Pour son nouveau roman, L’homme en rouge, Julian Barnes nous plonge en pleine Belle Époque en suivant la vie privée et professionnelle du médecin Samuel Pozzi. Un biopic grinçant et flamboyant qui mêle la petite et la grande Histoire.
Un romancier qui vit dans le passé
Julian Barnes a publié deux premiers romans en 1981. L’un sous son vrai nom, l’autre sous celui du pseudonyme Dan Kavanagh qui lui servira pour écrire des polars.
Il connaît la consécration avec Le perroquet de Flaubert, incursion dans la vie de Gustave Flaubert par un écrivain à la retraite. Un roman qui permit à Barnes d’obtenir plusieurs prix internationaux (dont le Booker Prize et le Prix Médicis essai) et révélant son attrait pour traiter d’événements liés à des personnalités reconnues du passé.
Hormis quelques romans d’amour tel Love etc. (Prix Femina étranger), Barnes plonge ses lecteurs dans des récits emmenés par des personnalités ayant réellement existé, comme Sir Arthur Conan Doyle, héros de Arthur et George, ou Chostakovitch et Staline qui s’affrontent dans Le fracas du temps.
Un roman qui plonge au XIXe siècle
Une formule que Julian Barnes reprend pour son petit dernier, L’homme en rouge, qui ne revient pas sur les origines du Père Noël, loin s’en faut. Non, il s’agit de l’histoire romancée du médecin Samuel Pozzi, chirurgien et gynécologue célébré par les femmes de la haute société du Paris de la Belle Époque.
Certaines d’ailleurs devenaient ses maîtresses en plus d’être ses patientes, comme la tragédienne Sarah Bernhardt. Un roman qui doit son titre au tableau du même nom de John Sargent et représentant Pozzi dans une pose de séducteur en robe de chambre rouge.
Un biopic sensuel et piquant
Pour conter la vie trépidante de ce médecin pas comme les autres, Barnes n’hésite pas à user d’humour acéré, avec des dialogues enlevés comme une pièce de théâtre et à dresser un portrait précis et documenté de ce Paris du XIXe siècle, où scandales populaires et politiques font loi, ainsi que les crimes les plus odieux et impunis.
Un récit palpitant de bout en bout avec un personnage haut en couleurs, qui guérit les corps et meurtrit les âmes de celles qu’il en vient à délaisser.
—
Parution le 10 septembre 2020 – 304 pages
L’homme en rouge, Julian Barnes (Mercure de France) sur Fnac.com
