Avec La Révolte, Clara Dupont-Monod poursuit le récit de la vie d’Aliénor d’Aquitaine, qui au XIIe siècle fut successivement reine de France puis d’Angleterre. Une conquérante qui n’a rien à envier aux personnages les plus retors de Game of Thrones.
Dans le précédent roman de Clara Dupont-Monod, Le roi disait que j’étais diable, on faisait connaissance avec Aliénor d’Aquitaine, une femme sûre d’elle qui a laissé sa marque de feu au cœur du Moyen Âge. D’abord duchesse d’Aquitaine, elle accédait au trône de France après son mariage avec Louis VII, fou amoureux d’elle. Mais elle s’ennuyait, flanqué de ce mari trop mou et trop dévot à son goût. Déjà, elle avait soif de batailles et de conquêtes, tandis que Louis préférait le confort de la négociation. Alors, comme l’anatomie de ce couple pouvait nous y attendre et malgré que ce ne soit pas l’usage, Aliénor, intransigeante, demandait l’annulation de son mariage.
« Car c’est d’une voix douce, pleine de menaces, que ma mère ordonne d’aller renverser notre père »
La Révolte raconte la suite de cette histoire. Après son union avortée avec Louis VII, Aliénor a épousé Henri Plantagenêt, qui deviendra roi d’Angleterre. Si l’homme semble davantage taillé pour elle, ces noces obéissent tout de même à des jeux de pouvoirs et prévoient la mutualisation des terres des deux parties, chacune devant tirer profit de cet accord. L’empire du couple englobe donc l’Angleterre et l’Aquitaine, mais Plantagenêt assure à Aliénor qu’elle gardera l’entier contrôle de ses domaines. C’est à cause de ses manœuvres à lui pour faire siennes ses terres à elle qu’Aliénor, trahie, demande à leurs enfants de renverser leur père.
Si le premier volume reposait sur l’autorité naturelle d’Aliénor, un genre de confiance sereine qui lui permettait d’échapper à l’ennui, c’est sa colère et sa soif de vengeance qui donnent leur couleur à cette suite. En complément, on y explore les relations de cette figure de femme terrassante avec ses enfants. D’autant que la narration est assurée par l’un des fils chargé de « tuer le père » : Richard Cœur de Lion.
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Parution le 22 août 208 – 240 pages
