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L’Instant Point Pop à la Fnac : Les Moissons du ciel, et la lumière fut !

21 mai 2021
Par Ketty

Avant The Tree of Life et La Ligne rouge, Terrence Malick s’est imposé comme un réalisateur visionnaire avec Les Moissons du ciel en 1978, dont le Blu-ray sort ce mois-ci en exclusivité. Si le succès commercial n’est pas au rendez-vous à l’époque, il n’en reste pas moins un long-métrage fondamental dans l’œuvre du réalisateur, qui lui valut une longue pause dans sa carrière par la suite. Philippe Guedj décrypte les raisons de son statut de film culte dans L’Instant Point Pop à la Fnac !

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Les Moissons du ciel : de quoi ça parle ?

« Les Moissons du ciel est le second long-métrage de Terrence Malick, cinq ans après La balade sauvage, et c’est une oeuvre absolument unique. Dès ce deuxième film, à nouveau une histoire d’amour entre deux fugitifs sans le sou, Terrence Malick imposait définitivement sa réputation de magicien de l’image et du récit. Un cinéaste très au-dessus de la mêlée, dont chaque oeuvre, où cohabitent une nature sublime et la violence des hommes, sera désormais perçue à Hollywood comme un eldorado à rejoindre à tout prix. Écrit par Terrence Malick lui-même, Les Moissons du ciel se déroule dans l’Amérique rurale du début du XXe siècle. Suite à un meurtre, Bill, un ouvrier d’usine incarné par Richard Gere, fuit Chicago avec sa fiancée Abby, jouée par Brooke Adams, et sa sœur Linda, pour rejoindre le Texas. Sur place, Bill trouve du travail dans une plantation de blé, dont le propriétaire, un fermier incarné par Sam Shepard, va tomber amoureux d’Abby. Afin de concrétiser un plan machiavélique, Bill fait passer sa fiancée pour sa propre soeur. Évidemment, rien ne va se passer comme prévu pour les personnages… »

Le Texas, comme si on y était

 

Les Moissons du ciel« Derrière cette intrigue de film noir, le réalisateur livre avant tout un récit contemplatif et poétique, bercé par les compositions d’Ennio Morricone et le célébrissime thème Aquarium tiré du Carnaval des animaux de Saint-Saëns, que les festivaliers de la Croisette connaissent bien. Loin de tout propos social revendiqué, Les Moissons du ciel offre avant tout une immersion totale du spectateur dans des ambiances, des sons, une lumière, des morceaux de bravoure, comme celui de l’invasion impressionnante des sauterelles dans les champs de blé, et s’attache à produire l’émotion bien davantage par l’image plutôt que par ses dialogues, assez rares. Certains critiques ont reproché à Terrence Malick ce formalisme jusqu’au-boutiste, mais à condition d’accepter cette invitation au voyage, impossible de ne pas être ébloui par la proposition esthétique du film. Filmé en grande partie exclusivement en lumière naturelle, notamment pendant les fameuses heures magiques pour les prises de vue, à savoir pendant le crépuscule, Les Moissons du ciel nous plonge dans un bain permanent de lumières rougeoyantes à l’irrépressible beauté. »

 

S’il n’y avait qu’un film à voir de Terrence Malick

« Prix de la mise en scène au Festival de Cannes et Oscar de la meilleure photographie en 1979, Les Moissons du ciel est donc un chef d’oeuvre incontournable qui va pourtant récolter bien peu de spectateurs à sa sortie en salle, sans doute en raison de la radicalité de sa proposition. Mortifié par cet échec, mais aussi en plein burnout suite au colossal chantier que fut le film, Terrence Malick mettra vingt ans à revenir au cinéma. Ce sera en 1999 avec La Ligne rouge, puis une multitude d’autres projets par la suite. S’il ne devait en rester qu’un dans sa filmographie, ex aequo avec La Ligne rouge, découvrez ou redecouvrez sans hésiter Les Moissons du ciel. »

Les Moissons du ciel, qui vivra, moissonnera…

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Rendez-vous le mois prochain pour un nouveau numéro de L’instant Point Pop à la Fnac !

Vidéo et montage : Julie Fages

Présenté par : Philippe Guedj, journaliste du Point

Visuels : ©Solaris Distribution

Article rédigé par
Ketty
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