Voilà déjà un moment que le nouveau film de Quentin Tarantino, Once Upon a Time in Hollywood, est annoncé comme l’un des événements cinéma de 2019. Et ce avant même de se voir sélectionner in extremis pour la prestigieuse Compétition du Festival de Cannes. Porté par un casting royal, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt en tête, il s’annonce comme le film le plus personnel de QT depuis un certain Pulp Fiction…
Qui ?
Quentin Tarantino a effectivement mis les petits plats dans les grands. C’est un véritable plateau en or massif que l’insaisissable trublion du 7e art américain s’est offert pour son nouvel et neuvième long-métrage. Margot Robbie, Al Pacino, Damian Lewis, Dakota Fanning, Lena Dunham, Emile Hirsch, Bruce Dern, Scoot McNairy, Clifton Collins Jr., Nicholas Hammond, Austin Butler, Mike Moh (dans le rôle de Bruce Lee) ou encore Luke Perry, tragiquement parti en mars dernier, à l’âge de 52 ans, qui fera là une émouvante et dernière apparition à l’écran. Mais Once Upon a Time in… Hollywood, c’est évidemment ce duo inédit au cinéma, Leonardo DiCaprio et Brad Pitt enfin réunis. N’en jetez plus, la coupe est pleine !
Quoi ?
Il était une fois les tribulations de Rick Dalton (DiCaprio), star du far west cathodique en mal de reconnaissance, et de Cliff Booth (Brad Pitt), sa doublure cascade, vétéran casse-cou de la Seconde Guerre mondiale. On est en 1969, à l’apogée de la contreculture hippie et à l’aune du Nouvel Hollywood. Entre effervescence collective et perte d’innocence… À l’image de Sharon Tate (Margot Robbie), épouse de Roman Polansky et voisine de Rich Dalton, qui sera violemment assassinée par les disciples du gourou Charles Manson (Damon Herriman)…
Ce qu’on en attend…
Un morceau d’anthologie, bien sûr !… même si, avouons-le, c’est ce que l’on attend de chaque nouvelle sortie de QT. Mais avec la réunion à l’écran d’un tel commando du 7e Art, on pressent, on espère, que dis-je, on exige de vivre un grand moment de cinéma ! Son atout ? Son duo d’acteurs DiCaprio-Pitt qui promet de faire de ce Once Upon a Time in Hollwood le buddy-movie le plus sexy depuis Robert Redford et Paul Newman dans L’Arnaque et Butch Cassidy et le Kid. Projeté à Cannes le 21 mai 2019 dans la salle du Palais des festival, soit 25 ans jour pour jour après celle de Pulp Fiction, Palme d’or 1994, le film est d’ores et déjà placé sous les meilleurs augures. En salle le 14 août…
Ce qu’on en a pensé…
De mémoire de festivalier, rarement aura-t-on assisté à une telle hystérie pour un film en compétition à Cannes, suivie d’un accueil pourtant mitigé. Si ce Once Upon a Time in Hollywood n’a pas atteint la hauteur de son immense attente – mais le pouvait-il ? -, il réserve cependant des pièces de choix dans quelques séquences dont Tarantino a le secret : un pastiche de la télévision et des westerns, la confrontation musclée entre Bruce Lee et un Brad Pitt au meilleur de sa forme, ou Sharon Tate savourant sa prestation devant le grand écran d’un cinéma de quartier. Il met surtout en scène un formidable duo d’acteurs, à la fois drôle et touchant, à tel point que l’on regrette que les digressions chères à Tarantino les séparent trop longtemps.
Once Upon a Time in Hollywood est surtout la chronique nostalgique d’une bascule, de la perte de l’innocence – de ses personnages comme d’une époque. En cela, il parle en sous-texte de ses acteurs – Brad Pitt et Leonardo DiCaprio, ex-jeunes premiers dont la carrière prend un tournant -, mais surtout de son auteur, dont ce pourrait être l’avant-dernier film. Le testament d’un fou de cinéma, parfois un peu réac dans son obsession d’un passé idéalisé, mais qui croit, plus que tout, à la force de la (pulp) fiction.
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Photos : © Sony Pictures
