La nouvelle bande dessinée de Mademoiselle Caroline et Julie Dachez ne vous laissera pas indifférent. L’auteure suit le quotidien d’une jeune femme atteinte du trouble d’Asperger. La Différence invisible est bien le genre de BD qui vous prend par les sentiments, et ne vous lâche pas jusqu’à la dernière page.
Out le comique
Mademoiselle Caroline surprend ! Cette auteure de bande dessinées humouristiques, inspirées du quotidien des femmes d’aujourd’hui et de leurs préoccupations, s’éloigne de la veine comique. Elle avait jusqu’alors sucité l’engouement des médias et des lecteurs avec Je commence lundi, le régime anti-régime, Enceinte, c’est pas une mince affaire ou encore Mamaaaaan ?! Quoi encore ? Son univers girly et flashy laisse place à une ambiance résolument plus dramatique et à une tonalité plus sombre, qu’il s’agisse du sujet abordé ou de l’utilisation du noir et blanc.
Asperger au féminin
Mademoiselle Caroline s’est associée à Julie Dachez pour écrire La Différence invisible. Le tome retrace l’histoire de Marguerite, une jeune femme en décalage avec la société, en lutte permanente pour sauver les apparences et faire bonne figure. Tout lui pèse : les bavardages de ses collègues, le bruit de la ville, la frénésie du monde qui l’entoure. Que lui arrive-t-il ? Est-elle une extra-terrestre inadapté à notre société ? Rien de tout cela. Marguerite, comme 400 000 personnes en France, est atteinte du syndrome d’Asperger, une forme d’autisme encore trop peu connue du grand public. Dès qu’elle met un mot sur sa différence, son quotidien va s’en trouver chamboulé.
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Un roman graphique émouvant
Julie Dachez et Mademoiselle Caroline livrent un roman graphique touchant à mettre entre toutes les mains, que l’on soit atteint du syndrome d’Asperger, que l’on connaisse une personne autiste ou que l’on soit curieux de comprendre ce trouble. Julie Dachez s’est inspirée de sa propre histoire et dépeint avec justesse la difficulté de Marguerite à être « normale ». 30 années de malheur pour la jeune femme ? Pas tout à fait. Se savoir atteinte du trouble lui permet de l’appréhender et de se révéler. Les auteures balayent les préjugés et clichés qui entourent cette forme d’autisme. La BD raconte comment « être Aspie » permet d’appréhender le monde d’une manière différente, mais pas pour autant décevante. Un témoigagne riche, sublimé par les dessins de Mademoiselle Caroline.
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Paru le 31 août 2016 – 196 pages
© Delcourt