Avec Le Club des enfants perdus, sélectionné au prix Goncourt, l’autrice plonge dans le passé et l’enfance d’une jeune femme de 27 ans.
La rentrée littéraire se poursuit et la première sélection 2024 du prix Goncourt est tombée. Parmi les livres sélectionnés figure notamment Le Club des enfants perdus (P.O.L), nouveau roman de Rebecca Lighieri.
Dans son livre, disponible depuis le 22 août en librairies, l’autrice dépeint la vie de Miranda, 27 ans, et de son enfance sans joie, marquée par les dépressions et par l’extrême empathie développée face à la violence et la cruauté du monde. Questionnant les notions d’imaginaire autour de l’enfance sans occulter la noirceur qui peut s’y cacher, Rebecca Lighieri traite aussi de la parentalité en offrant une voix au père de Miranda, Armand, dans un profond récit au double point de vue.
Avec Le Club des enfants perdus, Rebecca Lighieri continue ainsi de traiter dans son œuvre de l’enfance et de la société, après les livres Wendigo (L’école des loisirs) en 2023, ou Il est des Hommes qui se perdront toujours (P.O.L.) en 2020.
Voici la première sélection du prix Goncourt établie ce jour par les académiciens. La deuxième de 8 romans sera annoncée le 1er octobre, les 4 finalistes connus le 22 octobre, le prix Goncourt 2024 proclamé le 4 novembre pic.twitter.com/PX1YLeDKjA
— Académie Goncourt (@AcadGoncourt) September 3, 2024
Le pseudonyme d’Emmanuelle Bayamack-Tam
Le Club des enfants perdus est le septième livre de l’autrice Rebecca Lighieri… et le 19e d’Emmanuelle Bayamack-Tam. Rebecca Lighieri est, en effet, un pseudonyme que l’écrivaine utilise pour ses romans plus romanesques — lorsqu’elle sait exactement où elle veut aller —, gardant son nom principal pour des œuvres plus légères et poétiques, qui n’ont pas de finalité précise au début de l’écriture.
Originaire de Marseille, l’écrivaine âgée de 58 ans débute sa carrière dans les années 1990 avec le recueil de nouvelles 6P. 4A. 2A. (éditions Contre-pied) et le roman Rai-de-cœur (P.O.L.) en 1996. Depuis, elle développe dans sa bibliographie une œuvre dense marquée par les sujets de société, faisant régulièrement intervenir des enfants, ou des familles dysfonctionnelles et s’emparant de thèmes sociaux autour du racisme et de l’inégalité avec une violence systémique ou physique et morale.
En 2013, Emmanuelle Bayamack-Tam obtient le prix Ouest-France et le prix Alexandre-Vialatte pour Si tout n’a pas péri avec mon innocence (P.O.L.). En 2018, elle est sélectionnée pour le prix du Roman Fnac avec Acardie — qui suit une adolescente de 14 ans dans une communauté —, et obtient le prix du Livre Inter.
En 2022, elle est lauréate du prix Médicis pour La Treizième heure (P.O.L.) et figure désormais dans la sélection du prix Goncourt 2024 grâce à son roman Le Club des enfants perdus.