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Moderniser la lutte contre la cybercriminalité, un enjeu majeur

18 mars 2022
Par Kesso Diallo
Une modernisation numérique de la lutte contre la cybercriminalité.
Une modernisation numérique de la lutte contre la cybercriminalité. ©New Africa / Shutterstock

Un projet de loi concernant le ministère de l’Intérieur vient d’être présenté, avec plus de la moitié du budget dédiée à la transformation numérique.

Pour Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, le numérique est « à la fois un levier de modernisation et de rapprochement avec les citoyens et un nouveau champ d’action à investir pour lutter contre la cybercriminalité ». Le 16 mars, il a présenté le projet de loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI) au Conseil des ministres. Ce dernier prévoit 15 milliards d’euros supplémentaires sur les cinq prochaines années, avec plus de la moitié de ce budget investie dans le numérique.

Cet investissement de près de 8 milliards d’euros permettra notamment de moderniser la lutte contre la cybercriminalité. Dans cet objectif, plusieurs moyens prévus avec le projet de loi avaient déjà été annoncés par Emmanuel Macron en janvier. Parmi eux figurent la création d’une école de formation cyber du ministère de l’Intérieur, ainsi que le recrutement et le déploiement de 1 500 cyberpatrouilleurs pour repérer et punir les crimes en ligne. L’équivalent numérique de l’appel 17 sera également créé, permettant à chacun de signaler en direct une cyberattaque ou une escroquerie en ligne.

Sensibiliser l’ensemble des entreprises aux risques

Toujours dans le même objectif, le ministère de l’Intérieur prévoit de sensibiliser l’ensemble des entreprises au risque de la cybercriminalité. Il souhaite, par ailleurs, permettre aux enquêteurs d’arrêter les cybercriminels. Pour cela, il projette de rendre obligatoire le signalement aux autorités du paiement d’une rançon. Les collectivités locales, entreprises et établissements de santé sont souvent la cible de cyberattaques avec un rançongiciel. Ces logiciels malveillants bloquent l’accès aux systèmes informatiques de la victime jusqu’au paiement d’une rançon. L’indemnisation de celle-ci par les assureurs serait uniquement possible si la victime dépose une plainte dans les 48 heures après le paiement.

Ce serait une solution par rapport au débat sur les paiements des rançons demandées par les attaquants. Les assurances sont en effet accusées d’encourager les attaques par rançongiciel en indemnisant ceux qui paient la rançon. Certaines, comme Axa France, ont donc décidé de ne plus le faire. Pour aider les enquêteurs, le ministère de l’Intérieur prévoit aussi de les autoriser à « saisir les avoirs criminels détenus sous forme de cryptoactifs ». Une mesure justifiée au vu de la montée de la criminalité liée aux cryptomonnaies.

Accompagner les victimes et anticiper les crises

Enfin, face au cyber, qui est devenu « un nouveau territoire de délinquance de masse », l’objectif du projet de LOPMI est de « lutter avec des outils et des équipes de pointe, d’accompagner les victimes et d’anticiper les crises cyber de demain ». Une agence du numérique des forces de sécurité devrait ainsi être instituée pour équiper les policiers et les gendarmes « à la pointe de la technologie ». Les documents officiels (carte d’identité, permis de conduire…) et les procédures pénales (enregistrement des plaintes, auditions…) devraient également être numérisés. Le gouvernement a d’ailleurs déjà commencé à numériser les échanges entre les forces de l’ordre et les citoyens en lançant l’application « Ma Sécurité » début mars. Elle permettra, plus tard, de suivre des plaintes en temps réel.

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Kesso Diallo
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Journaliste
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