À peine sorti de la promo de son livre On la trouvait plutôt jolie que revoilà déjà Michel Bussi. Le 16 mai, le Normand redonne une vie publique à l’un de ses tout premiers romans intitulé Sang famille. Une version revue et corrigée d’un récit qui portait déjà en lui l’ADN de l’œuvre à venir.
Résurrection
Édité une première fois en 2009 à quelques milliers d’exemplaires avant de disparaître pendant près de dix ans dans les limbes des stocks épuisés, Sang Famille renaît aujourd’hui de ses cendres. Et surtout du désir longtemps enfoui de Michel Bussi de remonter aux origines de son besoin d’écriture. « Sang Famille est sans doute la première histoire que j’ai inventée. » Et dans l’ensemble, le Normand reconnaît ne pas avoir bouleversé la structure originelle du récit, si ce n’est quelques retouches ici et là et l’introduction d’un nouveau personnage féminin, seul changement majeur par rapport à l’édition 2009.
Rémy sans famille
Avec Sang famille, Bussi nous embarque à Mornesey, petit île anglo-normande imaginaire, au large de Grandville. C’est là, sur la scène restreinte de ce théâtre d’opération enserré par les eaux que l’écrivain a choisi de poser les destins de ses personnages. Celui de Colin Rémy (clin d’œil au Rémi d’Hector Malot), 15 ans, orphelin, revenu sur ce bout de terre qu’il connaît bien, en quête de son passé et de son père. Mais aussi celui de Simon Casanova, jeune saisonnier responsable de la sécurité sur l’île qui se retrouve à jouer les enquêteurs opiniâtres après que deux fugitifs se sont faits la malle d’un centre pénitentiaire. Quelques meurtres, d’anciennes galeries souterraines, un trésor enfoui… Et le tour est joué pour ce premier roman qui cachait déjà bien son jeu.
Tout était là !
(Secret de) Famille et filiation, adolescence et quête d’identité, huis clos et manipulation… Quel plaisir et quelle surprise – pour celles et ceux qui n’auraient pas lu la première mouture du livre – de retrouver dans ces premiers coups de plume de Michel Bussi certaines des marottes qui baigneront par la suite les Nymphéas noirs, Un avion sans elle et autre Maman a tort. Quelle surprise encore de sentir un Michel Bussi si intime au fil des descriptions de son île imaginaire. Les réminiscences de son enfance ne sont pas loin, c’est certain. Sang famille est un livre attachant, très agréable à lire, à l’équilibre entre la légèreté du roman d’aventures et du récit initiatique d’un côté et la gravité cruelle du thriller moderne, de l’autre.
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Parution le 16 mai 2018 – 420 pages
Sang famille, Michel Bussi (Presses de la Cité) sur Fnac.com
Photographie de l’auteur : D. Ghosarossian