2021 a vu les salles de cinéma rouvrir progressivement, relançant petit à petit une industrie du cinéma en berne. Depuis, de nombreux films français ont été à l’affiche et la 47e cérémonie des César est venue récompenser, les meilleurs d’entre-eux, ainsi que ceux qui ont apporté leur plus belle contribution au 7e art made in France. Retour sur une soirée où Illusions perdues et Annette ont bien tiré leur épingle du jeu.
Une cérémonie pour célébrer le retour du cinéma
La 46e cérémonie des César s’était déroulée dans un contexte très particulier où personne n’avait encore le droit de se rendre dans une salle obscure. Heureusement, quelques mois plus tard, la levée progressive des restrictions nous avait permis de pouvoir de nouveau nous émouvoir devant un film au cinéma, et par conséquent, permis à toutes les productions mises en stand-by de se refaire la cerise.
C’est donc, dans une ambiance moins morne – en dépit de la situation géopolitique que l’on connait tous – que la 47e édition a eu lieu. L’excellente Danièle Thomson était à la baguette en tant que présidente du jury, tandis que l’on a donné le micro à ce sacré Antoine de Caunes pour animer la cérémonie.
Et comme pour toute cérémonie des César qui se respecte, nous avons encore eu droit à notre lot d’émotions : le rire avec le discours improvisé de Vincent Lacoste, les larmes avec l’hommage poignant de Xavier Dolan à Garpard Ulliel ou encore la gêne avec le happening dispensable de Marie s’infiltre. Mais, en dépit de tout ce qui a pu se produire ce soir-là, à l’arrivée, c’est indéniablement le palmarès que tout le monde va retenir. On le récapitule pour vous.
Les lauréats
Carton plein pour Illusions perdues
S’il on devait désigner un grand gagnant de cette soirée, c’est à n’en point douter le film Illusions perdues de Xavier Gianolli. Nommé 15 fois, il remporte pas moins de sept statuettes de bronze – soit autant qu’Adieu les cons en 2021 -, dont celle pour la catégorie reine du meilleur film. En outre, il reçoit le lauréat du meilleur second rôle masculin (avec Vincent Lacoste), du meilleur espoir masculin (Benjamin Voisin), de la meilleure adaptation (le film étant adapté du roman de Balzac), des meilleurs costumes (sous la houlette de Pierre-Jean Laroque), de la meilleure photographie (par Christophe Beaucarne) et des meilleurs décors (élaborés par Riton Dupire-Clément). Une performance majuscule.
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Annette séduit également
Autre film qui s’est vu récompensé plusieurs fois : le film musical Annette, avec cinq récompenses ! La comédie imaginée par Ron et Russel Mael du groupe Sparks a été lauréate dans les catégories suivantes : meilleure réalisation (Leos Carax), meilleur montage (Nelly Quettier), meilleure musique originale (Sparks), meilleur son (Erwan Kerzanet, Katia Boutin, Maxence Dussère, Thomas Gauder et Paul Heymans) et meilleurs effets visuels (Guillaume Pondard). On notera le discours particulièrement touchant des frères Mael lors de leur remise de prix, visiblement très honorés de recevoir une récompense française, eux qui sont originaires de Californie.
De nombreux films récompensés
Mais résumer la remise des prix à Illusions perdues et à Annette, ce serait manquer une grande partie des récompenses. Bien d’autres films ont en effet été mis à l’honneur. Dans le domaine de l’animation, coup de projecteur sur Le Sommet des dieux de Patrick Imbert dans les longs métrages, tandis que le meilleur court métrage revient à Folie douce, folie dure de Marine Laclotte.
Dans les documentaires, la récompense du meilleur film est attribuée à La Panthère des neiges de Marie Amiguet et Vincent Munier – auteur d’un discours plein d’humilité, nous exhortant à laisser plus de place à nos amies les bêtes -, celle du court métrage couronne Maalbeek d’Ismaël Joffroy Chandoutis. Toujours dans le format court, Les Mauvais garçons d’Elie Girard reçoit une statuette de bronze pour le meilleur court métrage de fiction.
Vincent Maël Cardona reçoit lui aussi un trophée, pour Les magnétiques dans la catégorie du meilleur premier film. Pour le meilleur scénario original, la lutte était âpre, avec notamment Annette et Aline, mais c’est Onoda, 10 000 nuits dans la jungle, écrit par Arthur Harari et Vincent Poymiro, qui remporte le prix.
Enfin, sortons un peu de l’Hexagone pour le meilleur film étranger, mais pas trop non plus : il s’agit de The Father, de Florian Zeller, une production britannico… française ! Mention spéciale à Emma Mackey (qui possède également les deux nationnalités), pour son discours sobre mais non dénué d’émotions sur le rôle vital du 7e art (surtout en ces temps brumeux), avant de remettre le prix pour cette catégorie.
Les actrices et acteurs à l’honneur
Elements bien évidemment indispensables dans l’industrie du cinéma : actrices et acteurs. Six récompenses leurs sont consacrées. Pour les espoirs, on l’a dit plus haut, Benjamin Voisin a reçu sa statuette grâce à sa performance dans Annette. Pour ce qui est de son homologue féminin, c’est Anamaria Vartolomeil, pour son rôle dans L’évènement, qui est récompensée. En ce qui concerne les seconds rôles, là encore, on en avait parlé un peu plus tôt avec la distinction de Vincent Lacoste – ainsi que de son discours improvisé – dans Illusions perdues, et c’est Aissatou Diallo Sagna qui est lauréate dans l’équivalent féminin de cette catégorie pour sa brillante performance dans La Fracture.
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Passons maintenant au Graal de toute actrice du cinéma français avec le César de la meilleure actrice, qui revient cette année à Valérie Lemercier dans son presque biopic Aline. Grosse surprise chez les hommes où c’est Benoît Magimel qui reçoit la statuette, pour son rôle dans De son vivant, face à un Adam Driver favori.
Enfin, impossible de ne pas parler de cette cérémonie sans évoquer l’extraordinaire Cate Blanchett, très justement récompensée d’un César d’honneur, et dont le discours a donné des frissons à toute une assistance. Pour l’ensemble de son œuvre, il fallait bien qu’un jour elle reparte avec ce joli souvenir de la France pour le mettre dans son immense armoire à trophées.