C’est le retour de l’Instant Point Pop à la Fnac, le rendez-vous cinéma/série incontournable. Au programme de cette émission mensuelle : Philippe Guedj, journaliste du Point, décrypte en quelques minutes une série ou un film événement. Et ce mois-ci ce n’est pas un film à l’honneur, mais bien quatre, réunis dans un coffret édition spéciale Fnac montrant l’étendue de l’œuvre d’Alfonso Cuarón. Un beau moment de cinéma en perspective pour nos longues soirées d’hiver !
Alfonso Cuarón, un grand cinéaste
Né au Mexique en 1961, Alfonso Cuarón est l’un des réalisateurs les plus talentueux de sa génération, aux côtés de Guillermo del Toro et d’Alejandro González Iñárritu. Sa relativement courte, mais excellente, filmographie de huit films conquiert grand public et critique, et chaque sortie du réalisateur est un événement attendu. Du grand spectacle au récit intimiste, il réussit à nous transporter dans son univers et à partager sa vision à travers des films aussi différents que brillants. La Fnac réunit dans un coffret exclusif quatre histoires à l’image de son cinéma : humain et immersif.
La Petite Princesse : une fable enfantine réaliste
Réalisé en 1995 (alors le deuxième film de la carrière de Cuarón), La Petite Princesse est adapté du roman éponyme de Frances Hodgson Burnett. Nous sommes en pleine Première Guerre mondiale et la jeune Sara est envoyée dans un internat à New York alors que son père combat les forces allemandes au sein de l’armée britannique. Malgré les brimades de la très sévère directrice de l’école, puis l’annonce de la mort de son papa, Sara ne se laisse pas abattre et se lie d’amitié avec la petite Becky. Ensemble, elles vont faire les quatre cents coups et s’évader de leur sinistre quotidien en s’inventant des histoires merveilleuses.
A la fois beau, touchant et pétri de références mythologiques, ce long métrage filmé avec virtuosité lui vaudra d’être sélectionné par le studio Warner pour réaliser le troisième Harry Potter (Le Prisonnier d’Azkaban) en 2004. Rien que ça !
Les Fils de l’homme : un thriller post-apocalyptique
Dans un tout autre genre, Les Fils de l’homme nous plonge en 2027, dans un monde rongé par la pollution, les conflits et l’infertilité totale des femmes depuis dix-huit ans. Le héros, joué par le génial Clive Owen, est accablé par la perte de son enfant emporté plusieurs années plus tôt par une pandémie. Il va se trouver une nouvelle raison de vivre en protégeant un miracle venant de se produire : la première femme au monde à tomber enfin enceinte.
Visionnaire, anxiogène, étourdissant de virtuosité, avec des plans-séquences qui vous prennent par le col et vous immergent comme jamais dans l’action, Les Fils de l’homme est un chef d’œuvre aussi trépidant que bouleversant dont on ne ressort pas indemne.
Gravity : un space opera sensationnel
Changement de décor pour Gravity, où l’on retrouve une astronaute américaine en mission, anéantie par la mort accidentelle de sa fille quelques années auparavant. Elle va pourtant s’accrocher comme jamais à la vie après la destruction de la Station spatiale internationale par des débris de satellite. Considéré à juste titre comme le film le plus spectaculaire et le plus abouti dans l’espace, Gravity est un concentré de prouesses techniques et offre à Sandra Bullock le rôle de sa carrière, ainsi que le premier Oscar du meilleur réalisateur à Cuarón en 2014 (parmi six autres statuettes). Une consécration pour ce space opera grandiose et ce cinéaste unique.
Roma : un drame familial autobiographique
Roma, son dernier film en date, rend hommage à sa propre nourrice quand il était enfant et nous plonge au coeur des souvenirs du réalisateur, notamment le traumatisme du départ de son père du domicile familial. On y suit le quotidien de la femme de chambre d’une famille aisée de Mexico City au tout début des années 70. Filmée en 65mm dans un noir et blanc à tomber par terre, cette magnifique épopée de l’intime, traversée par l’incandescente actrice amatrice Yalitza Aparicio, nous emporte dans un tourbillon d’émotions tout en livrant une saisissante radiographie de la société mexicaine de l’époque. Avec Roma, Cuarón décroche un second Oscar du meilleur réalisateur, et force encore plus l’admiration.
Quatre films, quatre époques, quatre façons de passer un beau moment de cinéma, c’est tout ce dont on a besoin en cette fin d’année !