Cet auteur, compositeur, producteur et directeur de label a dominé la musique noire urbaine des années 1990. Le nombre de ses succès planétaires est aussi impressionnant que le nombre d’artiste qui lui doivent la réussite. En fait, vous connaissez tous au moins un titre produit par Babyface.
Les débuts : Solaar et The Deele
Kenneth Edmonds est né en 1959 à Indianapolis. Adolescent, il joue avec des groupes locaux. Après un bref passage par le groupe du bassiste Bootsy Collins (c’est lui qui le surnomme « Babyface »), il entre dans le groupe Manchild. Trois albums verront le jour avant la séparation. Avec Antonio « L.A. » Reid, il forme le groupe The Deele. Un funk avant-gardiste enraciné dans la tradition mais avec de nombreuses innovations. Le succès est tel que le duo est demandé par une multitude d’artistes et labels. Pour le prestigieux label Solaar, Babyface produit le non moins prestigieux groupe Whispers. Leur album Rocksteady est une réussite commerciale à un moment où ils avaient du mal à récupérer de leur triomphe avec la chanson And The Beat Goes On.
Un producteur recherché dans le R&B
Dans la deuxième moitié des années 1980, Babyface compose des hits joués dans les clubs et les radios du monde entier. Les plus connus sont Girlfriend pour Peebles, l’album Don’t Be Cruel pour Bobby Brown, The Lover In Me pour Sheena Easton ainsi que les The Way You Love Me et Superwoman pour Karyn White. Dans le même temps, leur groupe The Deele sort son dernier album. En 1987, The Eyes Of A Stranger sera leur dernier succès sur le mythique label Solaar.
En solo
Ses albums lui permettent d’installer un style, un son, une méthode qu’il dupliquera ensuite pour d’autres. Le public funk est son public de base. C’est lui qui assure sa renommée. Ensuite, il réussira ce que les américains appellent le « crossover » : sortir de son milieu d’origine pour s’adresser à un très large public. Avec ses albums Lovers (19786), Tender Lover (1989), For The Cool In You (1993) et The Day (1996), il donne un coup de jeune au R&B de l’époque. On découvre également une voix. La sienne est identifiable dès les premières notes.
Boyz II Men, Toni Braxton, Whitney Houston et les autres
Babyface, c’est surtout et avant tout les années 1990. Boyz II Men, Toni Braxton, Whitney Houston, Maria Carey, Eric Clapton, Madonna, Celine Dion, Aretha Franklin et d’autres passent par ses studios. End Of The Road, It’s So Hard To Say Goodbye To Yesterday, I Will Always Love You, Exhale (shoop shoop), Change The World sont des hits planétaires. Grâce à lui, Whitney Houston vend 20 millions de singles du I Will Always Love You, reprise de Dolly Parton.
Le label LaFace Records
Avec la création de son label, Babyface joue un rôle important dans le développement des carrières de nouveaux artistes. Usher, TLC, Outkast débutent avec lui. LaFace Records se spécialise également dans les bandes originales de films. En 1995, c’est celle de Waiting To Exhale avec Whitney Houston. En 1997, celle de Soul Food.
À la fin des années 1990, Kenneth Edmonds a 11 « Grammy Awards » à la maison dont quatre pour « producteur de l’année ».
Les années 2000
Cette décennie est l’occasion de renforcer ses liens avec certains artistes (Boyz II Men, Whitney Houston). Elle permet aussi de nouvelles collaborations. Babyface se fait « passeur » pour aider les jeunes générations. En 2001, il sort l’album Face2Face. Première rencontre avec les Neptunes de Pharrell Williams. Il écrit pour Anthony Hamilton, Ariana Grande, Lil Wayne. En 2014, son album duo avec Toni Braxton (Love Marriage & Divorce) enthousiasme public et medias. Entrée directe à la place N°4 des ventes et un Grammy pour « meilleur album R&B de l’année » à la clef, plus de trente ans après ses débuts.
Kenneth « Babyface » Edmonds est une légende, un géant de la production. Dans l’histoire de la musique, ils sont peu à avoir atteint un tel niveau.
Babyface : la discothèque idéale
