Le « gendarme des données » françaises tente de séduire les 10-15 ans avec une application mobile à visée éducative.
Disponible gratuitement sur iPhone et smartphones Android, FantomApp se présente comme une boîte à outils prodiguant conseils et recommandations sur l’usage des réseaux sociaux – normalement interdits aux moins de 13 ans. Commandée par la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil), l’application se décline également dans une version web, permettant notamment aux parents de voir de quoi il retourne.
Informer pour protéger les plus jeunes
On parlait plus haut d’interdiction des réseaux sociaux avant 13 ans, mais personne n’est dupe. En l’occurrence, une étude menée pour la Cnil nous apprend que 79 % des enfants ont accès à un téléphone portable avant l’âge de 11 ans. Un chiffre impressionnant, qui illustre parfaitement la nécessité de les accompagner pour les informer sur les bonnes pratiques, et aussi sur leurs droits.
Conçue en impliquant des collégiens et collégiennes, FantomApp offre des ressources illustrées pour les informer sur les dangers de la navigation en ligne, notamment le cyberharcèlement – un véritable fléau pour les adolescent·es. L’appli prévoit aussi un volet sur la protection de leurs données et de leur confidentialité en ligne, ainsi que des tutoriels guidés pour leur apprendre à sécuriser leurs comptes.
Enfin, la trousse à outils embarque également quelques fonctions pratiques, comme un test de robustesse de mots de passe, une analyse du niveau de visibilité des pseudonymes, ou encore un algorithme de floutage de photos, à utiliser avant de poster sur les réseaux sociaux.

Accompagner les ados dans la suppression de contenu
En plus de ces outils et des informations pratiques, FantonApp se propose d’accompagner les adolescent·es qui voudraient faire supprimer du contenu en ligne – qui leur appartient, ou qui aurait été dérobé, publié à leur insu. Si l’application ne peut garantir la réussite de l’entreprise, elle donne en tout cas les clés aux ados pour reprendre le contrôle de leurs données en ligne.
Naturellement, par la nature même du projet, l’application FantomApp ne collecte aucune autre donnée personnelle que l’adresse IP de l’appareil utilisé pour s’y connecter. Aucun compte n’est requis pour naviguer entre ses différentes pages.
Fruit d’une initiative collaborative européenne, FantomApp est également lancée par les homologues de la Cnil dans d’autres pays de l’Union : l’Irlande, le Luxembourg, la Pologne, la Norvège, la Hongrie, la Grèce et la Catalogne. Il s’agit là d’un nouveau maillon dans la chaîne des mesures prises par les pays du monde entier dans le renforcement de la protection des mineur·es sur Internet. Certains pays vont toutefois plus loin que d’autres, notamment l’Australie, qui vient carrément d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 16 ans. La France, elle aussi, y songe.