CODA, remake américain du film d’Éric Lartigau aux plus de sept millions d’entrées, créait la surprise en mars dernier en décrochant l’Oscar du meilleur film. Distribué par Apple TV+, le film sortira finalement en salles le week-end prochain, mais pour deux jours seulement.
Le 27 mars dernier, CODA est devenu le premier film diffusé par une plateforme de streaming à remporter haut la main l’Oscar du meilleur film, volant ainsi la vedette à Netflix pourtant parti favori avec le dernier film de Jane Campion, The Power of the Dog. Étant donné la chronologie des médias actuelle, le film de Siân Heder, disponible pour les abonnés Apple TV+ depuis le mois d’août dernier (la plateforme ayant acheté les droits de distribution du film après le succès du film au festival de Sundance), n’aurait a priori pas pu sortir au cinéma. Finalement, les sociétés de production françaises Pathé Films et Vendôme Films, producteurs du film d’Éric Lartigau tout comme du remake américain, ont obtenu une dérogation du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) afin d’organiser la sortie du film en salles, mais ce uniquement pendant 48 heures.
En effet, Le film français rapporte que Pathé a obtenu du CNC un visa temporaire autorisant la diffusion du film dans les cinémas français les 23 et 24 avril prochains, à laquelle participeront plus d’une centaine de salles dans l’Hexagone (pour un total d’environ 270 séances, d’après les chiffres avancés par Boxoffice Pro) à commencer par quelques circuits de salles privilégiés – Pathé Gaumont, CGR, Kinépolis et Grand Écran – ainsi qu’un certain nombre de salles indépendantes.
Un dispositif inédit et rendu possible grâce à un décret entré en vigueur le 28 février dernier concernant le Code du cinéma et de l’image animée et modifiant sensiblement les règles d’attribution d’un visa temporaire. Un décret laissant aux distributeurs deux possibilités : 30 séances maximum (100 pour les documentaires) et sans limitation de durée, ou bien 500 séances maximum pour seulement deux jours d’exploitation. C’est cette dernière option qui a été retenue pour CODA.
Ce nouveau dispositif laisse peut-être poindre un tournant dans la stratégie des plateformes vis-à-vis des salles de cinéma, et réciproquement. « Il y aura une à quatre séances par cinéma (…) C’est symbolique. Mais ça permet d’honorer cette coproduction franco-américaine, qui n’a pas vocation à être projetée par la suite », a précisé le CNC dans les colonnes du Parisien. Dans sa version originale comme dans sa version française, CODA sera présenté avec des sous-titres afin d’être accessible aux personnes sourdes et malentendantes.