescente salsa, la fièvre latine est bien là pour accompagner votre rentrée… Et qu’on se le dise, vous n’allez pas pouvoir y résister !
Latin Fever, suivez le guide !
Les vacances sont terminées, votre bronzage disparaît, les valises rangées à la cave, vous êtes de nouveau au boulot et les plus jeunes retrouvent le chemin de l’école, du collège ou du lycée ? En un mot, y a pas photo : c’est la rentrée !
Mais malgré ce nouveau tour de piste qui s’impose et qui parfois nous file un peu le bourdon, avouons-le, vous pouvez garder espoir. Parce que dans votre to do list de saison, la Fnac vous a concocté un joli petit guide d’une centaine de pages faisant la part belle au large spectre des musiques d’Amérique latine et des albums qui vont avec. Vous pensiez que ce qu’on qualifie paresseusement de Latino ne concernait que des papys cubains (Buena Vista Social Club) ou ces refrains variétoches qui mettent le feu au bal des pompiers du 14 juillet ? Que nenni !
La lecture, même rapide, du guide Latin Fever (édité par la Fnac en partenariat avec Radio Nova) vous permettra d’y voir plus clair et de vous constituer selon vos aspirations, vos vibrations, vos inspirations, une discothèque “latino” idéale y unico.
Loin de moi l’idée de vous faire l’article des 100 disques chroniqués et proposés dans le cadre de ce parcours Latin Fever – le guide est là pour ça on vous dit ! – je tiens quand-même à mettre un coup de stabilo sur quelques albums et artistes qui figurent au programme de cette large sélection. Allez hop, vayamos a bailar !
Des vinyles à prix doux
Avant tout, plongez vos oreilles sans tarder dans cette grosse poignée de rééditions vinyles que la Fnac vous propose en partenariat avec Radio Nova. Six albums à un prix défiant toute concurrence. Le procédé est simple : mettez 18 euros sur la table et repartez avec un classique de l’âge d’or du tropicalisme brésilien, de mambo décoiffant ou cette fièvre toute latine que chante l’extravagante La Lupe, star cubaine des sixties exilée à New York pour sa seconde partie de carrière.
Pochette originale, vinyle de couleur, éditions limitées. Vous êtes adhérent.e ? Parfait, le guide vous est offert en bonus. Mesdames & messieurs, à vous de jouer !
Obscures pépites brésiliennes
Si un nuage bien sombre s’était abattu sur le Brésil durant le mandat de Bolsonaro, le retour de Lula dégage aujourd’hui l’horizon. Musicalement, le plus grand pays d’Amérique du sud a aussi été sujet aux remous et aux frasques. Quand on connaît la riche diversité et l’histoire du pays, comment ne pas regarder dans le rétro et souligner cinq albums pas si connus et pourtant immanquables ? Des albums bien rares sous nos cieux hexagonaux.
- Le swing contagieux du forro nordestin d’Ary Lobo soigneusement remasterisé dans une plantureuse édition vinyle. Accordéons, percussions et agilité vocale pour une musique de bal brésilien hors du commun.
- Les frasques funky de Joao Donato qu’on a plus souvent vu se la jouer cool bossa-jazz que ces vibrations samba-funk-jazz funk. Juteux et groovy à souhait.
- Une bande de joyeux drilles originaire de Bahia, un peu rock, un peu hippies, sur fond de samba psychédélique. Cet album de Novos Baianos tournera sans aucun doute en boucle sur votre platine pendant de nombreuses années. Moi je serais vous… Enfin bon.
- Gros bide à sa sortie en 1972, l’album majeur et unique d’Arthur Verocaï, un musicien et arrangeur devenu culte au fil du temps qui est toujours actif et collabore avec des artistes de tous poils (Rogé, BadBadNotGood, Sebastien Tellier…). Entre B.O groovy et soul orchestrale. Le Melodie Nelson brésilien.
- Lui reste l’un des secrets les mieux gardés du Brésil depuis les années 60. Tom Zé est l’un des patrons du tropicalisme, mouvement pluri-artistique, anticonformiste, révolutionnaire et souvent très politisé dans ce Brésil aux portes de la dictature. Imaginez un type influencé autant par Sergent Pepper que Bartok, le folklore de son nordeste natal ou les musiques expérimentales. Le roi de la samba dadaïste.
Nueva generation
Parce que la bonne musique, ce n’est pas que le passé, voici une petite sélection dans la sélection. La nouvelle génération monte le son et on s’en réjouit. Le fruit d’une curiosité et d’une éducation musicale que l’internet mondial aura généré. Héritage, revisite des genres, fusion, cross over… On n’est pas obligé d’être né sur le continent sud-américain pour produire, enregistrer et interpréter ces musiques qu’on dit latines.
- La scène actuelle de Rio de Janeiro brillamment compilée par Mr Bongo, le label londonien qui porte avec sérieux le panorama des musiques brésiliennes d’hier et d’aujourd’hui depuis 25 ans. Un florilège de groupes issus de l’underground carioca pour réaliser que la relève est bien là.
- Originaire de Catalogne, elle défraie la chronique et est devenue en quelques années une best-selleuse mondiale pour sa musique comme pour ses prises de position féministe : Rosalia. Biberonnée au flamenco nuevo (elle voue une adoration pour Camaron et Carmen Amaya), cette trentenaire s’est emparée avec un certain talent des vibrations latin pop, reggaeton, hip hop en les fusionnant avec brio avec sa culture initiale.
-
Originaire de Colombie, Meridian Brothers est un faux groupe de frangins créé à l’origine par Elbis Alvarez, une sorte de Lee Scratch Perry du 21e siècle made in Bogota. Pas de reggae malgré ma référence au gourou jamaïcain mais un savant chahut touchant à tous les genres populaires du pays : salsa, cumbia, merengue, vallenato, chicha passé à la moulinette électro-funk-tropical dub-bass music. Imagination débordante et maîtrise totale des effets de studio pour une musique qui n’oublie jamais son ambition première : faire danser el pueblo.
- Brillante et exigeante vocaliste, la mexicaine Natalia LaFourcade est arrivée dans les bacs par la petite porte avec tous les arguments pour y re-rentrer par la grande. Figure populaire de la musique contemporaine mexicaine (dans le sens académique du terme), elle jouit d’un succès mérité outre-Atlantique. Dans ce Canto por Mexico, ranchera, bolero et cancion n’ont plus rien de désuet.
- Au début des années 2000, Tego Calderon était l’un des premiers sur une liste devenue longue à placer sur l’échiquier mondial de ce reggaeton qui, depuis, a infusé peu à peu les productions du rap et du hip hop mondial. Natif de Puerto Rico, ses textes politisés ont inévitablement résonné dans les Etats-Unis voisins ou la communauté hispanophone pèse énormément dans l’industrie musicale. Un constat que les multinationales du disque ont vite compris en mettant les moyens pour signer à la chaîne tous les artistes “reggaeton” dans le sillage de Calderon dont le flow reste à ce jour, l’un des meilleurs du genre.
À lire aussi
