C’est devenu rare de pouvoir découvrir un artiste parce que ce dernier est venu se présenter aux disquaires. Laura Prince, nouvelle jazzwoman a eu la gentillesse de faire cette démarche. C’est comme cela que je l’ai connue celle qui pourrait être la nouvelle chanteuse de jazz dont tout le monde va parler. C’est qu’on lui souhaite en tout cas. Découvrez la.
La musique avant tout
Ce sont souvent les grands chagrins qui offrent quelques-unes des plus belles chansons ou quelques-uns des plus beaux albums. Ç’est le cas pour Laura Prince qui a perdu subitement une de ses tantes adorées, Annie à qui elle dédie son premier album. Elle décide, alors, de rattraper et de retrouver ses rêves et de faire de la musique sa vie même si la musique n’a jamais été absente de la jeunesse de cette demoiselle. La musique devient, à partir de ce moment, le fil conducteur de sa vie. Peut-être avant qu’il ne soit trop tard s’est-elle dit ?
Fille d’un père du Togo et d’une mère française, elle est bercée, grâce à ses parents, par Célia Cruz, Manu Di Bango, Fela Kuti, Jacques Brel, Edith Piaf, Barbara ou Mozart, Bach. Elle prend, durant sa jeunesse, cours de danse, de chant, puis étudie l’ethnomusicologie et découvre les grands voix du jazz, ces voix nées des revendications civiques comme Nina Simone, Dinah Washington, Etta James, … Difficile d’échapper donc à cette attraction vitale, essentielle de la musique ; et c’est tant mieux parce qu’un trésor serait resté caché.
Peace of mine, un petit bijou
Il est sorti et bien là, réel, ce premier album, Peace of mine. Accompagné par Grégory Privat au piano, Tilo Bertholo à la batterie, Zacharie Abraham à la contrebasse et Ivor Sotolongo aux percussions, Laura Prince nous livre un magnifique album traversé par une sensibilité très touchante. « A travers, cet album, lit-on dans sa biographie, elle vient partager sa paix intérieure venue avec le temps, celle de la petite Laura qui se cachait pour échapper aux orages et qui tendait déjà l’oreille aux sonorités des vents d’Afrique et de Navarre. «
Cet album convoque toutes les influences de la demoiselle du jazz à la world en passant par la soul. Dès les premières notes, on sait que le voyage va être beau, à la fois apaisant et riche de surprises. Nous qui ne pouvons plus voyager à travers le monde avec une totale liberté, nous pouvons nous enfuir du béton, de la grisaille, de nos 4 murs, nous soustraire à la morosité avec ces chansons aux ambiances colorées comme sur le titre Save me, plus douces comme sur In your eyes ou plus percutant ou combattant comme sur Musical inspiration.
Et que dire de cette voix particulièrement saisissante de majesté et un chemin direct vers les émotions. Laura Prince n’a rien à envier à toutes les chanteuses nord-américaines qui font le jazz vocal de ces dernières années. Il y a de la chaleur dans cette voix de velours qui vous enveloppe. Elle vous cueille sans prévenir faisant exploser milles harmonies.
Cet album est le résultat d’une liberté. Il est le résultat d’une envie féroce de musique, d’une envie féroce de se livrer, de s’abandonner au seul pouvoir de l’émotion. On dit des premiers albums que ce sont des albums d’une vie écoulée au temps T où il sort. Peace of mine est en 9 titres le chemin d’une jeune femme qui, comme une fleur au printemps, a éclos petit à petit et livre maintenant, ses couleurs et ses parfums.
Ne passez surtout pas à côté de cet album et de cette artiste. Laura Prince est d’ores et déjà, pour moi (et certains médias) la révélation jazz de cette année 2021. Et quelle révélation !!!
Portrait Chinois de Laura Prince
Si vous étiez un animal, quel serait-il ?
Un Tigre. C’est mon signe chinois et j’aime ce côté félin.
Si vous étiez une fleur, quelle serait-elle ?
Un Gardenia. J’adore depuis que je connais Billie Holiday.
Si vous étiez un arbre, quel serait-il ?
Un Baobab, pour sa force. Il est souvent le centre des petits villages africains.
Si vous étiez une saison, quelle serait-elle ?
L’été. J’adore l’été et ses longues journées.
Si vous étiez un paysage, quel serait-il ?
La forêt amazonienne car elle est belle et dense.
Si vous étiez un dicton, (une expression), quel serait-il ?
Carpe diem (vivre, ne pas attendre demain pour faire ce qu’on aime).
Si vous étiez un adjectif, quel serait-il ?
Joyeuse car j’aime rire.
Si vous étiez une couleur, quelle serait-elle ?
Le jaune, comme le soleil.
Si vous étiez une émotion, quelle serait-elle ?
La satisfaction, le plaisir.
Si vous étiez une odeur, quelle serait-elle ?
Le sol humide après la pluie. C’est un souvenir d’enfance et d’Afrique.
Si vous étiez un hashtag, quel serait-il ?
#womansupportwoman. Il est temps que les femmes se soutiennent.
Si vous étiez une personnalité artistique, qui seriez-vous ?
Charlie Chaplin. Je l’adore car il sait parler avec son corps sans paroles.
Si vous étiez une personnalité historique, quelle serait-elle ?
Nelson Mandela : historique et grand homme de paix. Un exemple.
Qu’auriez-vous envie de dire à celles et ceux qui ne vous connaissent pas afin qu’ils ou elles aient la curiosité d’aller écouter votre album ?
Je ne suis personne, je suis juste humaine, et j’ai fait un choix, la musique ou rien. Risqué en ces temps incertains mais je choisis l’amour, la sincérité et la voie de l’Âme, celle qui fait du bien.