L’entreprise française Diabeloop a développé un système qui automatise et personnalise la délivrance d’insuline grâce à un algorithme.
Une étude a été menée dans trois hôpitaux pédiatriques dont l’hôpital Necker de Paris pour analyser l’efficacité du pancréas artificiel de Diabeloop comparé aux solutions existantes. Les résultats ont été publiés sur le site du Lancet Digital Health et montrent le potentiel de ce type de technologie.
Comment marche ce pancréas artificiel ?
Ce système est composé de trois parties : un capteur qui mesure le taux de glucose en continu, une pompe à insuline et un terminal connecté par Bluetooth qui héberge l’algorithme DBLG1. Ce dernier est un algorithme auto-apprenant qui permet d’automatiser et de personnaliser le traitement des personnes diabétiques de type 1.
Le capteur envoie un résultat de glycémie toutes les cinq minutes au terminal, qui calcule la dose d’insuline à administrer selon différents paramètres liés au patient, dont les repas et l’activité physique. « Grâce à cette intelligence artificielle thérapeutique, la charge mentale associée à la maladie diminue, » affirme le site Diabeloop.
Que disent les résultats de l’étude ?
L’étude, qui a eu lieu entre le 6 mai et le 23 décembre 2019, portait sur 21 enfants de 6 à 12 ans souffrant de diabète de type 1. Les chercheurs leur ont assigné aléatoirement un système de boucle fermée hybride (le Diabeloop) ou un système de boucle ouverte sans algorithme. Les participants ont passé 72 heures à l’hôpital puis six semaines à domicile avec leur traitement. Ils sont ensuite revenus à leur traitement antérieur, puis ont testé l’autre système.
Résultat : avec le système de boucle fermée hybride, le temps passé en hypoglycémie a diminué et celui passé dans la cible glycémique optimale a augmenté. Aucun épisode d’acidocétose ou d’hypoglycémie sévère n’est survenu. Cette étude a donc montré l’efficacité de ce nouveau système chez des enfants pré-pubères dans des conditions réelles.
Le DBLG1 a reçu le marquage CE en 2018 et il est déjà remboursable par l’Assurance Maladie pour certains adultes atteints de diabète de type 1 depuis septembre dernier. Avec les résultats de cette étude, l’utilisation de ce pancréas artificiel pourrait être étendue aux plus jeunes.