Un onzième album surprise pour Slim Shady : celui qui officie depuis une bonne vingtaine d’années a décidé de ne plus faire de promotion pour annoncer ses sorties. Si le public avait été un peu déçu suite à ses derniers opus, le rappeur de 47 ans nous offre avec Music To Be Murdered By un album qui semble remonter le niveau.
Inspiré par Hitchcock… mais pas que
Le réalisateur britannique est présent en filigrane tout au long de Music To Be Murdered By. Son nom se veut un hommage à Alfred Hitchcock Presents Music To Be Murdered By de Jeff Alexander, sorti en 1958. Sur un des visuels de sa pochette, Eminem tient pistolet et hache contre ses tempes, tout comme Alfred. Plusieurs samples de l’album se retrouvent également dans le projet (Little Engine, Alfred (Interlude)).
Néanmoins, à travers ses lyrics, Eminem ne se contente pas d’un hommage au maître du cinéma : il réaffirme férocement son positionnement anti armes à feu, sujet ô combien délicat aux Etats-Unis.
Un album réussi
Ces 20 titres concentrent tout ce qui a fait le succès de Slim Shady ces dernières années : un flow incroyablement maîtrisé, des intrus tantôt brutales, tantôt pop mais toujours précises, des couplets qui s’engagent sur des thèmes chers au rappeur.
Plusieurs artistes invités, dont un feat avec Ed Sheeran sur Those Kinda Nights, qui fonctionne à la perfection, ou les rappeurs et rappeuse Anderson .Paak, Young M.A, Q-Tip, Juice Wrld (malheureusement décédé en décembre). On note également sept titres produits par Dr Dre.
Et pour finir, la touche perso d’Eminem est à retrouver dans Godzilla, dans lequel il s’adonne à une de ces démonstrations de rapidité dont il a le secret. 11,3 syllabes par seconde en moyenne sur le troisième couplet, un nouveau record mondial. Chapeau.