L’Instant Point Pop à la Fnac : Succession, les dessous d’une famille en or

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Succession : la famille Lannister n’a qu’à bien se tenir

« Depuis ses débuts en 2018 sur la chaîne HBO, Succession est très certainement l’une des meilleures séries que vous ne regardez pas. Diffusée plutôt discrètement en France sur OCS, cette fiction créée par le britannique Jesse Armstrong se voit régulièrement décrite comme une sorte de Game of Thrones dans les hautes sphères du capitalisme américain ou comme une version moderne de Dynastie, le kitsch neuneu en moins, ou encore comme une réactualisation du Roi Lear mâtiné de Macbeth, les gratte-ciels new-yorkais en plus. Malgré des audiences plutôt confidentielles, Succession suscite un véritable culte obsessionnel chez ses fans comme dans la presse, par sa virtuosité d’écriture, sa cruauté jubilatoire et sa description au scalpel d’une lutte de pouvoir sans merci au sein d’un empire médiatico-financier, celui de l’homme d’affaires d’origine écossaise Logan Roy. »

Succession : ton humour et ton univers impitoyable

« Incarné par l’immense Brian Cox, Logan Roy est un businessman puissant et sans aucun scrupule quand il s’agit de gérer le conglomérat Waystar Royco, dont les activités s’étendent de la presse écrite à la télévision. Dans le premier épisode de Succession, alors qu’il fête ses 80 ans, Logan annonce à ses quatre enfants qu’il reste finalement à la tête de sa holding, contrairement aux espoirs de Kendall, son second fils et successeur désigné. Cette annonce est suivie d’un grave accident de santé pour le patriarche et va déclencher une compétition et un jeu de dupes sans foi ni loi entre Kendall et ses trois frères et soeur, l’aîné et oustider Connor, la soeur cadette Siobhan, et le benjamin Romulus. Très inspiré du célèbre magnat des médias Rupert Murdoch, Jesse Armstrong bâtit avec Succession une tragi-comédie à la fois savoureuse et glaçante, où une famille de grands fauves s’entredéchire et s’entredévore à coup d’alliances, de complots, de coups bas, de mensonges et autres petites phrases assassines. Il faut parfois s’accrocher tant la série ne fait aucun effort pour rendre un tant soit peu aimable cette fratrie de sociopathes obsédés par leur propre puissance, et pour certains d’entre eux, toxicomanes au dernier degré. »

Une famille de requins, irrésistiblement attachante

« Qu’il s’agisse du prodigieux Jeremy Strong (vu au cinéma dans The Big Short), coproducteur et réalisateur du pilote de la série, de Kieran Culkin ou de Sarah Snook, le niveau d’interprétation stratosphérique des acteurs nous rend accros à notre tour. Malgré leur cruauté les uns envers les autres, les antihéros fendent parfois l’armure et craquent, laissant révéler le gouffre béant au bord duquel ils dansent en permanence. On s’attache inévitablement et envers et contre tout à la famille Roy, d’autant plus que les scénaristes ponctuent régulièrement la série de coups de théâtre spectaculaires, dignes du meilleur théâtre élisabéthain. Le scandale, la mort et le sexe rôdent en permanence, mais ce qui nous choque et nous fascine avant tout, c’est le plaisir évident que prend Logan Roy à monter ses enfants les uns contre les autres, à diviser pour mieux régner et à pousser ces derniers aux pires extrémités pour le bien de son empire. Trempée dans l’encre de l’humour le plus noir, Succession nous fait paradoxalement rire par la férocité de ses dialogues, tout en dressant un tableau effrayant, hyper réaliste et misanthrope des coulisses du pouvoir. »

« Depuis la fin de la saison 2 en octobre 2019, les fans se liquéfient d’impatience en attendant la saison 3, dont le tournage a été perturbé par la crise sanitaire. Rassurez-vous, la famille Roy va revenir courant 2021 et nous régaler d’une succession de conflits déglingués dont elle a le secret… »

Succession, saisons 1 et 2 disponibles en DVD

Rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro de L’instant Point Pop à la Fnac !