L’instant Lire à la Fnac : le rendez-vous de toutes les littératures à ne pas manquer. Baptiste Liger, directeur de la rédaction du magazine Lire – Le Magazine Littéraire, partage ses conseils de lecture. L’actualité littéraire de ce mois de mars nous conduira en Suisse, à la rencontre de ses plus célèbres écrivains ! On vous en dit plus…
Les grands Suisses
Baptiste Liger : « Il revient et c’est l’évènement du mois, à savoir Joël Dicker qui nous propose la suite de son best-seller, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert. L’occasion de nous rappeler que, si elle est connue pour ses montres, ses chocolats ou ses banques, la Suisse mérite aussi d’être mise en avant pour ses écrivains. Allez, direction Genève !
On ne le répètera jamais assez, la littérature française est riche de tous ses territoires linguistiques. Dans l’Instant Lire, on avait évoqué il y a quelques mois la littérature québécoise. Mais il ne faut pas oublier que la littérature helvète, ou plus exactement la littérature romande, nous a proposé dans son histoire nombre de grands noms des lettres. À l’image de Jean-Jacques Rousseau, l’homme Du contrat social ou bien encore des Confessions que les Français, avouons-le, ont un petit peu tendance à s’approprier. Serait-ce par chauvinisme ou par patriotisme ? Allez comprendre…
Mais il y a naturellement d’autres références incontournables. On pourrait citer Ramuz, Nicolas Bouvier, Benjamin Constant, Blaise Cendrars ou bien encore Albert Cohen et sa Belle du Seigneur. Ou, plus proche de nous, Agota Kristof, souvenez-vous du Grand Cahier, Jacques Chessex et son Ogre ou bien encore l’éternel recalé du Nobel de littérature, à savoir Philippe Jaccottet.
Et la littérature contemporaine ? Me direz-vous. Et bien elle nous réserve de bien belles surprises avec quelques auteurs particulièrement stimulants, notamment du côté de la jeune génération au sens large. Commençons avec Joseph Incardona, on en avait parlé il y a quelques années, lorsqu’en 2015 il avait reçu le grand prix de littérature policière, s’il vous plaît. Joseph Incardona est à la fois romancier, bien sûr, mais aussi auteur de théâtre, scénariste, réalisateur, il fait aussi des bandes dessinées. Mais on avait particulièrement aimé, il y a deux ans, son ambitieux thriller financier, La soustraction des possibles.
Autre sensation, c’est celui que l’on surnomme le Houellebecq suisse, on a les surnoms qu’on mérite, à savoir Quentin Mouron, qui avait fait parler de lui avec ses romans un petit peu provocateurs, sulfureux, comme Trois gouttes de sang et un nuage de coke. Mais le nom de Quentin Mouron est également paru dans les gazettes people puisque, aller, j’avoue lire tous ces magazines, il est le compagnon de la violoniste Julie Berthollet.
Quant à Elisa Shua Dusapin, elle est tout simplement devenue une vedette internationale. Bon, on triche un petit peu, parce qu’en réalité, elle est franco-suisse d’origine coréenne. Mais bon, on ne va pas chipoter. Toujours est-il que son premier roman, Hiver à Sokcho, vient de recevoir le National Book Award de littérature traduite qui est une première pour un auteur de nationalité suisse. On peut d’ailleurs lire un autre roman qu’elle a signé, tout aussi réussi, Vladivostok Circus, qui est tout juste disponible en poche.
La cas Joël Dicker
Enfin, comme je vous l’annonçais en ouverture, c’est le grand retour du messie Joël Dicker qui a choisi de s’auto-éditer. Il a créé sa propre maison pour sortir la suite de son best-seller absolu, La Vérité sur l’affaire Harry Quebert, qui avait reçu, souvenez-vous, le Grand Prix du roman de l’Académie française et le prix Goncourt des lycéens.
Le nouvel opus en question s’intitule L’Affaire Alaska Sanders. Silence radio, je ne vous dirai rien. Mais mon petit doigt me dit que les lecteurs vont être nombreux, très nombreux, très, très, très, très, très nombreux.
Pour conclure cet hommage à la littérature suisse, on fera un petit clin d’œil à un grand amoureux de la culture et des lettres, à savoir l’ermite de Rolle, Jean-Luc Godard qui nous rappelle que la littérature c’est un peu comme le cinéma, c’est la vérité qui regarde la vérité. Parce que les mots c’est un peu comme la pellicule, c’est un petit peu comme la caméra qui opère comme le stylo. L’encre c’est la pellicule mais… »
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