Super héros-DC Comics, Shazam ! sort sur nos écrans le 3 avril. La rumeur parlait d’un film d’action aussi drôle que spectaculaire. Elle mentait : le film est bien plus que cela. Une réflexion décalée sur le passage de l’enfance à l’âge adulte et sur la définition que l’on peut donner au mot « famille ». Une réussite.
Une genèse difficile…
Le 3 avril verra débarquer sur grand écran un nouveau Captain Marvel… Mais chez DC Comics cette fois et point de Brie Larson à l’horizon… Comment est-ce possible ? Parce que de 1939 (date de sa création par Wilford Fawcett) à 2011, Shazam s’appelait Captain Marvel, du fait de sa complicité avec les membres de la famille Marvel. Mais les droits ayant été laissés vacants par DC, le nom devint la propriété de Marvel Comics en 1967. Impossible alors pour le super-héros DC de garder son nom d’origine. Il sera tardivement et finalement rebaptisé Shazam en 2011 pour éviter toute confusion – et tout procès – avec la maison Marvel.
Au cinéma, une première tentative d’adaptation avait vu le jour dans les années 2000 avec Dwayne Johnson dans le rôle du super-vilain Black Adam, mais le projet avait été abandonné. Il faudra une dizaine d’années pour que le scénario évolue, passant de main en main et de production en production. Le réalisateur David F. Sandberg (connu pour les films Dans le noir et Annabelle 2) est enfin choisi par DC Entertainment. Au générique, exit Dwayne Johnson et bonjour Mark Strong (le méchant de Kick Ass) et Zachary Levi (vu dans la saga Thor), qui écope du rôle-titre de Shazam, acronyme des pouvoirs du super-héros en combinaison rouge et cape immaculée : la sagesse de Salomon, la force d’Hercule, l’endurance d’Atlas, la puissance de Zeus, le courage d’Achille et la vitesse de Mercure. Le tout, pour un film drôle et irrévérencieux, bien loin des productions habituelles développées par DC Entertainment.
… pour un film fun !
Billy Batson a été abandonné par sa mère. Placé de famille d’accueil en famille d’accueil, son esprit rebelle en ébullition l’empêche de se lier véritablement aux autres. Jusqu’au jour où un mystérieux sorcier le choisit pour champion, lui donnant tous ses pouvoirs pour combattre l’infâme docteur Thaddeus Sivana. Ce dernier a dérobé une boule possédant les esprits des sept péchés capitaux qu’il va déverser sur le monde. À chaque fois que Billy prononcera le mot « Shazam ! », un éclair le transformera en super-héros doté de pouvoirs sans limites. Une âme d’adolescent dans le corps d’un super-héros adulte. Ce qui ne sera pas sans créer de nombreux malentendus…
Shazam! reprend tous les codes des films de super-héros : découverte progressive des pouvoirs, super-vilain qui veut détruire le monde, amis qui aident à cacher son identité, fêlures intérieures (ici, l’absence de famille)… Mais ici, le ton se rapproche plutôt de Deadpool ou de Kick Ass, la violence et les gros mots en moins. Shazam est resté un grand enfant ultra-connecté, faisant des selfies avec ses fans entre deux sauvetages, envoyant les vidéos de ses exploits sur YouTube ou se nourrissant de junkfood. Mais cela n’empêche ni les scènes d’action spectaculaires (dont un combat final de plus de vingt minutes titanesques), ni les séquences émotion, avec de vrais questionnements à la clé : devenir adulte, qu’est-ce que cela signifie ? Et la « vraie » famille est-elle celle du sang ou celle du cœur ? Avec son mélange constant des genres, Shazam! est ce qu’on appelle un super-film.
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Visuels d’illustration : © 2019 Warner Bros. Entertainment Inc. / Steven Wilke © DC Comics