Ce n’était qu’une question de temps avant que les studios hollywoodiens n’interrompent la sortie de leurs films – à l’instar d’un blockbuster très attendu comme The Batman, sorti en France mercredi – dans les salles russes au vu du contexte géopolitique actuel.
Annulations de concerts, démissions, déprogrammations, prises de parole : le boycott culturel de la Russie s’accentue et vient s’ajouter à un boycott plus global (grands groupes industriels, restrictions économiques, institutions sportives telles que la FIFA et l’UEFA, etc.) en réaction à l’invasion en cours sur le territoire ukrainien. À présent, c’est au tour d’une poignée de studios hollywoodiens influents tels que Disney, Sony, Universal et Warner de retirer leurs blockbusters du calendrier des sorties sur le sol russe, mettant provisoirement entre parenthèses des films très attendus comme The Batman (Matt Reeves) et Les Animaux Fantastiques 3 (David Yates) du côté de Warner, de Morbius (Daniel Espinosa) du côté de Sony ou encore d’Alerte rouge, le dernier Pixar, du côté de la firme aux grandes oreilles (qui ne sortira pas dans les salles françaises mais directement sur Disney+ le 11 mars prochain).
« Compte tenu de l’invasion non provoquée de l’Ukraine et de la crise humanitaire tragique, nous suspendons la sortie de films en salle en Russie, y compris le prochain Alerte rouge de Pixar », a précisé Disney dans un communiqué, qui affirme travailler parallèlement avec des ONG pour apporter de l’aide aux réfugiés ukrainiens. « Nous continuerons de surveiller la situation au fur et à mesure qu’elle évolue. Nous espérons une résolution rapide et pacifique de cette tragédie », ajoute de son côté Warner Bros. La sortie mondiale de The Batman ces jours-ci sera scrutée de près par les spécialistes du box-office, qui s’attendent à un démarrage en trombe (a minima 225 millions de dollars pour son démarrage à l’international, selon les dernières prévisions) pour ce nouveau film centré sur le célèbre justicier de Gotham City.
Cette mesure prise par les studios hollywoodiens est avant tout symbolique, le marché russe ne représentant qu’une petite part de l’exportation des films américains (Spider-Man : No Way Home a par exemple récolté 44 millions de dollars en Russie, pour près de deux milliards de dollars au box-office mondial). Du côté des SVOD, Netflix refuse de se conformer à la loi russe imposant au géant du streaming de diffuser une vingtaine de chaînes nationales sur sa plateforme, au risque donc d’être banni du pays. En France, les organisateurs du Festival de Cannes ont quant à eux pris la décision d’exclure les délégations russes lors de la prochaine édition prévue en mai prochain, à moins que la situation en Ukraine ne s’apaise d’ici là.